Fridelance appelé sur fond de polémique
«Avec 2h30 de sommeil, je suis satisfait de ma performance»

Dimanche à 13h, Sylvain Fridelance a appris qu'il était sélectionné pour le relais mixte de lundi. Débarqué en catastrophe à Paris, le Vaudois raconte cette journée spéciale et la 7e place finale.
Publié: 05.08.2024 à 10:52 heures
Blick_Gregory_Beaud.png
Grégory BeaudJournaliste Blick

Entre le moment où Sylvain Fridelance a appris sa sélection alors qu'il était à Grenoble et l'entrée en lice du relais mixte, il n'y a eu que 19 heures. Le Vaudois, appelé en catastrophe pour remplacer Simon Westermann, n'a pas franchement pu se préparer dans les meilleures dispositions pour ce triathlon olympique. «Je suis satisfait de ma course, surtout au vu des circonstances, a-t-il remarqué après sa course. Parce que c'était tout de même particulier. Je n'avais même pas de combinaison aux couleurs de la Suisse (rires). Sur les photos, ç'aurait été plus sympa.»

C'est le moins que l'on puisse dire, lui qui a rallié Paris dimanche en fin de journée après une sortie à vélo aux alentours de midi. «Entre les formalités administratives, prendre mon accréditation et tout ce qu'il fallait gérer, je suis arrivé au lit à 1h. Le temps de m'endormir avec le stress, j'ai eu environ 2h30 de sommeil.» L'adrénaline s'est chargée de compenser les heures de repos. «Je pense ne pas m'être laissé dépasser par tout ce qui s'est passé», remarque-t-il.

Parti en troisième position après deux relayeurs, il a transmis le témoin à Cathia Schär à la sixième place, légèrement décroché dans la lutte pour les médailles. «Mon seul regret, c'est d'avoir réussi à recoller à la tête durant la natation, mais j'ai glissé sur le ponton et suis retombé dans l'eau. J'ai dû remonter une seconde fois, ce qui m'a fait perdre du temps sur la suite, car je n'étais pas dans le bon groupe à vélo.»

Transition 100% vaudoise entre Sylvain Fridelance (à g.) et Cathia Schär.
Photo: keystone-sda.ch

Arrivée sur fond de polémique

S'il a fait au mieux et qu'il n'a surtout pas à rougir de sa prestation, Sylvain Fridelance ne peut évidemment pas échapper aux questions sur les conditions de son arrivée à Paris et le coup de gueule de son coéquipier Adrien Briffod. Le Veveysan, sélection dans un premier temps, est tombé malade après la course individuelle. Une gastro-entérite aussi soudaine que brève. «J'ai été malade toute la nuit suivant la course, nous a-t-il confié. J'ai eu une gastro et le lendemain matin, cela commençait déjà à aller mieux. Dès midi, j'ai pu commencer à m'alimenter un petit peu.» 

Dès lors, il se sentait prêt à remplacer Simon Westermann... son remplaçant. Mais Swiss Triathlon en a décidé autrement et lui a préféré Sylvain Fridelance. «C'est toujours dommage pour ceux qui ne peuvent pas être là, a précisé l'appelé de dernière minute. J'avais écrit un message à Simon Westermann pour lui souhaiter une bonne course à peine cinq minutes avant de recevoir ma convocation.» Il venait de descendre de son vélo. «Une bonne séance de vélo, a-t-il rigolé. Comme j'étais le deuxième remplaçant, j'ai tout de même adapté un peu ma préparation. Mais dimanche, à 24 heures de la course, j'étais sûr que je ne serais pas appelé.»

«Aucun problème avec Adrien»

Avant son arrivée à Paris, Sylvain Fridelance avait dû avaler quelques couleuvres, lui qui n'avait pas été retenu par Swiss Triathlon. «Mais j'étais tout de même venu à Paris pour la course individuelle, remarque-t-il. J'ai mis mon égo de côté et je voulais soutenir mes partenaires d'entraînement.» Comment a-t-il vécu ce coup de gueule de Briffod? «On s'est brièvement parlé, précise-t-il. Mais il n'y a aucun problème entre les athlètes dans ce genre de cas. Ce n'est pas à notre niveau que cela se règle. On me dit de venir à Paris et de faire la course, je viens à Paris et je fais la course.»

La Fédération suisse de triathlon, justement, que dit-elle de cette situation? Contacté par «La Liberté», le président Pascal Salamin détaille la position officielle: «Lors des Jeux olympiques, nous sommes chapeautés par Swiss Olympic qui gère ça. J'entends la polémique et le fait qu'Adrien pense que nous aurions pu faire autrement. Si les informations nous remontent plus tôt, on peut intervenir. Mais nous, ce qu'on nous dit, c'est qu'il n'est pas en état de courir. Je vais prendre le temps d'analyser ça à froid.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la