Destruction de chars d'assaut et d'avions-radars
Comment l'Ukraine a pu abattre les meilleures armes de Poutine

Un char russe a d'abord été détruit, puis deux avions de reconnaissance ont été arrachés du ciel. Les forces armées ukrainiennes revendiquent le succès de ces différents tirs.
Publié: 18.01.2024 à 06:11 heures
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Dernière mise à jour: 18.01.2024 à 08:00 heures
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Chiara Schlenz

L'armée de Vladimir Poutine a subi deux lourdes pertes ce week-end. Les forces ukrainiennes ont d'abord annoncé la destruction de l'un des plus puissants chars du Kremlin, puis deux avions de reconnaissance russes se sont écrasés au-dessus de la mer d'Azov.

L'Ukraine revendique ces attaques, qui sont un succès pour son offensive. Qu'est-ce que cela signifie pour la Russie et pourquoi certains détails laissent planer un doute sur les responsables?

La taille du char ne compte pas

Des images de drones qui circulent sur X montrent un combat de chars ukrainiens et russes au nord d'Avdiivka. Deux chars de grenadiers américains «Bradley» se battent contre un T-90M russe. Il s'agit du meilleur et du plus moderne des chars de l'armée russe.

Deux véhicules blindés de combat d'infanterie Bradley américains prennent pour cible un T-90M russe.
Photo: x
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Avec son blindage solide et son canon de 125 millimètres, le T-90M russe est clairement le Goliath, comparé au David, le Bradley utilisé par l'Ukraine. Ce dernier n'est équipé «que» d'un canon automatique de 25 millimètres. L'histoire se termine comme dans la Bible, David l'emporte sur le puissant Goliath.

Les soldats ukrainiens parviennent à endommager si gravement le char russe que celui-ci tombe en panne. Les Ukrainiens démontrent, une fois de plus, qu'ils savent manier avec brio leurs armes.

Deux avions russes éliminés au-dessus de la mer d'Azov

Dimanche, une deuxième mauvaise nouvelle est tombée: un précieux avion A-50 russe, une sorte de radar volant, a apparemment été abattu. Un autre centre de commandement volant de type Il-22 a également été endommagé.

Selon les médias, l'A-50 a disparu des radars au-dessus de la région de Zaporijjia, au sud-est de l'Ukraine. En revanche, l'Il-22M, après avoir été bombardé, se serait encore posé en urgence dans la ville d'Anapa, au sud de la Russie, à proximité du pont de Crimée.

C'est une perte douloureuse pour l'armée de l'air russe. Les deux avions sont d'une importance stratégique pour la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine.

Il n'est donc pas étonnant que l'Ukraine ait rapidement revendiqué l'abattage. «Je remercie l'armée de l'air pour l'opération merveilleusement planifiée et exécutée dans la région d'Azov!», jubile le chef de l'armée ukrainienne Valeri Zaloujny sur Telegram. L'armée de l'air ukrainienne se félicite, elle aussi, directement de la réussite de son «opération spéciale».

Qui a abattu les avions?

On ne sait pas si l'armée de l'air ukrainienne est vraiment derrière tout cela. En effet, l'Ukraine ne dispose toujours pas d'avions de combat nécessaires et les lieux du crash sont très éloignés du territoire contrôlé par l'Ukraine.

Les blogueurs militaires russes ont d'abord spéculé sur le fait de savoir si la défense antiaérienne russe était elle-même responsable de l'abattage des avions. Plusieurs cas de ce type se sont produits depuis le début de la guerre il y a presque deux ans, a écrit le blogueur Rybar.

Petite victoire pour l'Ukraine

Justin Bronk, expert de l'armée de l'air auprès du think tank britannique Rusi, émet l'hypothèse sur X que «l'arme la plus probable» sont les missiles Patriot utilisés par l'armée ukrainienne. Il serait toutefois très risqué de déployer ces systèmes à proximité de la ligne de front.

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Et rien qu'entre la ligne de front et la côte de la mer d'Azov, il y a une distance de 120 kilomètres. Il est possible que les Ukrainiens aient pris ce risque en toute connaissance de cause, afin d'envoyer un signal clair aux Russes sur la vulnérabilité de leurs avions, même dans un arrière-pays supposé sûr.

Mais même si les avions russes n'ont pas été endommagés par la main ukrainienne, il s'agit d'une petite victoire pour le pays: si les avions de reconnaissance russes doivent craindre d'être abattus dans leurs zones d'intervention actuelles, ils pourraient être déplacés à une plus grande distance du front.

De là, les informations aériennes ne seraient plus aussi précises. D'un point de vue tactique, cela deviendrait judicieux lorsque les troupes de Kiev recevraient, comme promis, des avions de combat F-16 de l'Ouest dans un avenir proche.

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