Bertschy et Mottet: comme on se retrouve
«Ça a bien brassé entre nous deux durant les play-off»

Durant la série entre Fribourg et Lausanne, Killian Mottet et Christoph Bertschy se sont cherchés durant les cinq matches. Aujourd'hui, ils sont réunis en équipe nationale et racontent à Blick cette rivalité sur la glace.
Publié: 22.04.2022 à 12:07 heures
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Dernière mise à jour: 22.04.2022 à 18:29 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Sur la glace du centre de performance «On Your Mark» de Cham, l'équipe de Suisse a passé quelques jours de préparation en vue du championnat du monde d'Helsinki. Sur la glace, deux joueurs semblent constamment collés l'un à l'autre: Christoph Bertschy et Killian Mottet. Les deux Fribourgeois ont vécu une série de play-off entre Fribourg et Lausanne riche en émotions lors de laquelle ils ont fréquemment ferraillé.

Aujourd'hui, Patrick Fischer a décidé de les réunir sur la même ligne. L'an prochain, les deux hommes seront coéquipiers à Fribourg. «Je veux aider Christian Dubé (ndlr: coach de Gottéron) à créer quelque chose», a rigolé le sélectionneur national.

L'occasion de les faire parler un peu de cette série. Et de bien d'autres choses.

Photo: keystone-sda.ch

Le photographe demande à Killian Mottet et Christoph Bertschy de se mettre l'un à côté de l'autre. Le second nommé empoigne son futur coéquipier par le col: «Comme ça?». Les deux joueurs sourient avant de se mettre bras dessus, bras dessous. «Ouais, je crois que c'est mieux si on sourit», rigole Killian Mottet. L'ambiance est évidemment détendue.

On lance les débats. Et ils se débrouillent tout seuls par la suite.

Blick: Comment passe-t-on de telles émotions sur la glace à une complicité hors de la glace comme vous semblez la vivre aujourd'hui?

Killian Mottet: On se connaît depuis longtemps, Christoph et moi. Mais lorsque l'on vous dit qu'il n'y a pas d'amitié sur la glace, c'est la preuve. Durant cette série, on n'était vraiment pas amis (rires). Ça a même bien brassé.

Ils rient les deux

Christoph Bertschy: Ça tu peux le dire! Je suis de ton avis. Il s'est passé ce qui s'est passé durant cette série. Mais quand tu es hockeyeur, tu passes vite à autre chose. On met ça de côté et on vit comme avant. Là, on s'est serré la main et c'était terminé. Ça m'est souvent arrivé de jouer contre des amis. Je pense notamment aux play-off de Lausanne face à Glauser lorsqu'il jouait avec Langnau. Ce sont des trucs normaux. Et lorsque la finale sera terminée, d'autres joueurs contre qui on s'est bagarré seront là. Ce n'est pas parce qu'on se frotte sur la glace qu'on se déteste dans la vie de tous les jours. Moi ces petites batailles me donne un peu plus d'énergie encore. Mais je crois que lui aussi.

Killian Mottet: Oui, clairement!

Christoph Bertschy: Je ne suis pas étonné (rires). Mais après lorsque tu es en play-off, tu te bats contre tout le monde. Que ce soit lui, Desharnais, Walser ou DiDomenico, peu importe. Ce qui était différent, c'est que nous étions souvent opposés sur la glace.

Killian Mottet: Ça n’a pas arrêté, ouais. On a beaucoup joué l'un contre l'autre. Mais le pire, c'était lors des engagements. On était toujours l’un à côté de l’autre et, forcément, on n'avait qu'une envie: choper ce puck quand il était posé. Dès que nos cannes se touchaient, on sentait une tension (rires). Les premiers engagements dans le rond central, c’était à chaque fois n'importe quoi. Il posait la canne, je mettais la mienne par dessus, il remettait. Mais voilà... Maintenant on en rigole les deux. Chacun défend ses couleurs. Et on l’a bien fait.

Photo: keystone-sda.ch

Christoph Bertschy: La preuve, on est là.

Killian Mottet: Mais c'est sûr que cela met un petit peu de piment.

Christoph Bertschy: Beaucoup même.

Killian Mottet: C'est clair qu'à Fribourg on voulait aussi lui montrer où il va mettre les pieds. Les joueurs, le public, bref tout le monde a fait en sorte qu'il soit impressionné et qu'il se réjouisse de venir nous rejoindre. Enfin ça c’est à lui de le dire… ou pas. Moi je sais pas. Mais j’espère en tout cas qu'il se réjouit.

Christoph Bertschy: Oui j’ai été impressionné et je me réjouis beaucoup. Mais moi j’ai vécu exactement l’inverse que lui. Toute la saison, j’ai dit que je voulais terminer sur une bonne note avec Lausanne et que je voulais faire un bon truc. Alors forcément, lorsqu'il y a eu le quart contre Fribourg, j'étais super motivé. Je voulais aussi leur monter que c'était le bon choix de me prendre. Cela m'a forcément donné un petit peu de motivation supplémentaire même si ça aurait aussi été cool que nous nous affrontions en demi ou en finale.

Blick: Et au moment des négociations. Avez-vous parlé à Killian?

Christoph Bertschy: Non. Dans ces situations je ne parle pas à beaucoup de monde. C'était déjà le cas lorsque je suis revenu des États-Unis ou lorsque j'étais à Berne. Je parle uniquement aux gens que je connais vraiment très bien comme un Andrea Glauser que je connais depuis tout petit. Mais à aucun joueur de Fribourg.

Killian Mottet: C'est arrivé l'an passé lors de la préparation avant le championnat du monde à Riga. Mais on a autant discuté de Fribourg que de Lausanne. Entre joueurs, on se demande forcément comment ça se passe dans les autres clubs.

Christoph Bertschy: Oui, c'est juste. Mais je t'ai pas appelé durant les négociations parce que je savais que ça valait la peine, aussi pour jouer avec Killian.

Kilian Mottet: Mais moi j'ai pas signé encore.

Christoph Bertschy: Ha tu n'as toujours pas signé?

Killian Mottet: J'ai encore une année moi. Donc on verra. Mais j'ai appris sur les réseaux sociaux la signature de Christoph à Fribourg. Fribourg a besoin de joueurs comme lui qui sont des Fribourgeois de cette qualité. J'étais très content de l'apprendre. Me concernant, tout le monde sait que j’ai encore un an de contrat. On verra.

Christoph Bertschy: Je pense qu'il n'y a pas besoin de moi pour le convaincre. Il a envie de rester. Je l'espère en tout cas. En tout cas, aujourd'hui j'ai plus de plaisir à être sur la glace en même temps que lui que lorsqu'on était face à face. Patrick Fischer veut sûrement à nouveau voir comment cela peut fonctionner entre nous. Je crois qu'aux Jeux olympiques on était déjà ensemble non?

Killian Mottet: Oui exactement. Ça a pas mal fonctionné même. Il faut demander à Patrick Fischer, mais nous on a déjà joué ensemble. On sait comment faire pour que cela fonctionne. On verra pour la suite. Mais j'ai l'impression que cela peut bien marcher.

Une heure plus tard, les deux hommes mangeront ensemble au restaurant du centre à la même table. Inséparables.

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