«Quand tu n'as rien à faire, au moins tu ne peux pas faire de connerie.» Après le match face à la Norvège remporté 3-0 par la Suisse, Robert Mayer était d'humeur joviale. Auteur d'un blanchissage, le gardien de Genève-Servette a imité Leonardo Genoni. Le Zougois avait également gardé sa cage inviolée samedi face à la Slovénie (7-0).
Les deux hommes n'ont pas eu du travail plein les mitaines tant la défense à croix blanche a été solide. «Je prends ce qui vient, a remarqué «Leo» au terme de la rencontre. Tu dois être prêt si l'équipe a besoin de toi. Mais c'est vrai que défensivement, ils m'ont bien aidé.»
Recherche d'automatismes
Fidèle à son habitude, Robert Mayer a vadrouillé autour de sa cage pour toucher un maximum de pucks et, ainsi, participer au jeu malgré son chômage technique. «C'est un bon moyen de rester concentré, remarque-t-il. Et comme la surface de glace est légèrement plus petite qu'en Suisse, cela me permet également de trouver certains automatismes au niveau du timing.»
C'est aussi l'occasion de pouvoir travailler avec ses arrières pour créer une certaine alchimie. «Tous sont très intelligents et lisent bien le jeu, remarque-t-il. C'est donc assez simple à mettre en place.»
Ces deux prestations défensivement abouties ont permis à la Suisse de commencer son tournoi par deux rencontres sans encaisser le moindre but. Cela ne lui était pas arrivé depuis... 1939. Lors d'un Mondial disputé en Suisse. À Zurich et Bâle, pour être précis. À l'époque, l'équipe à croix blanche avait même démarré par quatre blanchissages avec des scores d'un autre temps.
- 3 février 1939: Suisse - Lettonie 12-0
- 4 février 1939: Suisse - Yougoslavie 23-0
- 5 février 1939: Suisse - Tchécoslovaquie 1-0
- 7 février 1939: Suisse - Pologne 4-0
Ce Championnat du monde 1939, le dernier avant la Deuxième Guerre Mondiale, a même vu l'équipe de Suisse remporter la médaille de bronze.
Au terme de la victoire face à la Norvège, Patrick Fischer n'avait pas conscience de la portée historique de cette victoire. Après avoir alterné ses portiers pour les actes No 1 et 2, va-t-il envoyer Joren van Pottelberghe pour la rencontre de mardi face au Kazakhstan? Le technicien ne s'est pas mouillé: «Je ne suis pas le coach des gardiens. Il faut demander à Thomas Bäumle.»
Toujours est-il qu'avec Genoni et Mayer, la Suisse peut compter sur un excellent duo. Mais au fait. Qui est le titulaire? Les deux principaux intéressés n'ont pas la réponse à cette question. «Je suis juste content de jouer lorsque j'en ai l'occasion», a souri Leonardo Genoni.