Cathia Schär et Adrien Briffod engagés
Comment les triathlètes vaudois ont préparé la nage dans la Seine

Les épreuves de triathlon auront lieu mercredi. Deux Romands sont engagés: Cathia Schär et Adrien Briffod. Leur premier défi - et de taille - sera de nager dans la Seine. Voici comment ils s'y sont préparés.
Publié: 30.07.2024 à 11:47 heures
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Dernière mise à jour: 30.07.2024 à 13:07 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

On a tellement parlé de l'eau de la Seine qu'on en vient presque à oublier que le triathlon olympique se déroulera également dans les rues de Paris, tant à vélo qu'en course à pied. «C'est vrai que les médias en ont beaucoup parlé, rigole la Vaudoise Cathia Schär. En même temps, je comprends que ce soit un sujet, car je dois dire que je préfère également ne pas nager dans une eau impropre.»

Les reconnaissances ont d'ailleurs été annulée en raison de données bactériologiques trop élevées. Les triathlètes espéraient pouvoir nager dans le fleuve dès ce lundi... Hélas la deuxième reconnaissance a été annulée également. «Ce serait plus embêtant de tomber malade avant la course que de faire une reconnaissance de plus», poursuit la triathlète de Mézières.

Cette course atypique pose trois défis aux athlètes en plus des trois épreuves habituelles.

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Le défi sanitaire

C'est celui dont on a le plus parlé. Si bien que les politiciens parisiens se sont même jetés à l'eau dans une manœuvre à mi-chemin entre la récupération et la méthode Coué. Depuis la baignade de la maire de Paris, Anne Hidalgo, l'eau de la Seine a tantôt été praticable et tantôt rendue impropre à la compétition. De quoi surprendre le grand public. Mais pas forcément les athlètes. «Ce n'est pas anormal de nager dans une eau qui flirte avec les limites», précise Adrien Briffod, l'autre vaudois qui sera engagé dans la course masculine. «La qualité de l'eau est toujours un thème pour nous», abonde sa compatriote.

Cette dernière précise toutefois avoir suivi un protocole spécial pour préparer au mieux cet aller-retour dans la Seine. «En tout premier, j'ai fait un vaccin contre le choléra, détaille-t-elle. Trois jours avant la course, j'ai commencé à prendre des probiotiques pour me préparer au mieux. Et la veille, je prendrai un autre médicament pour ne pas avoir de problème avec les bactéries dans le ventre.»

La Romande a déjà vécu un problème lié à l'eau. «Ces deux dernières années, j'ai eu des soucis de ce genre, enchaîne-t-elle. J'étais tombée malade à Sunderland et cela avait eu un impact sur le relai le jour d'après.»

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Le défi physique

Les triathlètes vont devoir gérer un autre aspect perturbant lors de cette course olympique parisienne: le fait d'évoluer dans un fleuve. «On n'est pas habitués à nager dans un fleuve, remarque Adrien Briffod. Donc, en plus de la qualité de l'eau, il y a aussi le facteur du courant à prendre en compte.» Ce d'autant plus que le débit actuel de la Seine est plus important qu'à pareille époque. Et donc qu'au moment des épreuves préolympiques de 2023. Les pluies diluviennes de vendredi durant la cérémonie d'ouverture et les nombreuses averses de samedi ne vont pas rendre la natation plus simple. Bien au contraire.

Un aspect qui, s'il ne la dérange pas, pose également des questions à Cathia Schär. «Là où je m'entraîne, il n'y a pas de courant (rires). Cela demande une petite adaptation, car c'est dur de s'entraîner dans des conditions qui vont avoir lieu lors de la compétition.» C'est aussi pour cela que la reconnaissance pourrait aussi avoir un impact sur la physionomie de la course. Et comme il n'y en a pas eu...

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Le défi stratégique

Les plans d'eau étant habituellement inerte, le positionnement n'est pas autant important. «Le plus dur est de savoir où il y a du courant et comment négocier les passages clés comme le départ et le point où l'on retourne», remarque Adrien Briffod. Cathia Schär a déjà bien étudié le fleuve parisien. Sans en connaître les moindres vagues, elle a toutefois une bonne idée de ce qu'il faudra faire ce mercredi (8h00). «C'est finalement plutôt simple: au milieu, cela va vite et à l'extérieur, il y a moins de courant. Sous le pont à l'aller, il sera important d'être bien au milieu et plus proche des bords sur le retour.»

Voilà pour la théorie. Problème? Elle ne sera pas seule à vouloir prendre cette trajectoire idéale. La partie de natation devrait ainsi ressemble à une foire d'empoignes pour être sûr de prendre le chemin à la fois le plus court et le moins énergivore. «C'est là où les places sur le ponton seront importantes», précise-t-elle. Problème? Les meilleures pourront se positionner en premier. «Moi je serai aux alentours de la trentième position, conclut-elle. Je n'aurai plus beaucoup de choix, mais je regarderai au moment de décider comment est le courant à ce moment précis.»

Et après ce casse-tête aquatique viendra celui des pavés parisiens à vélo – qui devraient faire moins de vagues. Mais chaque chose en son temps.


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