Ivars Punnenovs, gardien du Lausanne HC
«Cette médaille mondiale ne m'appartient pas, je ne l'ai pas méritée»

Bronzé avec la Lettonie en mai dernier, Ivars Punnenovs n'a pourtant joué que 4'56'' à Riga. Un Mondial que le gardien du Lausanne HC souhaite oublier malgré l'issue favorable. Retour sur un épisode douloureux en marge de la Coupe des Bains à Yverdon.
Publié: 29.08.2023 à 17:47 heures
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Dernière mise à jour: 16.10.2023 à 09:46 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Le 12 mai dernier, Ivars Punnenovs était prêt à vivre un grand jour. C'était peut-être l'occasion d'une vie pour le gardien du Lausanne HC. Imaginez plutôt. La Lettonie entamait le championnat du monde à Riga, dans une patinoire pleine à craquer. Le Canada se dressait face aux Baltes et le dernier rempart avait été désigné titulaire par le sélectionneur national.

Moins de cinq minutes après le coup d'envoi de cette première rencontre, Ivars Punnenovs a vécu un cauchemar. Il est allé rechercher deux pucks au fond de son but sur cinq tirs. Son coach l'a rappelé au banc. Remplacé, il n'est plus réapparu sur la glace de toute la compétition. «C'était dur de me retrouver dans cette situation», nous a-t-il confié. Mais le plus dur allait encore l'attendre.

La Lettonie est allée au bout de son rêve en remportant une médaille de bronze totalement inespérée. «Au début du tournoi, on aurait à peine osé imaginer terminer sur le podium», a-t-il poursuivi. Mais l'enthousiasme est difficile à percevoir chez le gardien de but. «Tout le monde était heureux de cette issue, mais pas moi. Mais dans mon esprit, cette médaille mondiale ne m'appartient pas. Je ne l'ai pas méritée. Je sais que cela peut paraître bizarre, mais je préfère dire les choses comme elles sont.»

Le Mondial d'Ivars Punnenovs n'a duré que 4'56''.

Cadeau au grand-papa

Où se trouve l'accessit? «Je l'ai donnée à mon grand-père, rigole-t-il. Il a une pièce dans sa maison où se trouvent tout plein d'affaires m'ayant appartenu. Elle est très bien là-bas.» Cette saveur douce-amère a poursuivi Ivars Punnenovs tout au long de l'été. «On voulait que j'amène sans cesse ma médaille à gauche et à droite, poursuit-il. Tout le monde m'écrivait pour me féliciter. C'était un peu too much à force.»

Désormais, Ivars Punnenovs veut mettre cette compétition ratée de côté. «Avec le LHC, nous avons envie de revanche, précise-t-il. J'ai vraiment l'impression que tout le monde est revenu cet été avec ce sentiment très fort.» Lui aussi, s'est préparé à vivre une bonne saison. «La dernière n'était pas mauvaise pour moi, coupe-t-il. Si je compare avec mes saisons précédentes à Langnau, j'ai l'impression d'avoir progressé, notamment au contact de Cristo (ndlr Huet, le coach des gardiens). Je n'ai pas tout gagné, mais le début de saison était bon.»

Ensuite? «Une catastrophe», comme il le dit lui-même. Il en a même perdu sa place de gardien titulaire au profit du Finlandais Eetu Laurikainen. Six défaites en sept matches l'ont poussé sur le banc. «Mais l'équipe a fait un bon job en fin de saison, poursuit-il. Le problème est que nous n'avons rien au final puisque nous avons manqué les pré-playoff. J'ai l'impression que nous avons collectivement beaucoup appris pour ne pas commettre les mêmes erreurs.»

Premiers play-off en carrière?

Cette saison, Ivars Punnenovs partagera le filet avec Connor Hughes, révélation du dernier championnat avec Fribourg Gottéron. Les deux hommes ne se connaissaient pas. «Mais c'est un bon gars et nous allons bien travailler ensemble», promet-il. Part-il dans l'idée qu'il sera le portier No 1 du LHC cette saison? «Tout le monde me posait la même question l'an dernier avec Tobi (ndlr Stephan), sourit-il. J'ai toujours répondu ainsi: une équipe ne peut être bonne que si elle peut compter sur deux bons gardiens.»

Et le Letton à licence suisse veut surtout disputer les séries éliminatoires pour la première fois de sa carrière, à 29 ans. «Il est temps non?», se marre-t-il.

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