Un job discret mais conséquent
Sébastien Buemi, un travail de l'ombre essentiel pour Max Verstappen

Non, Sébastien Buemi ne joue pas à la Playstation! Bien que son métier y ressemble vu de l'extérieur, il est surtout un élément essentiel du titre de champion du monde remporté par Max Verstappen.
Publié: 08.10.2023 à 14:55 heures
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Dernière mise à jour: 08.10.2023 à 15:09 heures
Matthias Dubach

Non, Sébastien Buemi n'a pas débouché le champagne chez lui à Aigle lorsque Max Verstappen a été sacré champion du monde samedi. «Ce n'est pas la même sensation que lorsque tu gagnes toi-même. Mais c'est un sentiment merveilleux tout de même de constater que les nombreuses heures de travail ont payé», se confie à Blick le pilote vaudois.

Car Sébastien Buemi appartient à ceux qui ont aidé Max Verstappen à devenir champion du monde, en travaillant dans l'ombre chez Red Bull Racing. Le Suisse est pilote de simulateur, il prend place à Milton Keynes dans un simulateur de haute technologie et y conduit virtuellement les bolides de Max Verstappen. 

Le simulateur permet d'économiser du temps et de l'argent

Dit ainsi, il pourrait sembler que Sébastien Buemi s'amuse sur sa Playstation, mais la réalité est qu'il s'agit d'un travail extrêmement difficile dans les coulisses du monde glamour que peut être la Formule 1. Des nouvelles idées et des parties de la voiture sont constamment développées et essayés virtuellement grâce aux super-ordinateurs. De quoi économiser du temps et de l'argent.

Sébastien Buemi, un élément essentiel, et 100% suisse, dans les succès de Max Verstappen.
Photo: Getty Images

Même lors de ce week-end de Grand Prix au Qatar, Sébastien Buemi appuie sur les gaz (virtuels) de son simulateur. Son heure sonne après les essais libres, lorsque le staff de Verstappen sur le circuit n'a pas le temps d'améliorer les réglages de la voiture avant les qualifications.

Sébastien Buemi: «Nous recevons toutes les datas depuis la piste dans le simulateur dix minutes à peine après l'entraînement. On les étudie et on cherche les meilleures options pour que Max puisse aller encore plus vite lors des qualifications. Ce vendredi, par exemple, la grande question était celle du vent.»

Max Verstappen, triple champion du monde de F1 à seulement 26 ans.
Photo: DUKAS


A 5000 kilomètres du Qatar, Sébastien Buemi et les ingénieurs apportent les améliorations décisives sur la piste. Le fait que Max Vertstappen ait décroché le pole doit-il donc beaucoup à Sébastien Buemi? Le Vaudois se le joue modeste: «Je ne suis qu'un petit rouage du succès. Max est un coureur incroyable et c'est vraiment cool de pouvoir être proche de lui et de le voir travailler d'aussi près.»

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«Je ne suis qu'un petit rouage du succès. Max est un coureur incroyable et c'est vraiment cool de pouvoir être proche de lui et de le voir travailler d'aussi près.»
Sébastien Buemi
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Qu'est-ce qui différencie le champion du monde des autres pilotes? «Jamais il ne connaît un mauvais jour. Il est toujours rapide et ne commet aucune faute lorsqu'il doit parfois partir de derrière. Personne n'est à son niveau en Formule 1», estime Sébastien Buemi, lui-même multiple champion du monde de Formule E et sur longue distance. 

Le titre mondial, Sébastien Buemi l'a célébré à la maison!

Les deux employés de Red Bull ne se croisent cependant que rarement. C'est vrai, Max Verstappen s'assied également régulièrement dans le simulateur, mais le Hollandais vient plutôt le lundi et le mardi à l'usine, tandis que Sébastien Buemi s'y rend le jeudi et le vendredi précédant immédiatement les semaines de Grand Prix. Max Verstappen, à ce moment-là, est déjà sur le circuit où aura lieu la course avec la «vraie» voiture.

Mais Sébastien Buemi écoute attentivement depuis Milton Keynes lorsque Max Verstappen est en débriefing avec son équipe technique. «Max peut très bien décrire ce que ressent la voiture lors de la conduite et comment il imagine les solutions aux problèmes», explique l'Aiglon.

La communication avec les ingénieurs doit également fonctionner au maximum, afin que la RB19 puisse poursuivre sa série victorieuse. 

Son travail discret, Sébastien Buemi l'effectue déjà depuis onze ans chez Red Bull, c'est à dire depuis 2011 lorsqu'il avait dû dire au revoir à Toro Rosso en tant que pilote. Il est d'ailleurs le dernier Suisse à s'être assis dans un baquet de Formule 1 lors d'une course officielle.

Un job à temps partiel, car il continue de rouler ailleurs

Mais, dans les coulisses, le Vaudois est donc resté fidèle à la F1 et a conservé un travail (à temps partiel) chez Red Bull malgré de longues absences en tant que pilote de course en Formule E et dans le Championnat du monde d'endurance. «J'aime cette complémentarité et je peux emporter beaucoup de choses avec moi pour mes autres emplois», explique-t-il.

Comme déjà dit, Sébastien Buemi est rentré en Suisse samedi, car sa présence à Milton Keynes est inutile le dimanche. Max Verstappen ne peut en effet plus être aidé virtuellement car les changements de réglages ne sont plus autorisés pendant les courses.

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