En ce vendredi, je n’ai qu’une phrase en bouche: «It’s game time!» La saison est enfin lancée et on se réjouit tous de ce nouvel exercice. Je me réjouis de vivre cette saison en votre compagnie et je me réjouis surtout d’essayer d’attirer votre regard sur certains détails de ce sport. Pour commencer cette série de chroniques, je vous livre plusieurs réflexions qui me tiennent à cœur.
Une trop longue préparation
Les entraîneurs et les joueurs sont peut-être fatigués d’une présaison qui a duré deux mois. Mais est-ce encore nécessaire, à notre époque, de s’entraîner soixante jours en équipe quand on sait qu’en NHL, il y a seulement trois semaines de camp et deux-trois matches de préparation? De ce côté de l’Atlantique, on en fait des dizaines, parfois contre des équipes de Swiss League, et ça en devient interminable.
Quel rôle pour les Suisses?
Cette chronique a pour but de décrypter des séquences de jeu. Mais avant toute chose, il y a un point qui me tient à cœur. Ce championnat débute avec six étrangers par équipe. Le niveau est à son paroxysme. Mais une question me taraude: quel rôle vont avoir nos joueurs suisses? Seront-ils capables d’évoluer sur les power-plays, qui regorgeront d’étrangers tous plus talentueux les uns que les autres? Quel impact à court terme auront ces décisions sur le développement de nos jeunes talents? Quel impact y aura-t-il sur les contrats des joueurs qui font le spectacle et le succès de notre championnat? En tant qu’observateur, on est obligé de se poser ces questions.
Plus le marché est ouvert et plus les Suisses seront sous pression. Ces joueurs ne voient pas encore que l’étau se resserre autour d’eux. Mais leurs conditions de travail se péjorent, alors que l’argent dans la ligue augmente. Ce qui m’agace? Je ne vois, pour le moment, aucune réaction de l’association des joueurs, ou des joueurs eux-mêmes. Il va falloir gentiment qu’ils se donnent les moyens de faire bouger les choses. Car actuellement, cela ne sent pas bon pour eux et j’ai peur qu’ils se trouvent coincés dans un futur proche.
Sur la même thématique, l'autre point qui me gêne, c'est l'instauration future d'un contrat «entry level» inspiré de la NHL pour les jeunes joueurs. Le but de cette manœuvre? Faire baisser drastiquement les salaires des joueurs jusqu'à 23 ans. La discussion est déjà bien avancée et c'est un nouveau moyen pour les clubs de mettre la pression sur les hockeyeurs. Cette direction n'est pas bonne et j'espère qu'il y aura une réaction.
Pour une approche individuelle
Le développement de ces dernières années est passionnant à suivre. Les joueurs doivent devenir de plus en plus professionnels. Ils doivent dominer à tous les niveaux, que ce soit physiquement, tactiquement ou individuellement. En tant qu’entraîneur spécifique, mon job est de les accompagner afin qu’ils puissent se développer sur la glace, que ce soit à l’aide de petites techniques ou de la vidéo. L’approche individuelle a un rendu tellement important et poussé que certains joueurs doivent constamment s’ajuster à de nouveaux coéquipiers et à étudier certaines tendances de jeu.
Cette nouvelle saison va me permettre de partager certaines connaissances techniques, que ce soit des analyses de joueurs ou de tactiques de jeu, par le biais de vidéo et d’actions que vous pourrez retrouver sur Blick.
La nouvelle tendance innovante
Une de ces nouvelles tendances dans l’analyse individuelle s’appelle les «puck touches». Cette méthode analyse les performances d’un joueur en sortant uniquement les séquences durant lesquelles il touche la rondelle. Sans évidemment oublier le résultat collectif, je me focalise surtout sur la manière dont le joueur a impacté le jeu lorsqu’il avait le puck. S'il l'a amélioré ou s’il l’a dégradé — en le rendant à l’adversaire ou en le donnant à un coéquipier qui l’a aussitôt perdu. Cela permet de donner une très bonne idée de l’impact que ton gars a eu dans le jeu. On découvre aussi si la possession a été unique, ou s’il a pu en avoir plusieurs lors de la même séquence. Tous les points qui, finalement, font la différence entre un joueur de top 6 et un élément marginal en National League.
Les détails, toujours les détails
Mais ce qu’il y a de vraiment important dans la préparation d’un match, c’est tout ce qu’on est prêt à mettre en place pour cette rencontre. On ne peut pas tricher à ce petit jeu. Si l’on regarde la tendance en Amérique du Nord, les équipes ont de plus en plus des spécialistes des unités spéciales derrière le banc. Et chez nous? Ce n’est vraiment pas le cas. Et pourtant, c’est ce qui a fait parfois la différence la saison dernière. Demandez à Fribourg et Lausanne…
On l’a vu – et on le verra encore davantage tout au long de la saison –, le hockey est un jeu qui se focalise toujours plus sur les détails. Et si l’on regarde ce championnat qui est plus serré que jamais, cette approche semble terriblement appropriée, non?
Doug Boulanger représente la prochaine génération de spécialistes en développement de joueurs. Il est créatif, avant-gardiste et possède de solides connaissances dans tous les domaines du jeu. Ces dix dernières années, il est devenu un skill coach très courtisé, développant des programmes de compétences personnalisés pour les joueurs d’élite européens. Vous pouvez en savoir plus sur ses activités en le suivant sur son compte Instagram.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  HC Fribourg-Gottéron | 1 | 3 | 3 | |
2 |  SC Berne | 1 | 2 | 3 | |
2 |  ZSC Lions | 1 | 2 | 3 | |
4 |  EV Zoug | 1 | 1 | 3 | |
4 |  Lausanne HC | 1 | 1 | 3 | |
6 |  HC Lugano | 2 | 1 | 3 | |
7 |  EHC Kloten | 1 | 1 | 2 | |
7 |  Rapperswil-Jona Lakers | 1 | 1 | 2 | |
9 |  HC Ambri-Piotta | 1 | -1 | 1 | |
10 |  HC Davos | 2 | -3 | 1 | |
11 |  Genève-Servette HC | 1 | -1 | 0 | |
12 |  EHC Bienne | 1 | -2 | 0 | |
12 |  SCL Tigers | 1 | -2 | 0 | |
14 |  HC Ajoie | 1 | -3 | 0 |