Un regard sur la France et l'Europe

Richard Werly: «Pourquoi je rejoins la rédaction de Blick»

Richard WerlyJournaliste Blick

La France traverse une redoutable zone de turbulences, que la nette réélection d'Emmanuel Macron dimanche 24 avril n'a pas dissipé, bien au contraire. L'Union européenne est rudement mise à l'épreuve par la guerre en Ukraine.

Pour la Suisse, et la Romandie en particulier, ces deux réalités géopolitiques à nos portes sont d'une extrême importance. Plus que jamais, raconter ce qui se trame à Paris, à Bruxelles, dans les capitales de nos voisins - mais aussi dire ce qui fâche, ce qui pose problème et ce que beaucoup refusent de voir ou d'admettre - est une mission éditoriale enthousiasmante. C'est à celle-ci que je vais désormais m'atteler, au sein de la rédaction francophone de Blick dont la jeunesse, l'envie et la volonté d'animer le débat public helvétique sont des atouts plus que prometteurs dans un paysage médiatique ankylosé de façon récurrente par le pesant souci du consensus.

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Au service de tous les lecteurs

Rejoindre un média en ligne – un «pure player», pour reprendre le titre récent de l'Illustré – peut déstabiliser une partie des lecteurs qui, depuis des années, me font l'immense honneur de me suivre et de commenter mes chroniques, reportages, analyses et commentaires. Qu'ils se rassurent: je continuerai, sous ce format pur web, de m'efforcer de faire vivre de mon mieux les idées, les acteurs, les lieux, les débats qui font bouger la France et l'Europe, aux portes de la Suisse.

Mieux, je le ferai pour tous, pour le plus grand public, en direction des jeunes surtout, et sous tous les formats éditoriaux que la technologie nous permet aujourd'hui de produire: texte bien sûr, mais aussi podcast, newsletter, capsule vidéo. Raconter la France et l'Europe autrement: à défaut d'être sûr d'y parvenir, laissez-moi ici vous promettre d'essayer. Twitter et les réseaux sociaux seront là, j'en suis certain, pour me rappeler à l'ordre si cet engagement n'est pas tenu. Les lecteurs fâchés ou déçus sont, on le sait, toujours les premiers à dégainer.

L'expérience et la puissance

Adossé sur l'expérience et la puissance de Blick, Blick.ch/fr est une aventure. De celles qui peuvent vous dérouter au premier abord par le mélange assumé des genres journalistiques, mais qui ont la capacité d'ouvrir de nouvelles voies, de défricher de nouveaux sentiers, de prendre les risques que d'autres renâclent à assumer. Or, quoi de plus motivant qu'une nouvelle aventure éditoriale ? Quoi de plus stimulant, au moment où la presse libre et le journalisme sont toujours plus essentiels à notre vie démocratique, que ce frisson de la nouveauté et de l'envie mêlées d'audace?

La France vous énerve? Soit, mais elle demeure un réservoir d'idées, d'expériences créatives, de foisonnement culturel et de questionnements sur notre avenir commun qui mérite plus que des poncifs et des jugements à l'emporte-pièce. L'Union européenne, ce partenaire incontournable, vous hérisse lorsqu'elle devient insupportable? Soit, mais elle nous entoure et nous oblige à regarder certaines réalités en face, alors qu'un vent de folie meurtrière souffle de Russie depuis le 24 février.

En débattre avec vous tous

J'ai décidé de rejoindre Blick pour vous parler de tout cela. Et en débattre avec vous tous. En liberté. Hubert Beuve-Mery, le fondateur du «Monde» préférait à l'objectivité le terme de «subjectivité désintéressée». Osons ces mots. L'exigence d'un nouveau regard sera, aux cotés de Michel Jeanneret, de Thomas Deléchat et de tous mes collègues, mon premier ordre de mission.