Après le meurtre d'une jeune fille
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz s'attaque aux migrants

Le viol et le meurtre d'une jeune fille de 13 ans par plusieurs Afghans, à Vienne, a horrifié l'Autriche toute entière. Dans une interview, le chancelier Sebastian Kurz parle de «problèmes massifs» avec certains groupes de migrants et joue la carte de la fermeté.
Publié: 27.07.2021 à 10:26 heures
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Dernière mise à jour: 27.07.2021 à 18:50 heures
Guido Felder, Alexandre Cudré (adaptation)

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a évoqué la question des migrants avec le journal allemand «Bild», sur un ton assez direct, dimanche dernier.

L'interview suit un incident ayant choqué toute l'Autriche: le viol et le meurtre d'une jeune fille de 13 ans à Vienne, après avoir été droguée, par plusieurs jeunes demandeurs d'asile afghans.

«Il ne faut jamais faire l'erreur de mettre tout le monde dans le même panier. Mais il est vrai que nous avons d'énormes problèmes avec de nombreuses personnes qui sont venues d'Afghanistan, de Tchétchénie et d'autres parties du monde, soit de systèmes et de cultures complètement différents.»

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a affiché une ligne ferme face à la migration.
Photo: imago images/photosteinmaurer.com
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Sebastian Kurz a déclaré que les chiffres étaient très clairs dans certains groupes concernant la prévalence des crimes violents ou des violences sexuelles à l'encontre des femmes. «Il suffit de regarder les statistiques de la criminalité. Une grande partie de la brutalité qu'on connaît désormais aujourd'hui n'existait pas dans le passé.»

La culture d'accueil en question

Le chancelier de l'ÖVP (Parti populaire autrichien, centre-droit) a évoqué différentes thématiques lors de l'interview avec «Bild», parmi lesquelles:

  • les talibans et les islamistes: «Je ne veux pas que cette idéologie malade soit importée en Europe.»

  • les expulsions: «Nous continuerons à expulser des personnes déboutées vers l'Afghanistan. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes de ce pays en accueillant des masses de personnes en Allemagne et en Autriche, comme nous l'avons fait en 2015. Nous devons améliorer la situation sur le terrain.» Des propos qui font écho à ceux de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a fait des commentaires similaires la semaine dernière.

  • l'asile: «Le droit d'asile a été conçu comme un droit individuel, lorsque quelqu'un est persécuté politiquement ou pour des raisons religieuses. Il n'a absolument pas été prévu pour des pays ou des régions entières, qui se mettent en route et choisissent précisément un pays d'Europe à la carte!»

  • l'immigration: «Vous pouvez constater qu'en Allemagne, depuis l'entrée en fonction de la chancelière Angela Merkel, plus personne ne dit aux migrants d'aller dans ce pays pour être en sécurité. Les signaux se sont inversés à ce sujet.»

  • l'islamisme: «Aujourd'hui, tout le monde sait que ces mouvements migratoires massifs de personnes issues de milieux culturels complètement différents, dont certaines sont peu ou pas éduquées, ont entraîné d'énormes problèmes en Europe. Regardez la situation sécuritaire dans certaines banlieues françaises et ce que nous avons dû vivre en Belgique et dans d'autres pays, y compris en Autriche.»

  • l'intégration: «Dieu merci, il y a beaucoup de gens qui s'intègrent bien. Mais nous avons en Europe de très, très nombreuses personnes qui apportent des systèmes d'idées problématiques. Par le biais de ces flux migratoires, nous avons importé beaucoup d'antisémitisme en Europe ces dernières années et accueilli des personnes qui sont clairement homophobes et ne respectent pas les droits des femmes.»

Une évaluation réalisée par Statistik Austria pour le «Wiener Zeitung» (Journal de Vienne) montre qu'en Autriche, l'année dernière, la proportion d'Afghans condamnés par rapport à la population autrichienne était environ cinq fois plus élevée. Sebastian Kurz a annoncé une hausse des expulsions vers l'Afghanistan après le meurtre de la jeune fille à Vienne. Quant à la Suisse, elle n'a procédé à aucune expulsion vers l'Afghanistan depuis 2019, année où six personnes ont été expulsées.

En juin, le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) a prévu de reprendre les renvois et de renvoyer 144 personnes dans leur pays d'origine. Toutefois, en raison de la situation tendue sur place, le SEM examine actuellement si des rapatriements vers l'Afghanistan sont possibles. Elle est en contact avec les autorités migratoires des pays européens.

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