Lara Gut-Behrami va remporter le classement général de la Coupe du monde. Plus personne n'en doute. Avant les finales de la Coupe du monde à Saalbach (AUT), elle a 282 points d'avance sur Federica Brignone. Et comme la fougueuse Milanaise ne réitérera pas son excursion en slalom de dimanche (27e) en Autriche, il reste encore trois courses aux deux skieuses. Cela signifie que Brignone devrait gagner pratiquement toutes les courses et que Lara Gut-Behrami devrait être éliminée partout.
Cela n'arrivera pas. Et pourtant, dans les colonnes des commentaires de diverses platesformes en ligne, les râleurs se bousculent depuis longtemps pour affirmer que «sans les blessures de Shiffrin et de Goggia, Lara Gut-Behrami n'aurait jamais gagné le grand globe de cristal». Blick demande son avis à Mikaela Shiffrin, qui fêtera son 29e anniversaire ce mercredi. Après sa grandiose victoire pour son retour à Åre (SWE), elle déclare: «Ce n'est pas très agréable d'entendre des gens dire cela. Lara fait une saison incroyable, son ski est sensationnel. Lara mérite à 1000% d'être là où elle est maintenant.» Sous-entendu: sur le trône du ski mondial.
66,2 points par course
Les chiffres étayent les propos de Shiffrin. La Tessinoise a remporté huit courses cet hiver, soit son plus grand nombre de victoires en une saison. À cela s'ajoutent huit autres places de podium. Sa moyenne de points par course? 66,2 points. A titre de comparaison: Shiffrin a certes obtenu une moyenne plus élevée l'hiver dernier (71,2), mais lors de sa victoire au classement général de la Coupe du monde 2017/18, elle n'a par exemple obtenu «que» 63,3 points. Et Petra Vlhova? En 2020/21, il lui a suffi de 45,67 points par course pour être assermentée comme reine du ski.
Mikaela Shiffrin admet qu'elle a hésité après sa blessure survenue lors des courses de Cortina (ITA). Rien d'étonnant à cela: alors qu'elle comptait 420 points d'avance sur Gut-Behrami fin janvier, elle accuse désormais un retard de 345 points. Son grand objectif de remporter le classement général de la Coupe du monde pour la sixième fois est parti depuis longtemps – elle a manqué trop de courses pour cela. «Le train est parti. Mais nous ne savons pas ce qui se serait passé si je ne m'étais pas blessée. Peut-être que Lara aurait gagné de toute façon. Je trouve que Lara a encore élevé le niveau de notre sport cet hiver.»
Rester en bonne santé est aussi une qualité
Felix Neureuther est lui aussi enthousiasmé par Gut-Behrami: «Quand tu gagnes le classement général de la Coupe du monde, ce n'est jamais facile. Bien sûr, Shiffrin aurait été la mesure de toute chose sans son échec. Mais je tire mon chapeau à Lara. La façon dont elle a fait évoluer sa technique, la façon dont elle skie intelligemment – c'est génial.» Selon l'Allemand, maîtriser ainsi un programme de trois disciplines (géant, super-G et descente) à presque 33 ans n'est pas aisé en termes de gestion de l'entraînement. «Lara le fait de manière extrêmement intelligente.»
Tout porte à croire que dès dimanche prochain, Gut-Behrami aura le classement général de la Coupe du monde en poche pour la deuxième fois après 2016. À quel point ce globe est-il important pour elle? «Je ne le dirai que lorsque ce sera le cas», répond-elle.
Pour Shiffrin, il est clair que la Tessinoise l'aurait plus que mérité: «Chaque pièce du puzzle est importante dans le ski. Cela implique de rester en bonne santé. Et aussi d'avoir toujours l'énergie nécessaire.»
«Gagner n'est pas facile»
Elle sait exactement à quel point il est difficile d'obtenir régulièrement de bons résultats tout au long de l'hiver, selon la championne aux 96 victoires en Coupe du monde: «Gagner n'est pas facile. Ni sur un jour de course, ni sur toute la saison.»
Bien sûr, cela a été dur de devoir prendre une pause. Mais en même temps, elle a adoré regarder des athlètes comme Lara à la télévision. «J'espère vraiment que personne ne dira que Lara a gagné le gros globe uniquement à cause de mon absence», lâche Mikaela Shiffrin.