Des touristes suisses rapportent le chaos enflammé du sud de la Turquie
«Ce n'est pas comme ça que j'imaginais mes vacances»

Incendies en Turquie. Les touristes suisses voulaient profiter de la plage et de la mer. Au lieu de cela, ils se sont trouvés nez-à-nez avec de la fumée et des flammes. «Ce n'est pas comme ça que j'imaginais mes vacances», confie Ferhat Temiz à Blick.
Publié: 31.07.2021 à 09:08 heures
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Dernière mise à jour: 31.07.2021 à 09:32 heures
Nicolas Lurati, Daniella Gorbunova (adaptation)

Les feux de forêt font rage en Turquie depuis mercredi. Les incendies ont transformé le paradis estival de la côte méditerranéenne en un enfer cuisant. 63 incendies ont été recensés vendredi matin.

Selon les chiffres officiels, trois personnes sont mortes. Parmi eux se trouvait un homme (25 ans) qui voulait apporter de l'eau pour éteindre les incendies, comme le rapporte la télévision d'État TRT. Il a été tué dans un accident de la route alors qu'il se rendait sur le lieu de l'incendie.

Des touristes suisses ont également été touchés par le brasier. L'un d'eux est Ferhat Temiz, de Gossau (SG). Le responsable des comptes est en vacances en Turquie avec sa femme et ses deux enfants. La famille a loué une maison de vacances à Marmaris, sur la Riviera turque.

Ici, les pompiers tentent de contenir les flammes. La photo a été prise jeudi près de Manavgat.
Photo: AFP
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Un anniversaire... enflammé

C'était l'anniversaire de Temiz jeudi. Mais «nous n'avions pas envie de faire la fête», regrette le st-gallois au téléphone vendredi. «Nous étions occupés à vérifier que le vent ne soufflait pas le feu près de nous.»

Vendredi, tout brûlait encore. «À environ cinq kilomètres de la maison de vacances, toute une partie de la forêt était en train de brûler.» Comme toute la ville de Marmaris est entourée de forêts, il pourrait y avoir soudainement un danger aigu, explique Temiz : «Il n'y a que 50 mètres entre notre maison de vacances et la portion de forêt la plus proche!»

Samedi, la famille veut se rendre à Bodrum. Le problème: «L'hôtel où nous voulions passer huit jours a été évacué hier à cause des incendies.» Toutefois, le tour-opérateur en Suisse lui avait assuré que la famille n'avait pas à craindre de pertes. Concrètement, «il y a la possibilité de rester dans un autre hôtel à Bodrum», se console le quadragénaire.

«Les flammes étaient impressionnantes»

Le st-gallois n'avait pas imaginé que ses vacances en Turquie se dérouleraient ainsi. «Les flammes étaient impressionnantes.» Sa fille de cinq ans était très perturbée - «ça l'a marquée.» Temiz est également attristé que les belles baies de Marmaris aient brûlé.

Vendredi après-midi, lui et sa femme se rapprochent des feux. «Nous voulons essayer d'aider», dit Temiz. Mais une fois sur place, cela devient plus dangereux que prévu. «Un feu a démarré juste devant nous», racontera plus tard le père de famille au Blick. «Nous étions à environ cinq mètres de lui. On avait peur.»

Du monoxyde de carbone dans l'air

Shahyar Jahangiri, originaire de Wetzikon (ZH), séjourne avec ses proches à quelques centaines de kilomètres à l'est de Marmaris. Le père de famille est hébergé, avec sa femme et ses deux enfants, dans un hôtel de Side. Il y a des incendies chez eux aussi. «Même pas à dix kilomètres», précise-t-il au Blick vendredi.

Et ce n'est pas sans conséquences pour la santé. «Hier après-midi, j'ai eu un mal de tête. Probablement à cause du monoxyde de carbone présent dans l'air à cause des incendies.»

Les trois éléments qui entretiennent ce cercle vicieux de flammes, dit-il, est la chaleur, la sécheresse et le vent. «Ces derniers jours, il a fait plus de 40 degrés. À cause du vent, le feu continue de prendre à d'autres endroits.»

Des traces sont également visibles dans l'hôtel, explique Jahangiri. «Des cendres tombent du ciel. Le personnel fait le ménage sur les balcons et au bord de la piscine en permanence.»

Aucune information des autorités

Tout près se trouve également Mischa Jeger, de Nunningen (SO), avec sa petite amie. Le couple est en vacances dans un hôtel entre Manavgat et Kizilagac. «L'ambiance était tendue à notre hôtel», raconte-t-il au Blick vendredi. «Surtout hier, quand les hélicoptères ont pris l'eau juste à côté de nous sur la plage et ont disparu derrière l'hôtel.»

Sur la côte près de Manavgat se trouve Corina Abdelgalil, de Zurich. Elle y est en vacances avec son mari et ses trois fils. Ce qui la dérange le plus, c'est qu'ils n'ont aucune information sur la situation actuelle. «Nous ne savons pas si le feu pourrait être dangereux pour nous.»

Il ne reste presque plus de personnel à l'hôtel

Le samedi à 6h10, la famille reprend l'avion d'Antalya à Zurich. «Nous ne savons pas si et comment nous arriverons à l'aéroport», dit Abdelgalil. «On ne sait pas si quelqu'un va venir nous chercher.»

Il y a aussi une ambiance apocalyptique dans l'hôtel: «Il n'y a presque pas de personnel ici, personne ne fait le ménage. Et il a plu des cendres et de la suie du ciel toute la journée», déclare la Zurichoise.

La cause de ces grands incendies n'est pas encore claire. Selon le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, trois personnes ont été arrêtées. Cela a déclenché des spéculations quant à la possibilité d'un incendie criminel.

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