Canada - Suisse, l'analyse

Un match de gala pour la fête d'Andres Ambühl

Grégory BeaudJournaliste Blick

Ce samedi était une bien belle journée pour le hockey suisse. Non seulement, l'équipe à croix blanche s'est imposée de fort belle manière contre le Canada, mais Andres Ambühl a battu le record du nombre de matches en championnat du monde. Si l'on ajoute à cela une belle cohorte de supporters suisses, on n'est pas loin de dire que c'était une journée parfaite, non?

Andres Ambühl, en tout cas, a vécu une journée parfaite comme il l'a expliqué en fin de match au moment des interviews. On tente d'y voir plus clair dans cette rencontre un peu folle qui a vu les deux équipes marquer six buts en première période (3-3). Par la suite, les Suisses ont mieux bloqué leurs adversaires et Leonardo Genoni a fait le reste et sortant tout.

Les meilleurs joueurs

Nico Hischier (attaquant), 1 but, 1 assist. Le Haut-Valaisan, qui a moins brillé que certains autres Suisses depuis le début du tournoi, tient son match référence au meilleur des moments. Plus que ses deux points, Nico Hischier a tenu tête à la première ligne canadienne. Et lorsque la Suisse gagne cette bataille, c'est déjà un sacré pas effectué vers la victoire.

Il a haussé le niveau

Plus généralement, le joueur des New Jersey Devils a sans cesse fait les bons choix et, surtout, a été capable d'accepter le défi physique proposé par les Canadiens. Tout comme Timo Meier, même si ce dernier a écopé d'une pénalité de cinq minutes en début de match. Si Nico Hischier parvient à garder ce niveau pour la suite du tournoi, la Suisse a de quoi se montrer ambitieuse.

Dean Kukan (défenseur), 1 but, 1 assist. Plus le tournoi avance et plus il devient bon. Non pas qu'il ne l'était pas avant. Bien au contraire puisqu'il a déjà été mis à l'honneur dans nos analyses d'après-match ou ici. Mais face au Canada, Dean Kukan a encore été plus fort que lors des précédentes rencontres. Son calme est communicatif même face à des attaquants de NHL comme ceux de la formation à la feuille d'érable. Son fantastique solo pour le 2-2 était la cerise sur le gâteau.

Pius Suter (attaquant), 1 but et 1 assist. Encore un tout grand match du Zurichois des Detroit Red Wings. Auteur du 5-3, Pius Suter a permis à la Suisse de vivre une fin de rencontre plus tranquille. Comme depuis le début de la compétition, son association avec Denis Malgin a fait des merveilles. Les deux hommes ont parfaitement combiné pour la réussite de Suter lors de la troisième période. Moins flamboyant que son compère, il n'en demeure pas moins ultra efficace en transition et toujours bien placé en zone défensive. Bref, une nouvelle prestation très inspirée de sa part.

Denis Malgin (attaquant), 2 assists. Après l'avoir vu se balader depuis le début du tournoi, il était intéressant d'observer comment le No 62 de l'équipe de Suisse allait se débrouiller face à une équipe plus solide défensivement. Ce fut plus compliqué, évidemment. Mais au final, Denis Malgin a offert deux passes décisives et a remporté ses engagements (6/12). Défensivement, il a également rarement été «perdu». C'est au final une excellente rencontre pour le joueur des Zurich Lions qui a probablement dû attirer l'oeil de quelques recruteurs de NHL. Ce serait la moindre des choses.

Calvin Thürkauf (attaquant). Outre le Luganais, c'est toute la quatrième ligne qui est à mettre en lumière. Thürkauf, Scherwey et Bertschy ont visiblement trouvé une bonne alchimie après avoir été alignés ensemble dès le troisième match. Très complémentaires, ils gênent énormément les attaquants adverses en étant capables de proposer un jeu physique. Calvin Thürkauf s'est régalé contre le Canada.

L’action du match

Il y avait plusieurs actions qui auraient pu mériter cette mention sur ce match un peu fou. Mais l'éclair de génie de Nico Hischier pour le 4-3 surpasse le reste et ce pour trois raisons. 1. C'est un magnifique coup de fusil en pleine lucarne. 2. Il ne regarde à aucun moment le but. 3. C'est le «Game Winning Goal».

S'il fallait une définition de «avoir le sens du but», cette réussite du Haut-Valaisan serait parfaite.

La phrase de la journée

«Aujourd'hui, j'avais la place VIP». Damien Riat n'a joué que quatre shifts en seconde période lorsque Philipp Kurashev soignait un bobo au vestiaire. Mais il a apprécié sa journée malgré tout. «J'essaie de soutenir au mieux mes coéquipiers. Et lorsque l'on a besoin de moi, je fais en sorte de tout donner. Mais aujourd'hui je suis surtout heureux pour Andres Ambühl. Cela me fait vraiment plaisir d'avoir pu gagner ce match pour lui. Quel joueur c'est!»

Le prochain match

Toujours invaincue dans cette compétition, l'équipe de Suisse ne va pas pouvoir se reposer sur ses lauriers puisqu'elle est à nouveau sur le pont dès dimanche soir (19h20, heure suisse en direct sur Blick). Pour cette sixième rencontre de phase de groupe, la sélection de Patrick Fischer se frottera à la France de la famille Bozon.

La dernière fois que les Helvètes se sont frottés aux «Bleus» remonte à 2018. À Copenhague, la Suisse s'était facilement imposée (5-1). En préparation, les deux formations s'étaient croisées à Megève et Bâle. À chaque fois, la Suisse avait gagné: 4-2 et 4-1.