Un diplôme pour Schneiter et de Planta
«Ça ne passe vraiment pas loin et c’est dommage»

Il n’y pas eu de miracle dans la course aux médailles. La Suisse a terminé 8e en 49er. L'heure est désormais au bilan pour Sébastien Schneiter et Arno de Planta.
Publié: 02.08.2024 à 16:46 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2024 à 18:16 heures
Grégoire Surdez

Fin de partie au Stade nautique du Roucas-Blanc. Le miracle sur l’eau n’a pas eu lieu pour Sébastien Schneiter et Arno de Planta. Ils étaient huitièmes avant la course aux médailles. Ils sont huitièmes au final, après une dernière régate où ils ont bien tenté de provoquer le destin avant de couper la dernière ligne de ces jeux en 6e position. «Les planètes ne sont pas alignées mais nous n’avons pas de regret sur cette manche, lance Arno de Planta. Nous pouvons être fiers de nos jeux et surtout de toute notre campagne qui s’est étalée sur deux ans.»

Deux ans de labeur, de jours passés sur l’eau à faire et refaire ses gammes. Deux ans qui auront permis à un duo de se former, de se trouver, de performer presque au-delà des espérances. Avec en point d’orgue, une médaille d’argent aux Mondiaux de La Haye en 2023. Une deuxième place acquise de haute lutte juste devant l’Espagne, justement sacrée championne olympique sur le plan d’eau tordu de Marseille.

En deux ans, un duo solide s'est formé.
Photo: keystone-sda.ch

Voir deux adversaires que l’on a déjà battus dans un grand championnat se jeter à l’eau après le passage de la ligne et jubiler de conserve pourrait susciter des regrets? «C’était incroyablement serré pendant toute cette semaine, souffle Sébastien Schneiter. Les dix équipes qualifiées pour cette medal race avaient la possibilité de gagner ce Jeux. C’est assez fou et ça souligne que cela s’est joué sur des tout petits riens.»

Le miracle sur l’eau n’a pas eu lieu pour Sébastien Schneiter et Arno de Planta.
Photo: AFP

Une 12e manche de qualification fatidique

Pour le bateau suisse, le bilan est assez limpide. Il peut considérer que les véritables espoirs de médaille, peu importe la couleur du métal d’ailleurs, se sont envolés en une fraction de seconde lors de la 12e et dernière manche de qualification. Ce premier passage de bouée, ce stick de barre qui touche la marque et cette double pénalité qui ruine les efforts entrepris depuis si longtemps.

Les chances de médailles du bateau suisse se sont envolées en une fraction de seconde, lors de la douzième et dernière manche de qualification.
Photo: keystone-sda.ch

Cruel, non? «C’est la voile. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Cela démontre que mentalement, sur la gestion de la nervosité, nous n’avons pas été parfaits. En revanche, nous pouvons être fiers de notre capacité à rebondir après chaque contre-performance. Il y a certaines nations, certaines équipes qui ont lâché. Pas nous. Même sur cette medal race, nous avons tout tenté jusqu’au bout.»

Quid de l'avenir?

Lors de cette fameuse, ou fumeuse, 12e manche, la Suisse a terminé 19e, faisant gonfler son total de points d’autant d’unités. Un simple regard sur le classement final permet de comprendre le désastre de cette caresse maudite à une bouée.

Avec 104 points, la Suisse termine à la 8e place, à 34 points de l’Espagne (sacrée avec 70 pts), à 24 longueurs de la Nouvelle-Zélande (82), médaillée d’argent, et à seulement 18 unités des Etats-Unis (88 pts) qui complètent le podium. «Nous ne pouvons pas être pleinement satisfaits, admet Sébastien Schneiter, diplômé pour ses troisièmes Jeux. Nous avions des ambitions de médaille et cette semaine a confirmé qu’elles étaient légitimes. Ça ne passe vraiment pas loin et c’est dommage.»

La Suisse (centre) a terminé à 18 unités des Etats-Unis, médaillés de bronze.
Photo: Getty Images

La grand-voile du 49er suisse est à peine enroulée et rangée dans sa housse que se pose déjà la question de la suite pour ce duo qui a vraiment montré de très belles choses. «Des 4es Jeux? Il est bien trop tôt pour le dire, soupire Sébastien Schneiter. Mais une campagne olympique, c’est un immense engagement sur plusieurs années pour être performant et ambitieux. Cela fait dix pour moi, presque autant pour Arno. Il faut voir. Une chose est sûre, nous avons encore envie de naviguer ensemble. Pas forcément en 49er.»

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