Un premier bilan
Les 5 questions posées par l’élimination de Genève-Servette

Dimanche soir, la formation genevoise a été éliminée par Lugano au stade des pré-playoff. Les Aigles avaient des ambitions plus élevées et ce revers est à considérer comme un échec. Que peut-on retenir de cette saison grenat?
Publié: 21.03.2022 à 08:51 heures
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Dernière mise à jour: 21.03.2022 à 09:37 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

L’exercice est difficile à analyser de manière linéaire. Si l’on avait parlé d’élimination en pré-playoff l’été passé, les Genevois auraient forcément refusé d’entendre cette éventualité. Après 23 matches au moment du licenciement de Patrick Emond, une telle fin de saison - 8e place en saison régulière - aurait presque passé pour un triomphe tant le GSHC était largué.

Il y a tout de même des questions en suspens après cette élimination concédée face au HC Lugano. On fait le point.

1. Avec le recul, le licenciement de Patrick Emond était-il une bonne idée?

Au moment de cette décision forte, Genève-Servette fonçait droit dans le mur: 23 matches, 23 points et un sentiment d'avoir «fait le tour» avec celui qui avait pourtant mené le club à la finale quelques mois plus tôt. Les dirigeants genevois ont pris une décision forte en début de saison et cela a permis au GSHC de relever sacrément la tête pour devenir l'une des meilleures équipes du championnat. Il ne s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que les Aigles décrochent directement leur place dans le Top 6.

Josh Jooris et Genève ont été éliminés en pré-playoff.
Photo: keystone-sda.ch

Oui, avec du recul la décision de se déparer de Patrick Emond semble avoir été la bonne. Le Québécois aurait-il connu pareil retournement de situation s'il était resté à la bande? C'est de la spéculation de haut vol que de vouloir l'affirmer. Si l'on s'arrête au tangible, Jan Cadieux a terminé la saison avec une moyenne de points supérieure à deux. Rien que cela justifie presque la décision prise par le directoire.

2. Jan Cadieux est-il l’homme de la situation pour l’avenir?

Ce sera la question principale à laquelle Marc Gautschi, directeur sportif, devra répondre. Depuis l'arrivé de Jan Cadieux à la bande, aucun objectif chiffré ne lui avait été soumis. Mais le spectaculaire redressement est à porter à son crédit. Dans le vestiaire, il semble faire l'unanimité et ne pourra qu'être meilleur après cette première expérience à ce niveau. Rappelons que ces pré-playoff constituaient sa première expérience de matches à élimination directe au plus haut niveau. Nul doute qu'il aura lui aussi beaucoup appris.

Sera-t-il de retour à la bande l'été prochain? Le vent semble souffler dans cette direction du côté des Vernets. Le tournant pris à l'automne dernier devrait être confirmé par Marc Gautschi. C'est du moins le sentiment qui se dégage des Vernets.

3. Genève va-t-il retrouver son statut de grosse cylindrée dans un futur proche?

Après avoir peut-être brûlé une étape la saison dernière en se qualifiant pour la finale, Genève-Servette vient de connaître un sérieux coup d'arrêt avec cette élimination avant les play-off. Depuis la reprise du GSHC par la Fondation 1890 et ses poches richement garnies, les pensionnaires des Vernets ont fait table rase d'un passé houleux. La sérénité semble avoir pris place à tous les étages.

En l'état, les Aigles ont posé les bases de lendemains qui rigolent. En vue du prochain exercice, Marc Gautschi vient d'engager Vincent Praplan en plus de l'arrivée d'Alessio Bertaggia. Si l'on ajoute à cela trois étrangers en attaque, le club des Vernets peut voir venir. Derrière, les étrangers vont épauler plusieurs éléments robustes. Oui, Genève semble avoir fait le nécessaire pour faire son retour dans les premières places du championnat. Sur le papier, du moins.

4. Tömmernes n’est-il pas arrivé «cramé» en cette fin de saison?

C'est l'impression que le génial suédois a donné durant ces dernières semaines de compétition. Depuis son retour des Jeux olympiques de Pékin, Henrik Tömmernes n'est plus le même joueur. Il semblait avoir constamment un temps de retard dans ses prises de décision. Après une saison digne d'éloges, l'arrière est rentré dans le rang. Est-ce qu'il a trop joué tout au long de la saison et en a payé le prix aujourd'hui? Ce n'est pas impossible. Est-il rentré carbonisé des JO chinois? Toujours est-il que Genève ne pouvait pas se passer d'un excellent Tömmernes pour avoir du succès. Il a quitté ses coéquipiers en cours de première période lors du match de l'élimination à Lugano. Comme un symbole.

5. Filppula et Vatanen seront-ils de retour l’an prochain?

Les deux champions olympiques finlandais sont en fin de contrat du côté de Genève. Et les deux hommes semblent avoir des envies de revenir. C'est du moins l'impression qu'ils ont laissée ces dernières semaines aux différentes sources sondées. Les deux hommes n'en sont pas au même point dans leur carrière. Mais une chose est certaine, l'effondrement de la KHL couplé à l'exode massif des étrangers offre une porte de sortie de moins.

À 31 ans, Sami Vatanen pourrait bien avoir vu la porte de la NHL se fermer cette année. Il y a de fortes chances qu'un avenir en grenat puisse se dessiner pour lui. Le cas de Valtteri Filppula, 38 ans, est légèrement différent. Aura-t-il envie de jouer une saison supplémentaire? Si la réponse est oui, ce pourrait bien être à Genève. À moins que l'heure de la retraite ait sonnée?

Bonus Linus Omark reviendra-t-il aux Vernets?

Tous les signaux pointent dans cette direction. Pour l'heure, rien ne semble s'être mis entre le Suédois et Genève-Servette. Pour mémoire, l'ailier avait décalé la dernière année de son contrat pour soigner un membre de sa famille au pays. Une décision qui avait fait rire sous cape de nombreux observateurs ayant décidé de ne pas croire cette version. Pour l'heure, les préparatifs d'un retour de Linus Omark en Suisse ont lieu. Mais il ne faut pas se réjouir trop tôt, tant que ses problèmes personnels ne sont pas totalement réglés.

Au niveau du jeu, il est le troisième meilleur compteur du championnat de Suède avec 54 points en 50 matches. De quoi faire saliver les fans de Genève-Servette.

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