«Cela aurait pu mal se finir»
Nico Hischier se confie avant la demi-finale

Ce samedi soir (18h20), Nico Hischier sera le leader d'une équipe de Suisse conquérante face au Canada, en demi-finales du Mondial. Mais son tournoi aurait pu largement moins bien se passer à la suite d'une immense frayeur.
Publié: 25.05.2024 à 09:45 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Raconte-moi dans quel état d'esprit tu débarques en équipe de Suisse.
Tant que je me sens en bonne santé et que j'ai l'accord de mon club, je joue toujours avec grand plaisir pour mon pays. Mais ce n'est pas que ça. C'est également un immense plaisir de retrouver cette équipe et les gars qui composent ce vestiaire. Nous avons une vraie ambiance suisse. Nous nous battons tous pour notre pays et j'aime beaucoup ça.

Quand tu es là et c'est encore plus vrai lorsque Roman Josi est là, les attentes sont démesurées. Comment vis-tu avec cela?
Je pense que c'est finalement assez normal. Pour tout te dire, j'essaie de ne pas trop y penser et de donner mon meilleur tant que je suis sur la glace. Le reste, j'essaie de le mettre de côté et je me dis que l'on verra bien ce qui arrivera.

C'est quoi ton premier souvenir de fan de l'équipe de Suisse?
(Il réfléchit longuement) Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours regardé les matches du championnat du monde. Mais le souvenir qui m'a le plus marqué en tant qu'enfant, c'est la médaille d'argent à Stockholm en 2013. Roman Josi et Nino Niederreiter étaient là et je vibrais lorsqu'ils étaient sur la glace. C'était vraiment un événement marquant pour moi en tant que jeune garçon.

Nico Hischier a pris de l'envergure en quelques années
Photo: Urs Lindt/freshfocus

Et maintenant, tu fais partie du groupe des leaders avec eux...
(Il rigole) Oui, on peut le voir ainsi. C'est vrai que c'est assez particulier de composer le noyau de cette équipe avec des joueurs dont j'étais fan plus tôt. Mais pour tout te dire, cela me fait surtout vraiment plaisir de pouvoir partager ça avec eux.

En tant que joueur actif, penses-tu parfois à cette génération spéciale de hockeyeurs suisses dont tu fais partie? Tu as conscience de faire partie d'une génération dorée?
Non, pour être franc, je n'y pense pas encore tant que ça. J'essaie de vivre au jour le jour. Il peut toujours se passer beaucoup de choses. Je donne le meilleur de moi-même chaque jour. Je réfléchirai à tout ça après ma carrière. J'aurai le temps (rires). J'essaie de rester le plus possible les pieds sur terre et de vivre dans le moment présent.

En parlant de vivre le moment, tu arrives à nous raconter l'incident qui t'es arrivé en fin de match contre la Tchéquie en début de tournoi?
C'était un instant assez choquant. Tout est allé très vite, mais j'ai senti quelque chose me toucher. J'ai remarqué que je saignais beaucoup. J'ai tout de suite compris que c'était probablement un coup de patin au visage. Ma première réaction a été: 'Heureusement, ce n'était pas au cou'. Puis j'ai vu que c'était à la joue et que, malgré le sang, ce n'était pas grave. Après le match, j'ai essayé d'oublier ça rapidement. C'est impossible de ne pas y repenser après coup. Mais j'ai eu beaucoup de chance. Cela aurait pu être bien pire.

J'ai l'impression que tu as beaucoup évolué, à la fois comme joueur et comme personne. Te sens-tu plus à l'aise maintenant, surtout après les matches?
Oui, je pense que c'est une question d'habitude. L'être humain s'habitue à tout. Avec le temps, on devient plus à l'aise dans certaines situations. J'essaie de ne pas trop me stresser. J'ai toujours voulu être ainsi. Mais c'est peut-être maintenant que cela se remarque davantage.

Te sens-tu plus comme un Nord-Américain désormais? Quelles différences remarques-tu entre la Suisse et les États-Unis?
Je me sens bien en Amérique, mais je suis avant tout Suisse (rires) et Valaisan. C'est bien d'avoir des coéquipiers suisses comme 'Sigi' (ndlr Jonas Siegenthaler), Timo (ndlr Meier) et Akira (ndlr Schmid) avec moi dans le New Jersey. On peut encore profiter de vivre de temps en temps dans la culture suisse. Ce que j'aime en Amérique, c'est que les restaurants et les magasins sont ouverts plus longtemps. C'est plus facile de trouver quelque chose à manger après un entraînement, même s'il se termine à 15 ou 16h. En Suisse, c'est parfois plus compliqué.

Qu'est-ce que tu fais en premier quand tu reviens en Suisse? Qu'est-ce qui te manque le plus?
La famille et les amis, sans le moindre doute. J'essaie de les voir rapidement. Je retourne toujours dans le Valais, chez mes parents. C'est un peu comme revenir à la maison.

As-tu remarqué que ton statut a changé au fil des ans?
Pas vraiment. Depuis que j'ai 18 ans, mon nom est connu, car tout le monde sait que je suis un futur hockeyeur connu. On me demande occasionnellement des photos, mais ce n'est pas un grand changement entre mes 18 ans et aujourd'hui, pour tout te dire.

En Amérique, peux-tu te déplacer librement en ville?
Oui, sans problème. À New York, c'est très facile. Il y a tellement de célébrités, de sportifs de NHL, NBA, NFL ou MLB. On peut se déplacer sans problème. C'est d'ailleurs un luxe que j'apprécie particulièrement.

Mais tu ne peux pas y manger de raclette...
(il rigole) Si si! Avec les Suisses des Devils, on a déjà fait une raclette! Et même une fondue.

Et tu préfères lequel des deux plats?
Je dirais la raclette.

Pour un Valaisan, tu ne m'étonnes pas.
Détrompe-toi, on fait aussi de la bonne fondue en Valais (rires).

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