Enfants illégitimes et amantes
Les sanctions font la lumière sur la vie privée de Poutine

La vie privée de Vladimir Poutine a toujours été entourée de mystère. Mais les sanctions occidentales contre lui et son cercle rapproché font ressortir de l'ombre de nombreux détails intimes.
Publié: 15.05.2022 à 10:53 heures
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Dernière mise à jour: 15.05.2022 à 14:40 heures
Chiara Schlenz

Il n’aime pas que l’on s’immisce dans sa vie privée: le président russe Vladimir Poutine a tenu sa famille et ses amis à l’écart du public pendant des années – permettant ainsi à ses filles, par exemple, de mener une vie normale, loin des paparazzis, des ragots et des interviews.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce mur de protection commence toutefois à s’effriter. Les sanctions de l’Occident contre les proches du président russe ont fait la lumière sur la situation. Les mesures prises ces derniers mois visent entre autres ses filles, sa maîtresse Alina Kabaeva et son ex-femme Lioudmila Ocheretnaya, ainsi que des dizaines d’oligarques de ses cercles les plus proches.

Sa fille vivait sous un faux nom en Hollande

Les premières fissures dans la façade sont apparues dès 2008, comme l’écrit le «New York Times». La vie sentimentale du président russe, alors âgé de 56 ans et au pouvoir depuis huit ans, fait l’objet de rumeurs. Il se serait séparé de Lioudmila Ocheretnaya après 25 ans de mariage et serait tombé amoureux d’Alina Kabaeva, une athlète olympique alors âgée de 24 ans. Le tabloïd russe à l’origine de ces révélations est suspendu, puis fermé vers la fin de l’année.

La vie privée secrète de Vladimir Poutine attire de plus en plus l'attention du public.
Photo: IMAGO/SNA
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«J’ai toujours mal réagi face à ceux qui s’immiscent dans la vie des autres avec leur nez prétentieux et leurs fantasmes érotiques», a déclaré Vladimir Poutine en démentant les rumeurs. Ce n’est qu’en 2014 que le mariage entre les deux époux a officiellement pris fin, aucune confirmation de sa relation avec Alina Kabaeva n’a été donnée à ce jour.

Officiellement, l’ancien membre du KGB n’a que deux filles de son premier mariage, mais selon des agences de presse russes indépendantes, il aurait quatre autres enfants de deux autres femmes. Mais jusqu’à la guerre d’Ukraine, ses filles légitimes étaient tellement cachées qu’on les reconnaissait à peine dans les rues de Russie. Mais cela a changé lorsque les Etats-Unis ont décrété des sanctions contre le dirigeant en avril.

Sa fille aînée Maria Vorontsova a longtemps vécu en secret et sous un faux nom aux Pays-Bas, près d’Amsterdam, selon «The New York Times». Elle était mariée jusqu’en mars 2022 à l’entrepreneur hollandais Jorrit Faassen. Vladimir Poutine et son ex-femme n’ont même pas assisté à leur mariage, l’entourage du couple n’ayant aucune idée de qui était réellement Maria Vorontsova.

Les enfants présumés du dirigeant sous le feu des projecteurs

Elizaveta Krivonogikh apparaît régulièrement en public et affirme être la fille de Poutine sur les réseaux sociaux, ce qui lui a fait gagner de nombreux abonnés. Des journalistes de Bellingcat ont toutefois récemment découvert son prétendu lieu de résidence, grâce à la fuite de données d’un fournisseur de nourriture russe.

Elle est la fille d’une ancienne femme de ménage du Kremlin, Svetlana Krivonogikh. Grâce à sa prétendue relation avec Vladimir Poutine, elle est devenue une baronne de l’immobilier, membre du conseil d’administration de la banque personnelle du président russe, Rossiya, et membre clé de la station de ski Igora, où la deuxième fille de Poutine, Katerina, s’est mariée. Sa fortune est estimée à environ 100 millions d’euros. A Monte-Carlo, où ils sont censés résider, on ne sait rien d’eux.

La maîtresse de Vladimir Poutine aurait vécu à Lugano

Le cercle rapproché de Vladimir Poutine a également laissé des traces en Suisse, qui ne sont devenues vraiment visibles qu’avec les sanctions. En 2015, Alina Kabaeva aurait donné naissance à des jumeaux de Poutine à la Clinica Sant’Anna de Lugano. «Ce n’est pas vrai», répétait alors encore et encore le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. La clinique suisse n’a pas souhaité s’exprimer auprès du journal.

Alina Kabaeva aurait habité dans le quartier Paradiso de Lugano, avec vue sur le lac. Si les habitants de Lugano sont sûrs de leur fait, d’autres démentent totalement le séjour de la gymnaste olympique. On dit à demi-mot l’avoir vue dans l’église orthodoxe russe située à proximité.

(Adaptation par Lliana Doudot)


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