Critiques du massacre de Boutcha
Huit ans de prison pour des messages anti-Poutine sur internet

Un homme a été condamné à 8 ans de prison pour avoir publié des messages anti-Poutine sur Internet. Ces derniers dénonçaient notamment le massacre de Boutcha.
Publié: 22.09.2023 à 13:17 heures

Un tribunal militaire russe a condamné vendredi à huit ans de prison un homme accusé d'avoir publié sur internet des messages dénonçant le massacre de Boutcha en Ukraine et le président Vladimir Poutine. Cela en pleine répression exacerbée des voix dissidentes.

«La peine est de huit ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime ordinaire», a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal militaire central d'Ekaterinbourg (Oural), contacté par téléphone.

L'accusé, Richard Roouz, a été reconnu coupable de «diffusion de fausses informations» sur l'armée russe et «d'appels sur internet à commettre des actes terroristes».

Les autorités ukrainiennes avaient découvert plus de 1200 corps sans vie à Boutcha.
Photo: NEW YORK TIMES

«Fascistes russes»

Arrêté mi-avril 2022, il avait été accusé d'avoir reposté sur son compte Instagram une vidéo dénonçant le massacre de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où des civils ont été tués lors de la retraite des forces russes au printemps 2022, un carnage démenti par Moscou.

Il avait republié cette vidéo en ajoutant un message maudissant «les fascistes russes» selon lui à l'origine du massacre, d'après l'ONG OVD-Info qui documente les répressions politiques en Russie.

En décembre 2022, Richard Roouz a été accusé également «d'appels à commettre des actes terroristes» pour un commentaire sur Instagram où il estimait qu'il fallait «éliminer physiquement» le président Vladimir Poutine de façon à mettre fin à ses agissements, selon OVD-Info.

Epouse en fuite à l'étranger

L'accusé avait été interpellé dans la ville de Kirov, en compagnie de son épouse, Maria Roouz, qui a également été poursuivie pour des déclarations contre l'offensive russe en Ukraine.

Dans l'attente d'un procès, elle n'avait pas été placée en détention provisoire mais soumise à un contrôle judiciaire. En décembre dernier, elle a quitté illégalement la Russie avec l'enfant du couple.

Réfugiée en Arménie, elle a été interpellée au printemps par la police arménienne après avoir été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie. Détenue plusieurs heures avec son enfant, avec le risque d'être extradée, elle a finalement été relâchée et a fui depuis en Pologne, selon OVD-Info.

La quasi-totalité des opposants d'envergure ont fui la Russie ou ont été emprisonnés. Des milliers de Russes ordinaires ont également été condamnés, à des amendes ou de lourdes peines de prison, pour leur opposition au conflit, que ce soit lors d'actions de protestation ou à cause de simples messages sur les réseaux sociaux.

(ATS)

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