Une décennie de blagues
Vincent Veillon: «Comme un couple, on prend l’air pour mieux revenir»

Il y a 10 ans, la Romandie découvrait la première vidéo «120 secondes» filmée et enregistrée à Couleur 3. Alors qu'une émission spéciale sera diffusée sur RTS Un, Blick rencontre Vincent Veillon pour parler de sa carrière et de sa relation avec «l'autre» Vincent.
Publié: 25.08.2021 à 09:38 heures
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Dernière mise à jour: 25.10.2021 à 14:04 heures
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Caroline Piccinin

À la base, Vincent Veillon était dans les locaux de Blick pour parler (chanter) et présenter son nouveau spectacle «La Meilleure Chanson de Tous les Temps». Mais comme on aime bien faire d’une pierre deux coups et qu’on n’allait pas passer à côté de la chance de papoter avec la moitié du binôme sur les dix dernières années des «Deux Vincent» qui avaient débuté un 29 août 2011 avec cette chronique:

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Autour d’un café à la rédaction, nous avons abordé, le passé, le présent et l’avenir avec Veillon. Moteur:

Fêter les 10 ans de «120 secondes» est-ce que ça colle le vertige?

VINCENT VEILLON: Le premier truc c’est «putain déjà»? Vraiment. Et la deuxième chose qui vient, c’est que l’on est toujours ensemble avec Vincent, qu’on s’aime toujours et qu’on a toujours envie de faire des trucs ensemble. C’est deux sentiments plutôt positifs parce qu’on n’a rien vu passer et qu’on serait prêt à re-signer pour 10 ans.

À vos débuts vous n’aviez que 25 ans, comment vous abordez tout ça aujourd’hui?

Je suis toujours autant passionné par la Suisse romande. Ce qui n’a pas changé c’est ma tendresse pour cette région qui avance gentiment, qui a aussi plein de défauts, qui est parfois lente au changement (rires)! J’aimerais voir cette évolution partout, dans le cinéma, dans les spectacles, dans tout cela.

Et à ce moment-là, au début, qui a embarqué qui? Est-ce que finalement c’est Kucholl qui vous a donné votre chance?

On se chambre toujours là-dessus. Savoir qui de la poule ou l’œuf est arrivé en premier (rires)! Moi j’étais déjà à la radio depuis 7 ans, lui était comédien et chroniqueur et en arrivant à la matinale, on a eu comme un coup de foudre. Mais en fait on ne sait pas, lui adore dire que c’est grâce à lui, moi aussi et je pense que ce n’est pas si important. Ce qui compte c’est qu’on s’est nourri l’un l’autre pour en arriver là et artistiquement c’est quand même assez rare de tenir 10 ans sans gros pétage de câble. J’avais évidemment des choses à prouver et lui aussi, mais ça n’aurait jamais marché si la formule chimique n’avait pas fonctionné. L’un avec un autre, ça n’aurait probablement par marché, c’est nous ensemble qui avons fait que ça fonctionne.

D’ailleurs vous tournez avec «La Meilleure Chanson de Tous les Temps» un nouveau spectacle sans Vincent Kucholl. Comment ça s’est fait dans votre tête?

Ce spectacle n’est pas vraiment conscientisé comme une émancipation ou une infidélité contre Vincent, même si on peut se poser la question, mais Christophe (Auer, ndlr) est là depuis les débuts, et à la base c’est un copain d’école de Vincent, ils étaient à l’école à Yverdon. D’ailleurs Kucholl m’a raconté que Christophe était un peu l’amuseur dans la cour et que c’est limite lui qui l’a inspiré à devenir comédien. Après la musique on en a fait avec Avrac (leur troupe d’improvisation, ndlr), on en a fait aussi à la télévision et à la radio, donc quand on a eu l’idée de faire ce spectacle, ça s’est fait de manière assez naturelle, et surtout c’est un spectacle que je ne pouvais pas faire avec Vincent. Vincent a mille qualités, mais il n’est pas musicien, il chante juste, mais il n’a pas trop le sens du groove (rires)!

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Mais pourquoi maintenant alors?

Sincèrement, c’est un peu un hasard que ça tombe l’année de nos 10 ans, mais ça s’inscrit dans plein de choses que l’on fait chacun de son côté. Vincent a eu son expérience à la télé avec «Quartier des Banques» et moi j’ai le spectacle et certaines choses que je développe sans lui, tout en ayant toujours l’émission qui rempli bien notre quotidien. On a encore des projets, on a envie de refaire un spectacle, mais ce sera pour dans 2 voire 3 ans. C’est juste des respirations qui arrivent au moment ou l’on n’avait quasiment fait que des choses tous les deux. On en ressent du positif, comme dans un couple quand on prend l’air, forcément que parfois on a des petites choses qui nous énervent chez l’autre, mais on est encore plus heureux quand on revient.

Donc vous vous imaginez encore ensemble dans 10 ans?

Alors on n’aura probablement plus d’émission simplement parce qu’il n’y aura sûrement plus de télé (rires), on réfléchit même à cette émission en se disant qu’on est à la fin d’une époque avec ses gros divertissements du samedi soir, mais comme on voit ce qui évolue, on imagine mal aller au-delà de deux, trois saisons supplémentaires.

Oui, d’autant que le concept n’est pas inépuisable à la longue.

Bien sûr, on se rend compte qu’on a un peu fait le tour du concept. C’est d’ailleurs pour ça que l’on développe d’autre chose et que pour l’émission on ouvre la porte à des nouveaux venus comme David Castello-Lopes. Et même si on a une chance de malade parce que les audiences sont bonnes et stables, même si on a un public fidèle, on a toujours anticipé le ronronnement et on se dirige naturellement vers d’autres choses, comme un long métrage.

Un film? Vous pouvez nous en dire plus?

On a fini le scénario, la machine est lancée on cherche du financement. En deux mots, on a adapté un roman d’un auteur vaudois disparu et l’histoire se passe dans la campagne vaudoise au début du siècle.

Ce sera une comédie?

Là est toute la question. On a envie de faire une sorte de western, un buddy-movie de Vincent et moi qui partons pour une enquête, comme un «True Detective» version suisse romande, mais le texte du roman n’est pas du tout drôle. C’est même assez sordide, encore une fois, on a envie d’aller là où l’on ne nous attend pas. Ce ne sera pas du tout un film sur Gilles Surchat, ce serait lassant. Là, on se met en difficulté, on raconte un truc un peu frère-Coenesque, mais maintenant le projet doit passer plein d’étapes et on sait qu’ici rien ne va super vite dans le cinéma. Si tout va bien, on se donne rendez-vous dans 3 ans.

Sinon, on a vu passer sur les réseaux des images de vous en Jésus pour une série écrite par Zep.

C’était énorme! Un jour, Zep me téléphone et me dit qu’il bosse sur un projet de série et qu’il veut que je joue dedans. Ce sont des sketchs de 5 à 7 minutes – en fait c’est un peu une BD de lui en images, j’ai dit oui dès le départ. D’autant que dedans, il y a un peu toute la clique actuelle avec Yann Marguet, Yoann Provenzano et Alexandre Kominek. On a tourné ça sur deux semaines au mois de mai et je me suis tellement marré avec eux que je signerai pour une saison 2 demain, même si je n’ai pas encore vu le résultat final. Et comme dans la vie, je suis aussi monteur et réalisateur, autant dire je suis très impatient de le voir.

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Comédien, humoriste, auteur, monteur, réalisateur… Au juste, c’est quoi le métier de Vincent Veillon?

Je n’ai pas envie de choisir! Je pense que tout passe par des opportunités. Parfois j’aimerais bien être spécialiste dans un domaine, chacun a sa tribu, mais en même temps, pour moi, je n’ai pas envie de verrouiller ça. Même si parfois je dois faire attention au petit côté imposteur que cela pourrait avoir, parce qu’il m’arrive de craindre de ne pas être à la hauteur. Récemment je me suis mis un peu par hasard sur un projet avec Stephan Eicher et ça donnera un film qui sortira bientôt. Je me suis retrouvé à réaliser ce projet un peu abstrait artistique et ça s’est super bien passé, je me suis senti à l’aise là-dedans. Donc je me pose pleins de question, je sème des graines et je me laisse la liberté de pouvoir essayer des trucs avec un dénominateur commun: raconter des choses et le partager avec les gens.

En termes de partage, même si vos chiffres d’audience sont super, rien n’égale un spectacle, non?

Complément, je pense que je n’arrêterai jamais la scène tant que j’ai des idées. Et on a la possibilité de raconter ces histoires et d’avoir un retour direct, c’est énorme. Là, avec Christophe sur le spectacle, les gens nous font des retours géniaux et on jauge la chance que l’on a de faire ça. Je pourrai faire de la scène jusqu’à la fin de mes jours.

Pour terminer, comment elle va être cette émission spéciale 10 ans?

Alors quand la RTS nous a dit qu’ils voulaient faire quelque chose on était contents. On a réfléchi à des idées parce qu’on ne voulait pas faire un truc trop narcissique et finalement, on raconte tout simplement ce que l’on a fait ces 10 dernières années dans un ordre chronologique, la radio, les clips Knie, la télé, Paléo et tout ça avec quelques intervenants. Ça nous a fait marrer et on est assez contents.

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  • «52 minutes – Les deux Vincent fêtent leurs 10 ans», samedi 28 août 2021 à 20 h 10 sur RTS1
  • Interview «La Meilleure Chanson de Tous les Temps», à retrouver bientôt sur Blick
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