Adrien Briffod arrive auprès de ses fans
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Le Veveysan accueilli:Adrien Briffod arrive auprès de ses fans

Vevey-Paris-Vevey dans le vide
Les 80 fans d'Adrien Briffod sont venus à Paris... pour une course annulée

Lundi soir, un car avec à son bord 82 fans du Vaudois Adrien Briffod est parti de Vevey. Le but? Rallier Paris pour y soutenir leur ami. Problème? La course a été annulée. Reportage avec la joyeuse équipe... et le triathlète romand.
Publié: 30.07.2024 à 13:23 heures
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Dernière mise à jour: 30.07.2024 à 16:05 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

«La police vient de nous demander de faire moins de bruit. La compétition de tir à l'arc vient de commencer et il paraît qu'on dérange les gens.» À deux pas des Invalides, un parc a été pris d'assaut par une cohorte des supporters tout de noir vêtus avec des drapeaux suisses, des cloches et des pancartes pour soutenir Adrien Briffod, le triathlète romand. La petite équipe a pris le départ de Vevey lundi soir vers 20h30 et est arrivée à l'Arc de Triomphe peu après 4h du mat'. Paris ne s'était pas encore éveillé.

Leurs espoirs de voir la course de leur protégé se sont éteint à mesure que le soleil se levait. «D'abord, on a cru à une blague, remarque Lionel Sauser, l'un des deux organisateurs. Mais on a vite compris que c'était vrai et qu'on ne verrait pas de course.» Rageant tant les 82 supporters/amis/proches d'Adrien Briffod auraient mérité de vivre cette course olympique. Ils s'y voyaient déjà. «On avait tout prévu, précise Quentin Bochud, l'autre cerveau derrière cette aventure. On allait mettre le feu au 'Virage Briffod' à deux pas des Champs.»

Aller-retour en un jour

Ils avaient même rameuté plus d'une centaine de supporters de l'autre Suisse engagé, Max Studer. Mais la pollution dans la Seine a eu raison de leur belle initiative née... lors d'une randonnée en montagne. «C'était l'été passé, remarque Lionel Sauser. Avec Quentin, on s'est dit que c'était une belle occasion de soutenir Adrien. En octobre, tout était réservé.» Dans un premier temps, le car a eu de la peine à se remplir. «Mais plus la course approchait et plus on trouvait de monde.»

Le groupe au complet.
Photo: Fabian Jobin
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Outre le bus, ils avaient tout prévu dans le pack du parfait supporter d'Adrien Briffod. T-shirt à l'effigie de leur champion, clochettes, sandwichs, bières et boissons sans alcool. Tous ont fait nuit blanche et rentreront en fin de journée. Ils ne verront donc rien du triathlon reprogrammé mercredi. «Par exemple moi, je bosse, regrette Lionel Sauser. Et nous sommes nombreux dans ce cas. C'était juste un jour spécial et c'est vraiment dommage.»

«C'est extraordinaire qu'ils soient là»

Peu avant 11h, l'intensité sonore augmente d'un ou deux crans. La raison? Un relais est organisé dans le parc. Drapeau suisse en guise de témoin, les amis passent le temps et tentent de faire contre mauvaise fortune bon cœur. «On erre dans Paris, rigole à moitié Lionel Sauser. En plus, on ne peut pas aller voir de compétition, car tout est payant et les billets sont chers.» Leur «Virage Briffod» avait été savamment choisi dans une partie gratuite du parcours pour que tout le monde puisse participer à la fête. Ils sont tout de même allés coller des stickers pour laisser une trace de leur passage à deux pas des Champs-Elysées.

À 11h, les cloches tintent encore plus. Maillot suisse sur les épaules et assis sur son vélo, Adrien Briffod débarque. Il a le numéro 22 sur le bras. Sa course était prête. «Je me suis réveillé à 3h40 pour aller courir un peu et lancer ma journée, nous a-t-il confié. À cet instant, ce n'était pas encore annulé.» La mauvaise nouvelle est tombée peu après son footing. «J'ai averti ma copine qui était en train de se rendre sur le circuit pour avoir une bonne place et je lui ai dit d'avertir les gens dans le bus.»

Adrien Briffod a passé un moment avec la délégation veveysanne
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Le triathlète heureux:Adrien Briffod a passé un moment avec la délégation veveysanne

Très ému, le triathlète a fait un petit discours devant une partie du groupe avant de les laisser poursuivre leur relais dans le parc. «Je savais qu'ils viendraient, c'est magique de les voir, a-t-il précisé. Cela m'aurait fait tellement plaisir de les voir au bord du parcours.» S'il savaient que le voyage était organisé, il ne s'attendait pas à une telle ampleur. «Les pancartes, les t-shirts, les cloches, c'est incroyable tout ce qu'ils ont fait pour moi, s'étonne-t-il. Cela me touche beaucoup.»

Mercredi, le triathlon devrait avoir lieu à 10h45. Sans le groupe de Veveysans. «Lors de ma course, je vais faire comme s'ils étaient là.» Au moins a-t-il pu passer un moment avec ses amis. «J'ai quand même fait très attention sur la route, mais je devais de toute façon faire une sortie à vélo. Comme il y a 11 ou 12 kilomètres, c'était parfait comme entraînement. Je voulais vraiment leur montrer à quel point j'étais heureux de les avoir à mes côtés.»

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