Philipp Kurashev n'a pas pu s'empêcher de rire de lui-même au milieu de sa phrase. «C'est bon de voir ces garçons. C'est étrange d'en parler. C'est fou, surtout ces jeunes de 18 ans. J'ai l'impression de vieillir», a déclaré le Bernois à «The Athletic». L'attaquant de Chicago n'a lui-même que 24 ans, mais il est le joueur le plus ancien au sein des Blackhawks après le défenseur Connor Murphy. Il en est à sa quatrième saison en NHL. Il a déjà disputé 201 matchs dans la prestigieuse ligue (72 points) et a obtenu cet été un contrat qui lui rapporte 2,25 millions de dollars par saison.
Cette saison, un de ses jeunes coéquipiers attire toute l'attention: Connor Bedard. Tous les regards sont tournés vers le Canadien, considéré comme un talent générationnel. Chicago a choisi le centre comme premier choix lors de la draft de l'été et a ainsi déclenché une euphorie dans l'Illinois. L'adolescent s'adapte de mieux en mieux à la NHL, notamment depuis qu'il évolue avec Philipp Kurashev. Au cours des neuf derniers matchs, Bedard a marqué sept de ses neuf buts qu'il a inscrits jusqu'à présent.
Kurashev avait manqué le début de la saison en raison d'une blessure au poignet et avait fait la connaissance douloureuse d'une méduse sur la plage avant le match chez les Florida Panthers. Mais la brûlure au bras n'a pas empêché l'attaquant de l'équipe de Suisse de jouer. Il s'agit pour lui de profiter de la chance qui lui est offerte aux côtés du jeune prodige et de montrer qu'il est capable de jouer sur le long terme dans les deux premières lignes d'attaque. Jusqu'à présent, il a comptabilisé dix points en dix matches.
«Les gars aiment jouer avec lui»
«Nous nous habituons les uns aux autres, dit-il à propos de la ligne avec Bedard et le vétéran Nick Foligno (36 ans). Cela fonctionne, espérons que nous pourrons continuer ainsi.» Selon lui, il doit s'attendre à tout moment à recevoir le puck. «Il voit des choses que d'autres ne voient peut-être pas. S'il y a une ouverture, je n'ai qu'à m'y engouffrer et il m'y trouvera probablement». Selon lui, c'est comme la légende Patrick Kane, aux côtés duquel il a déjà joué.
En attendant, Bedard est très positif sur son jeu avec le Grison: «Il est vraiment intelligent, il voit tellement bien le jeu. Il veut s'emparer du puck et le joue ensuite rapidement dans le coin. Il voit toujours où se trouvent les gens. C'est impressionnant. C'est très agréable de jouer avec lui. Nous parlons souvent sur le banc. Cela favorise l'alchimie entre nous».
Les louanges viennent aussi d'ailleurs. «Il n'a pas peur d'aller dans les zones clés, précise Nick Foligno au «Chicago Sun Times». Il essaie toujours de comprendre quel genre de joueur il est. Je pense qu'il réalise qu'il y a des choses qu'il fait très bien.» Et l'entraîneur Luke Richardson conclut: «Il joue de la bonne manière sur toute la glace. Les gars aiment jouer avec lui». Il a en outre l'impression que le Suisse est devenu plus sûr de lui cette saison. Évoluer avec Connor Bedard peut y avoir contribué.