Il souffrait d'addictions
Le fils de Joe Biden a été inculpé pour détention illégale d'arme à feu

Hunter Biden, le fils du Président américain Joe Biden, a été inculpé jeudi pour détention illégale d'arme à feu. C'est la première fois qu'un enfant de président encore en poste est inculpé.
Publié: 14.09.2023 à 20:36 heures
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Dernière mise à jour: 14.09.2023 à 21:47 heures

Le fils de Joe Biden, Hunter, cible privilégiée de la droite américaine et tourment politique de son père, a été inculpé jeudi au niveau fédéral pour détention illégale d'arme à feu. Hunter Biden est accusé d'avoir menti au moment d'acheter un Colt Cobra en 2018, en disant qu'il ne souffrait pas d'addictions alors qu'il a reconnu avoir consommé de la drogue à l'époque.

Il a "sciemment fait une fausse déclaration écrite" et s'est retrouvé en possession du revolver de manière illégale, selon les documents judiciaires.

Procès en pleine campagne électorale?

Après avoir tenté à tout prix d'éviter d'être traduit en justice, Hunter Biden pourrait se retrouver en procès en pleine campagne électorale pour la présidentielle de l'an prochain, lors de laquelle son père brigue un nouveau mandat.

Hunter Biden est accusé d'avoir fait une fausse déclaration au moment d'acheter une arme en 2018, en disant qu'il ne souffrait pas d'addictions.

S'il est reconnu coupable, il risque une peine de prison maximale de 25 ans. Les inculpations, qui proviennent d'un grand jury fédéral, ont été émises par David Weiss, qui enquête depuis plusieurs années sur Hunter Biden et a récemment été nommé procureur spécial.

Joe Biden ne s'est jamais exprimé en détail sur les ennuis judiciaires de son fils cadet, mais il l'a toujours assuré de son amour paternel. «Le président et la Première dame aiment leur fils et le soutiennent tandis qu'il continue à reconstruire sa vie», avait par exemple fait savoir la Maison Blanche le 20 juin.

Son passé d'homme d'affaires le rattrape

Poursuivi pour ces délits fédéraux, Hunter Biden est aussi visé par des accusations du Parti républicain au Congrès, liées à son passé d'homme d'affaires. C'est pour ce dossier que le chef conservateur Kevin McCarthy a ordonné à ses équipes de lancer une enquête en destitution du président.

En public, Joe Biden parle peu de son cadet alors qu'il évoque sans cesse son aîné Beau – à l'en croire, ce fils chéri serait devenu président des Etats-Unis s'il n'avait été emporté en 2015 par un cancer du cerveau. La vie de Hunter apparaît comme un négatif de celle de ce frère auquel l'unissait un lien puissant - celui de deux petits garçons victimes en 1972 d'un grave accident de voiture dans lequel leur mère, la première femme de Joe Biden, et leur petite soeur ont trouvé la mort.

Là où Beau semblait promis à un destin politique national, Hunter a eu une carrière peu reluisante d'avocat et d'homme d'affaires. Là où son frère a servi dans l'armée en Irak, le cadet de Joe Biden a été renvoyé de la réserve de la Navy en 2014 après un contrôle positif à la cocaïne.

Marqué par la drogue

Dans son livre «Les Belles Choses» (2021), Hunter Biden raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d'éphémères amours avec la veuve de son frère. De son père, il écrit: «Il ne m'a jamais abandonné, jamais ignoré, jamais jugé». «Par moments sa persévérance me mettait hors de moi.» «C'est papa. J'appelais pour te dire que je t'aime. Je t'aime plus que tout au monde, mon gars. Il faut que tu te fasses aider»: voilà, selon la chaîne Fox News qui l'a diffusé, un message vocal laissé par Joe Biden à son fils en 2018.

Dans un entretien en mai 2023 avec la chaîne MSNBC, le président américain avait déclaré: «J'ai confiance en lui. J'ai foi en lui», et «je me sens fier de lui.» Et depuis le début de l'année, il avait même donné plus de visibilité à son cadet. Hunter Biden était omniprésent lors d'un voyage officiel de son père en Irlande en avril, et on l'a vu, en smoking, se mêler aux invités du dîner d'Etat donné en juin en l'honneur du Premier ministre indien.

La droite accuse Hunter Biden d'avoir utilisé la réputation et l'influence de son père, quand ce dernier était vice-président de Barack Obama (2009-2017), auprès de ses relations d'affaires, notamment en Ukraine. «Je n'ai rien fait de contraire à l'éthique», a dit Hunter Biden par la suite, en ajoutant toutefois: «Je ne le referais pas.»

Il était «clean»

Le quinquagénaire assure être désormais «clean». Remarié et père d'un petit garçon prénommé Beau comme son défunt frère, il s'est reconverti dans la peinture. Mais son passé le rattrape régulièrement, et Joe Biden avec. Récemment,le président démocrate a admis qu'il avait non pas six, mais sept petits-enfants, en reconnaissant l'existence d'une fillette née d'une liaison de Hunter Biden.

L'opposition républicaine a immédiatement dénoncé le contraste entre le mutisme de Joe Biden face à la petite Navy et son image publique de patriarche affectueux.

(AFP)

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