Jasmine Flury doit encore faire preuve de beaucoup de patience
«Une rupture du ligament croisé aurait été plus simple à gérer»

Pas de camp d'entraînement en Argentine, mais beaucoup de rééducation pour Jasmine Flury qui ne rechaussera pas les skis de sitôt. «Mon corps est ce qu'il y a de plus important», tempère la Grisonne qui a les yeux rivés sur Cortina 2026.
Publié: 30.08.2024 à 17:02 heures
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Mathias Germann

Lara par-ci, Lara par-là, Lara partout! Nous sommes le samedi 17 février 2024, et le monde du ski suisse n'a d'yeux que pour la Tessinoise à Crans-Montana. Rien d'étonnant à cela puisqu'elle skie de manière grandiose et fait en Valais un grand pas vers la victoire au classement général de la Coupe du monde. Au même moment, un petit drame se déroule au Mont-Lachaux et passe inaperçu. Jasmine Flury (30 ans), championne du monde de descente, se blesse sans toutefois tomber. «La mésaventure s'est probablement produite lors du passage du Fuchsloch», se souvient-elle.

À ce moment-là, personne, même pas Flury, ne se rend encore compte de l'ampleur du coup qu'elle reçoit sur le genou. «J'ai franchi la ligne d'arrivée et j'ai senti que quelque chose n'allait pas. J'ai ensuite quitté la ligne d'arrivée en courant, presque sans douleur. Mais en arrivant à l'hôtel, j'ai remarqué que courir dans les escaliers, par exemple, était presque impossible.»

La nouvelle du médecin a été un choc

Depuis, six mois se sont écoulés très exactement. Descendre des escaliers n'est toujours pas aisé pour Flury. Néanmoins, la Grisonne, qui a fêté sa deuxième victoire en Coupe du monde l'hiver dernier à Val d'Isère (Fr), est optimiste. «Je fais des progrès tous les jours et je suis très contente», se réjouit-elle après cette période très difficile.

La championne du monde de descente Jasmine Flury a vécu des mois difficiles. Une grave blessure laisse la jeune femme de 30 ans dans l'incertitude.
Photo: Sven Thomann

Mais que s'est-il passé précisément à Crans-Montana? Seule une IRM a révélé qu'une partie du cartilage du genou droit s'était brisée. Une blessure plutôt rare en ski. «A ce moment-là, quand le médecin m'a dit qu'une rupture du ligament croisé aurait été plus simple à gérer, j'ai tout de suite compris la gravité de ma situation.»

«Les championnats du monde me motivent, mais ...»

Flury a ensuite été opérée le 9 mars à Zurich. L'intervention était-elle impérative? Après tout, de nos jours, plusieurs skieuses choisissent plutôt un traitement conservateur - comme par exemple la coéquipière de Flury, Joana Hählen (32 ans), après sa dernière rupture du ligament croisé.

«Plusieurs spécialistes m'ont recommandé une opération, j'ai donc opté pour cette solution, explique la Grisonne. Bien sûr, cela m'a fait un peu bizarre d'aller à l'hôpital sans béquilles et d'en ressortir avec. Néanmoins, c'était la bonne décision pour moi et ma santé.»

Stresser ne sert à rien

Pour l'instant, Flury se rend encore fréquemment chez le physiothérapeute et se contente de faire de la musculation. Elle ne sera donc pas présente au camp d'entraînement prévu en septembre à Ushuaia (Arg). D'ailleurs, la rareté d'une telle blessure rend impossible un pronostic précis quant à un retour sur la neige. «Les Championnats du monde de Saalbach en février me motivent. Mais jusqu'à nouvel ordre, c'est mon genou qui donne le rythme.»

Toujours est-il qu'en tant que championne du monde en titre, Flury aurait un billet assuré pour la descente de Saalbach. Ce sujet la laisse toutefois froide. «J'ai toujours dit que je voulais continuer à skier au moins jusqu'aux Jeux olympiques de 2026 à Cortina. Je n'ai pas changé d'avis. Mon corps est la chose la plus importante qui soit. Je donne à mon genou le temps dont il a besoin pour guérir», conclut-elle.

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