Daniel Kolb a lutté contre l'alcoolisme
«Je buvais jusqu'à 10 litres de bière chaque jour»

Pendant de longues années, Daniel Kolb était aux prises avec l'alcool. Un long combat et un électrochoc lui ont permis de s'en sortir. Témoignage.
Publié: 19.01.2023 à 20:13 heures
Belina Rohner

«Je suis né dans l'alcool», assure sans détour Daniel Kolb, 58 ans. Très tôt, ce natif de Zurich a dû subir les conséquences de cette drogue qui ne dit pas son nom. Son père était violent et buvait beaucoup, tout comme sa mère.

La consommation d'alcool de Daniel Kolb a commencé très tôt: «Je me souviens qu'à l'âge de 4 ans, j'ai fini la bière de mon père.» Mais c'est au lycée que sa consommation a véritablement décollé. Elle est même devenue de plus en plus intense et violente, jusqu'à ce qu'il subisse une intoxication alcoolique à l'âge de 21 ans. «Le médecin m'avait dit à l'époque: 'Si tu continues comme ça encore un an, tu vas mourir'. Après cela, j'ai été abstinent pendant un certain temps», se souvient-il. Le Zurichois se marie à 27 ans, à un moment un peu plus heureux de sa vie.

«J'ai minimisé ma dépendance»

Mais de nombreuses expériences marquantes conduisent Daniel Kolb à recommencer à boire. Il est par exemple témoin d'un accident de la route ainsi que d'un meurtre. Lorsque son mariage vole en éclats, sa consommation d'alcool devient de plus en plus intense. «En semaine, je buvais 5 à 6 litres de bière par jour, et même jusqu'à 10 litres le week-end», raconte-t-il.

Daniel Kolb (58 ans) a été alcoolique pendant des années.
Photo: DANIEL KOLB
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La spirale est enclenchée: Daniel Kolb perd alors son emploi et glisse de plus en plus profondément dans la dépendance. À l'époque, il ne voulait pas reconnaître son problème. «Je minimisais ma dépendance», assure-t-il aujourd'hui. L'homme adopte alors un chien nommé Basti, pour l'accompagner pendant de nombreuses années.

Après avoir eu une altercation avec la police alors qu'il était ivre, Daniel Kolb a été placé dans une clinique de désintoxication. Mais il n'a pas réussi à s'engager dans le traitement et a rechuté.

«Est-ce que je veux finir comme mon père?»

L'électrochoc sera le décès de son père, emporté par une cirrhose et un cancer du poumon. Daniel Kolb puisera dans cette tragédie la volonté et la force de se défaire de l'alcool. «Je me suis demandé, est-ce que je veux finir comme mon père?» La réponse est claire. Il se rend alors volontairement en thérapie de désintoxication pendant trois mois. Il se fixe un objectif: ne pas boire pendant cinq ans. «Je savais que c'était possible», affirme-t-il. Malgré une rechute, Daniel Kolb a effectivement pu se reprendre en main et a cessé de boire. «Et cela du jour au lendemain», précise-t-il.

Désormais, Daniel Kolb est sobre depuis plus de quatorze ans. Il perçoit l'AI et vit avec son nouveau compagnon, la chienne Chiqui, à Embrach (ZH). Son mot de la fin: «L'important, c'est vraiment de s'avouer à soi-même son problème. Les contraintes extérieures n'ont que peu d'importance, contrairement à la volonté. Il faut le vouloir de soi-même.»

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