«Je ne peux pas vous répondre je prépare les boissons». Attendez, c'est un club de foot ou une distillerie ici? J'ai comme l'impression que j'avais appelé la bonne personne du FC Gingins pour discuter de son fameux bar présent à Paléo, le Bar du midi, juste à côté de la grande scène. Tant pis, puisqu'elle n'avait pas le temps, j'ai fini par joindre Jérôme Humbert, le vice-président du club de foot de cette petite commune sise à deux pas de la plaine de l'Asse, en lui demandant d'éclairer ma lanterne.
Celui qui évolue dans l'équipe des +40 du club jaune et bleu – comme la Cardinal – a été responsable de ce stand durant «dix ou douze ans», calcule-t-il en parcourant ses photos souvenirs. Si vous avez assisté à un concert donné sur la grande scène, vous avez certainement vu cette enseigne souvent pleine à craquer et dans laquelle serveuses et serveurs déguisés de manière foutraque ont l'air de plus s'amuser encore que la foule de festivaliers à qui ils servent des breuvages.
Astérix et Sinbad
Le Bar du midi, c'est l'un des plus grands bars du festival, avec une équipe de pas loin de 50 personnes. C'est aussi l'essence même de Paléo: un club sportif du coin qui gère les boissons avec ses bénévoles du club, leur famille, leurs copains. «Au début, le club tenait le Terminus, côté camping. C'était le bar qui fermait le plus tard. Puis c'est devenu la Taverne. Et comme à Paléo ils étaient plutôt contents de notre travail, ils nous ont confié le Bar du midi en 2008».
Jeudi soir, il y avait un serveur déguisé en Astérix, une jeune femme avec une couronne de lauriers sur la tête, un Sinbad et une autre fille en grappe de raisin. Un moustachu le torse nu, sans doute un déguisement en référence à Francis Cabrel, qui vient de mettre fin à son concert, déambule en demandant aux clients s'ils veulent à boire, puis en leur répondant à chaque fois «ah mais moi je ne sers pas». Non, c'est pas drôle, mais après quelques verres dans le buffet, je vous prie de croire que c'est la meilleure blague du monde.
«Les déguisements c'est important, assure Jérôme Humbert. Il y a un thème chaque soir, avec un petit concours interne qui distingue la personne avec les meilleurs déguisements». L'ex-reponsable se souvient d'une soirée dantesque lors d'un été torride où le stock de bière blonde du bar – 4 citernes de 1000 litres, tout de même – n'était pas loin d'être asséché: «Les robinets ne se refermaient jamais.»
L'esprit Paléo
«Notre bar, on le veut le plus vivant et le plus festif possible», affirme Diego Trigo da Silva, l'actuel responsable du Bar du midi, reparti pour une troisième édition. Lui se souvient de belles soirées, comme «lors de gros orages où l'on s'était retrouvé avec une partie du public coincé sous la tente, à attendre que la pluie s'arrête: ça a créé une super ambiance entre le staff et les festivaliers».
Avec ses déguisements, ses blagues potaches, son joyeux bordel et ses citernes de bière, la bande de copains du Bar du midi sont peut-être parmi les meilleurs exemples de ce que signifie l'esprit Paléo. «FC Gingins est un club de foot familial animé par une super ambiance entre amis d'enfance: ce sont des valeurs qui rejoignent celles de Paléo», confirme Diego. Avant que ne prenne fin le festival, une bière (ou plus) sur leur zinc s'impose!