Le père de Djokovic en colère
«Novak est traité comme un criminel»

Novak Djokovic ne pourra pas participer à l'Open d'Australie. Son père Srdjan est furieux. L'affaire tourne à l'incident diplomatique, puisque même le président serbe Aleksandar Vucic s'est exprimé.
Publié: 06.01.2022 à 09:01 heures
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Dernière mise à jour: 06.01.2022 à 10:49 heures

Novak Djokovic a fanfaronné trop tôt. Après avoir communiqué sa joie de voyager vers l'Australie sur Instagram, le Serbe a dû déchanter à son arrivée à Melbourne: huit heures d'attente puis un refoulement pour cause de visa non-valable. Son autorisation médicale exceptionnelle pour participer à la première levée du Grand Chelem dès le 17 janvier ne lui est donc d'aucun secours.

Même si le Serbe a obtenu jeudi matin un sursis lui permettant de rester sur sol australien jusqu'à lundi, la riposte s'organise dans la presse serbe. «Blic» (sans k) rapporte les propos houleux de Srdjan, le père de Novak. «Je ne peux pas parler à mon fils, qu'ils présentent comme un criminel. Je n'ai pas de mots pour décrire ce qu'ils lui ont fait», s'étrangle le sexagénaire. Il en esquisse tout de même un: «Honteux!»

«Novak est Spartacus»

Srdjan Djokovic va même plus loin puisqu'il estime que son fils se trouve actuellement en «captivité» en Australie. «Novak est ce soir privé de liberté, mais il n'a jamais été aussi libre. Il est même devenu le symbole et le leader du monde libre», s'enflamme le papa du No 1 mondial du tennis.

Novak Djokovic ne pourra pas défendre son trophée et briguer un 21e titre historique en Grand Chelem.
Photo: keystone-sda.ch

Très loin dans le pathos, Srdjan Djokovic qualifie sa progéniture de «Spartacus du nouveau monde qui se bat pour l'égalité de tous les hommes sur la planète». De manière plus terre à terre, il assure qu'il appellera à un rassemblement dans la rue si son fils n'est pas bientôt libéré.

Le Serbe ne veut pas croire à l'explication des autorités australiennes, qui ont invoqué un «visa insuffisant». Srdjan Djokovic y perçoit un complot. Au «Telegraf» serbe, il déclare: «Peut-être que le monde riche ne laisse plus Novak jouer au tennis, mais cela permet de voir la vraie situation, avec d'un côté l'oligarchie mondiale, et de l'autre ceux qui croient encore en la justice, la vérité et les rêves des enfants. Un jeu bien plus sérieux commence.»

Le président serbe intervient

L'affaire prend même une tournure diplomatique puisque le président serbe en personne, Aleksandar Vukic, soutient son citoyen. Sur Instagram, l'homme d'État a communiqué avoir eu une conversation téléphonique avec le détenteur de 20 titres du Grand Chelem. «Je lui ai dit que toute la Serbie était avec lui», a-t-il écrit.

Le président serbe assure que son pays prendra «toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à ce harcèlement dans les plus brefs délais». Il écrit encore que la Serbie se battra «pour Novak Djokovic, pour la justice et la vérité».

Le visa n'a pas été accordé mais l'affaire est loin d'être close.

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