La légende du ski Maite Nadig fête ses 70 ans
«J'ai juste gagné deux courses, c'est tout»

Bon anniversaire! Ce vendredi, la légende du ski Maite Nadig fête son 70e anniversaire. Elle explique pourquoi elle n'a jamais aimé le buzz autour de sa personne. Et pourquoi elle doit rester telle qu'elle est.
Publié: 08.03.2024 à 01:28 heures
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Dernière mise à jour: 09.03.2024 à 11:54 heures
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Daniel Leu

Pour connaître le tempérament de Marie-Theres Nadig, il suffit de lui parler de ses deux médailles d'or remportées aux Jeux olympiques de Sapporo en 1972. «J'ai simplement gagné deux courses. C'est tout», dit-elle encore aujourd'hui à ce sujet. Honnête, cabotine, modeste. C'est ainsi que «Maite» a toujours été. La première star sportive féminine de Suisse fête aujourd'hui son 70e anniversaire.

Lorsque la jeune femme, alors âgée de 17 ans, a pris l'avion pour Sapporo en 1972, elle était encore une skieuse inconnue. Elle a grandi dans le canton de Saint-Gall, dans des conditions modestes dans une région montagneuse. Sans télévision, sans voiture, sans argent pour le téléski. La famille était contente quand il y avait du beurre sur le pain. «J'étais encore une enfant et je ne savais pas comment le monde fonctionnait».

Mais dans la lointaine Sapporo, tout a changé. L'or en descente, l'or en slalom géant. La «Marie d'or» était née. Et la timide montagnarde s'est retrouvée soudainement et involontairement sous les feux de la rampe. Lorsqu'elle a été accueillie solennellement par le président de la Confédération à son retour à l'aéroport de Kloten, la skieuse a mâchouillé avec plaisir un chewing-gum pendant son discours, un moment capturé par les caméras de télévision. Elle a ensuite été traitée d'enfant gâtée. «Tout ce tapage était pour moi une plaie», dit-elle aujourd'hui avec le recul.

Star malgré elle: Marie-Thérèse «Maite» Nadig.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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«Je ne voulais pas jouer les dames du monde»

Ce qui est impressionnant chez Marie-Theres Nadig, c'est qu'elle ne courbait pas l'échine et faisait déjà à l'époque uniquement ce qu'elle pensait être juste. Peu importe ce que les autres pensaient.

Exemple 1: lorsqu'elle a été honorée au Palais fédéral après Sapporo, elle portait des jeans et non les beaux pantalons initialement prévus. Elle les avait laissés dans un casier à la gare de Berne. «Les images de la réception sont ensuite passées au journal télévisé. J'en ai entendu parler à la maison...»

Exemple 2: elle a depuis longtemps donné les coupes et les médailles d'or qu'elle a gagnées. Parfois, elle laissait simplement les trophées à l'hôtel. «En Italie, il y avait toujours des coupes énormes. Je n'avais pas envie de les trimbaler».

Exemple 3: alors qu'elle était maquillée pour des photos publicitaires pour un nouveau sponsor de la fédération, elle a tout simplement essuyé son rouge à lèvres sans hésiter. «Je me suis vue dans le miroir. Ce n'était pas moi. Je ne voulais pas jouer les dames du monde».

«Parfois, j'aurais pu être un peu plus diplomate»

Même après sa carrière active, Maite Nadig s'est parfois heurtée à des difficultés. Que ce soit en tant qu'entraîneure de ski ou avec son style unique. Mais ces dernières années, elle s'est calmée. Aujourd'hui, elle vit seule dans un petit appartement confortable, dans la maison de son neveu. Elle fête son 70e anniversaire avec sa famille autour d'un repas. Cela lui suffit.

Lorsque le GlücksPost lui a demandé, avant son anniversaire, ce qu'elle regrettait, elle a répondu: «Pas de regrets, mais j'aurais peut-être pu être un peu plus diplomate parfois».

Notre réponse à cette déclaration, tout sauf diplomatique: «Quelle bêtise, Maite! Reste exactement comme tu es.»

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