Des boulons ou des écrous
Alaska dit avoir détecté des équipements «mal fixés» sur des Boeing

La compagnie américaine Alaska Airlines a indiqué lundi avoir détecté des «équipements mal fixés» sur certains de ses Boeing 737 MAX 9. Un de ses appareils de ce type a perdu une porte en plein vol vendredi.
Publié: 09.01.2024 à 07:28 heures

United, qui exploite la plus importante flotte de 737 MAX 9 au monde, avec 79 appareils, a révélé avoir découvert des «boulons qui nécessitaient d'être resserrés» lors de vérifications sur les portes condamnées de ses 737 MAX 9, les mêmes que celle arrachée lors d'un vol Alaska Airlines aux Etats-Unis vendredi.

Alaska Airlines a également annoncé avoir détecté des «équipements mal fixés» sur certains de ses appareils de ce type, à la suite d'inspections préliminaires. Elle a souligné que des inspections plus poussées seraient menées selon les injonctions de l'autorité aérienne américaine.

Ces découvertes interviennent après que l'agence américaine de l'aviation civile (FAA) a demandé des inspections sur 171 Boeing 737 MAX 9, qui sont cloués au sol dans l'attente de ce passage en revue.

Un Boeing 737 MAX 9 d'Alaska Airlines avait perdu une porte en plein vol vendredi.
Photo: NTSB HANDOUT

Boulons à resserrer

La condamnation de certaines portes est une configuration que propose Boeing à ses clients quand le nombre d'issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l'appareil. Outre le 737 MAX 9, ce dispositif existe déjà sur d'autres modèles de Boeing, notamment le 737-900ER, lancé en 2006 et qui n'a connu, depuis, aucun incident similaire.

Vendredi, lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie), la porte gauche obstruée s'est détachée de la carlingue en plein vol. Cet incident a provoqué la dépressurisation de l'appareil.

Écrou manquant

En décembre, Boeing avait recommandé aux compagnies équipées de 737 MAX de vérifier le système de contrôle du gouvernail, après qu'une compagnie eut constaté qu'un écrou manquait sur l'un de ses avions. Selon la FAA, Boeing avait également observé qu'un écrou était mal vissé au même emplacement sur un appareil qui n'avait pas encore été livré.

NTSB, Boeing, Alaska Airlines et FAA cherchent à établir les circonstances exactes de l'incident, qui n'a fait que quelques blessés légers mais aurait pu se terminer «de façon plus tragique», selon Jennifer Homendy. Selon la NTSB, personne n'était assis aux deux places à côté de la cloison qui s'est envolée.

Cet incident «est révélateur d'un défi culturel majeur» au sein de Boeing, selon Richard Aboulafia, directeur du cabinet de conseil AeroDynamic Advisory. «Ils doivent changer, selon l'analyste. Ils ne peuvent pas tituber de crise en crise.»

Le maintien au sol de nombre de 737 MAX 9 a déjà entraîné l'annulation de plus d'un millier de vols depuis samedi, selon les données du site spécialisé FlightAware, principalement pour les compagnies Alaska Airlines et United. L'agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a indiqué qu'aucun opérateur en Europe n'utilisait le 737 MAX 9 avec les options techniques concernées.

(ATS)

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