Marc Crawford, coach d'un favori
«Le Lausanne HC m'a impressionné tout au long de la saison»

Marc Crawford fera face à Geoff Ward en finale du championnat de National League dans ce duel entre Zurich et Lausanne. Le coach des ZSC Lions a montré un grand respect pour le LHC à quelques heures du coup d'envoi.
Publié: 16.04.2024 à 15:16 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

À l'heure de l'interview, après l'entraînement du matin, Marc Crawford parle avec une voix douce. Le Canadien dégage une impression de sérénité qui tranche avec celle, parfois volcanique, qu'il peut donner derrière son banc. Canadien anglophone, il s'essaie à manier le français par bribes, notamment lorsqu'il évoque Patrick Roy, celui qui fut son gardien à Colorado lorsqu'il a remporté la Coupe Stanley.

Car on peut avoir tendance à l'oublier à force de le voir officier en Suisse, Marc Crawford a remporté un titre de NHL avec l'Avalanche en 1996. «J'ai regardé une interview de Patrick après le match de la veille contre Montréal, a-t-il commencé. Il est tellement puissant lorsqu'il parle. Sa manière de s'exprimer te donne immédiatement confiance. Ses mots sont précis, clairs, courts, directs. Il ne se retrouve jamais dans une zone où il doit chercher ses mots.»

Entraîneur vétéran

Après avoir justement cherché ses mots en français, Marc Crawford switche en anglais. «Il est certes plus jeune que moi, mais tu peux toujours apprendre des gens. Plus jeunes ou plus vieux.» L'âge, d'ailleurs, est un thème de cette finale puisqu'il s'agira de la première fois qu'un championnat de National League sera remporté par une équipe entraînée par un coach de plus de 60 ans. «J'espère que le plus ancien gagnera», rigole-t-il celui qui a fêté ses 63 ans en février dernier. Son opposant, Geoff Ward, est un an plus jeune.

Photo: Pius Koller

Du haut de sa riche expérience — il entraîne depuis plus de trente ans —, Marc Crawford a beaucoup gagné. Mais davantage perdu. Ainsi va la vie d'entraîneur. «Mais je suis persuadé que tu apprends plus dans la défaite. «C'est là que tu vois ce qui te manque pour y parvenir. Et que tu vois également la différence avec les victoires.» Il y a 10 ans, il avait d'ailleurs gagné avec les Zurich Lions et se souvient clairement de cette année. «La chose que j'apprécie le plus au fur et à mesure que je vieillis, c'est de voir les émotions qui se développent au sein d'un vestiaire. Tu ne peux jamais prédire ce qui va faire la différence et si cette différence se fera. Tu peux juste observer.»

«On a tout de suite vu»

Du sacre de 2014, un moment clé reste gravé dans sa mémoire. Son visage s'éclaire. «Le tir au but décisif de Robert Nilsson. La vidéo de ce but est diffusée sur notre écran géant de temps en temps. Quand je la revois, je suis frappé par son sourire. Il s'amusait tellement du moment qu'il était en train de vivre.» Voici la part émergée de l'iceberg. Celle qui donne des frissons à toute personne visionnant l'artiste suédois à l'œuvre.

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Mais Marc Crawford fait ressurgir un autre moment. «Tout le monde le voit, ce but. Mais cette année, il y avait eu un entraînement très spécial grâce à Matthias Seger, un gars très expérimenté. Sur le moment, on ne le comprend pas forcément. Mais la saison suivante, je me suis rendu compte qu'il s'est passé un truc ce jour-là. C'était quelque chose de très innocent, mais très important.» Quelle était cette chose? «On en parlera une autre fois», rigole-t-il, conscient que c'est surtout le Lausanne HC qui doit occuper son esprit actuellement.

Et le coach des Zurich Lions lâche cette confidence. «En cours de saison, Patrick Fischer (ndlr le sélectionneur national) est venu me trouver. Je lui ai dit que Lausanne était l'équipe qui m'impressionnait le plus. Je le dis sans manquer de respect à Fribourg qui est également une excellente équipe. Mais on voyait rapidement dans cette saison que le LHC jouait à un très bon niveau.» Ce d'autant plus que les Vaudois seront reposés après avoir dû batailler durant sept matches en quart de finale. Qualifiés certes deux jours plus tard que Zurich pour cette finale, ils ont tout de même eu près d'une semaine pour se retaper. «Aucun doute dans mon esprit, ils seront à 100%.»

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
1
3
3
2
SC Berne
SC Berne
1
2
3
2
ZSC Lions
ZSC Lions
1
2
3
4
EV Zoug
EV Zoug
1
1
3
4
Lausanne HC
Lausanne HC
1
1
3
6
HC Lugano
HC Lugano
2
1
3
7
EHC Kloten
EHC Kloten
1
1
2
7
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
1
1
2
9
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
1
-1
1
10
HC Davos
HC Davos
2
-3
1
11
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
1
-1
0
12
EHC Bienne
EHC Bienne
1
-2
0
12
SCL Tigers
SCL Tigers
1
-2
0
14
HC Ajoie
HC Ajoie
1
-3
0
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