Les républicains partagent leurs souhaits depuis leur convention
«Je ne veux pas d'un bisounours comme président»

A Milwaukee, la convention républicaine a réuni ses plus fervents électeurs. Blick est allé à la rencontre de la foule, et a discuté des souhaits des républicains: taxes basses, frontières bien gardées, et bien sûr, l'élection de Donald Trump.
Publié: 16.07.2024 à 19:06 heures
|
Dernière mise à jour: 19.08.2024 à 13:51 heures
Peter Hossli (Texte) et Nathalie Taiana (Photos)

Julie Harris, 54 ans, participe pour la cinquième fois à une convention républicaine. Elle dirige la délégation de l'Arkansas et porte un manteau rouge, la couleur des républicains. «Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été dans le parti», se rappelle-t-elle. Le parti défend ses valeurs: elle soutient Israël, veut protéger la vie à naître et considère le mariage comme sacré.

Elle est l'une des 2500 délégués qui désigneront cette semaine à Milwaukee, dans l'Etat américain du Wisconsin, le candidat républicain à la présidence Donald Trump et adopteront le programme politique proposé. Cette convention donne un aperçu de l'état d'esprit du parti et ce qui les unit tous: leur soutien envers Donald Trump.

Être fière de l'Amérique

La républicaine a cinq enfants et onze petits-enfants. Chez elle, dans l'Arkansas, elle gère une entreprise. Elle aménage des salles de bains et des cuisines. «Notre entreprise marche mieux sous la direction des républicains que sous celle des démocrates», assure-t-elle. «Parce que les républicains imposent moins de réglementations et taxent moins la classe moyenne.»

Duane Schwingel se décrit comme «l'Oncle Sam de Trump». Il suit ses apparitions publiques depuis quatre ans.
Photo: Nathalie Taiana
1/4

Quand on lui demande qu'est-ce qui lui plaît chez Trump, elle met la main sur le cœur et s'exclame: «Son caractère.» Selon elle, la tentative d'assassinat dont il a été victime a montré sa force. «Il s'est immédiatement levé et s'est adressé à la foule – pour continuer à se battre pour l'Amérique.»

Julie Harris, 54 ans, est déléguée de l'Arkansas: «Nos affaires marchent mieux sous la direction des républicains que sous celle des démocrates.»
Photo: Nathalie Taiana

La républicaine affirme que Trump fait revenir l'exceptionnalisme américain et la position particulière des Etats-Unis dans le monde. Elle tempère: «Cela ne signifie pas que nous sommes meilleurs que le reste du monde. Cela signifie seulement que nous pouvons être fiers de nous.» Selon elle, le monde est «un meilleur endroit avec une Amérique forte – et c'est ce que Donald Trump nous apporte.»

Elle s'oppose à l'argument selon lequel une deuxième présidence de Trump mettrait le monde en danger. «Beaucoup craignaient qu'il ne déclenche des guerres, mais rien de tel ne s'est produit.»

Un immigré contre l'immigration

Venu de l'Oregon, Solomon Yue, 64 ans, arrive sous la chaleur écrasante de Milwaukee avec une cravate colorée et un costume sombre. Il y a plus de 40 ans, il a quitté la Chine pour les Etats-Unis, où il a obtenu l'asile politique. «Pour atteindre la liberté», clame-t-il. Aujourd'hui, il est directeur des «Republicans Overseas» et tente de convaincre les neuf millions d'Américains vivant en dehors des Etats-Unis de voter pour lui. «Où ailleurs dans le monde un dissident politique peut-il faire une telle carrière?»

Il espère que la convention rassemblera le pays divisé, mais surtout: «J'espère que les démocrates cesseront leurs attaques personnelles contre notre candidat.»

Solomon Yue, 64 ans, est délégué républicain de l'Oregon et CEO des «Republicans Overseas». Pour lui, Trump est le tout premier homme politique à avoir tenu ses promesses électorales en tant que président.
Photo: Nathalie Taiana

Pour cet immigré chinois, la sécurité à la frontière sud des Etats-Unis est le thème central des discussions. «Biden a laissé entrer un million d'immigrés illégaux dans le pays, ces gens doivent être absolument expulsés.»

Les réductions d'impôts sont également un thème important pour lui, non pas pour les entrepreneurs, comme il l'était lui-même, mais pour les serveurs et les serveuses. «Il est temps d'exempter les pourboires de l'impôt, cela aiderait des millions de personnes.»

Pour lui, Trump est le tout premier homme politique à avoir tenu ses promesses électorales en tant que président. Contrairement aux précédents présidents républicains comme les deux Bush. «Il comprend ce qu'est la démocratie – que pour gouverner, il faut l'accord des gouvernés.»

Un commandant en chef, pas un prêtre ou un rabbin

Martha Fain a pris place dans le hall de l'hôtel Hyatt. Elle est originaire de Floride et dirige à Washington D.C. l'organisation «Vote America First». Elle soutient les candidates et candidats républicains, en particulier les patriotes.

C'est Trump qui l'a attirée dans le camp républicain lorsqu'il a descendu l'escalator de la Trump Tower de New York en 2015. «Il m'a enthousiasmée parce qu'il n'était pas un politicien 'professionnel'. Quand on passe sa vie à n'être qu'un employé de l'État, on oublie les gens qui travaillent dur dans notre pays.»

La présidente de «Vote America First», Martha Fain: «Nous élisons ici le commandant en chef de notre nation, nous n'élisons pas un prêtre ou un rabbin pour diriger les Etats-Unis.»
Photo: Nathalie Taiana

Est-ce que les propos sexistes de Trump et la façon dont il a traité les femmes par le passé la dérangent? Elle répond: «Vous savez, nous élisons ici le commandant en chef de notre nation, nous n'élisons pas un prêtre ou un rabbin pour diriger les États-Unis.»

Elle n'a rien contre le caractère agressif du New-Yorkais. «Je ne veux pas d'un bisounours comme président. Je veux un homme qui dit ce qu'il pense sans l'enjoliver et qui se bat pour nous tous à chaque souffle. Et il s'agit du président Donald John Trump.»

Parler avec les manifestants

Sur un Segway, Duane Schwingel, 65 ans, roule jusqu'au Fiserv Forum, la salle de sport où se tient le congrès. Il porte un costume à la bannière étoilée et tient un drapeau américain à la main. «Je suis l'Oncle Sam de Trump», se présente-t-il. Depuis quatre ans, il se rend au plus grand nombre possible d'apparitions de Trump afin de promouvoir sa politique. «Parce qu'en tant qu'outsider, il assèche le marais politique de Washington.»

Le reporter Peter Hossli (à gauche) interroge Duane Schwingel, 65 ans, qui se fait appeler «l'Oncle Sam de Trump», lors de la convention du parti à Milwaukee.
Photo: Nathalie Taiana

Il est particulièrement important pour lui d'éloigner des Etats-Unis le fentanyl, un opiacé artificiel qui a déclenché une crise de la drogue dans de nombreuses villes.

Il s'est promis de parler autant que possible cette semaine avec les personnes qui manifestent à Milwaukee contre Trump. Le dialogue est important pour lui. «Hé, c'est l'Amérique, ici tout le monde a le droit de dire ce qu'il pense», dit-il en s'éloignant.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la