Il est considéré comme le Nostradamus des élections présidentielles américaines. Allan Lichtman a prédit correctement le résultat de 9 des 10 derniers scrutins. Il ne s'est trompé que lors de l'élection très controversée de George W. Bush en 2000. A l'époque, Allan Lichtman avait pronostiqué Al Gore.
Aujourd'hui, sauf imprévu, deux hommes que le spécialiste de 77 ans a déjà étudiés en 2020 seront en lice en novembre: le président sortant et démocrate Joe Biden et le républicain Donald Trump. A l'époque, Allan Lichtman avait misé sur Biden – et il avait vu juste.
Pour qui penche le spécialiste?
Pour ses prédictions, le devin politique s'est penché sur chaque élection depuis 1860 et a développé son propre modèle. Il se base sur 13 questions, appelées «clés», que le politologue se pose sur le candidat du parti du président sortant. Il est possible de répondre à chacune de ces questions par «vrai» ou «faux». Si l'on peut répondre «faux» à au moins six des questions, tous les signes indiquent un changement de pouvoir. Cette méthode est une version adaptée du système d'un sismologue soviétique qui l'utilisait pour prédire les tremblements de terre.
En 2016, Alan Lichtman a eu du mal à faire son pronostic, car il n'avait répondu «faux» qu'à cinq questions. Il penchait néanmoins pour le candidat républicain Donald Trump. Pour qui l'oracle électoral a-t-il opté cette année? Joe Biden peut se réjouir. Alan Lichtman croit, contrairement aux sondages actuels, à un nouveau mandat du démocrate.
Pour l'instant, les sondages n'ont «aucune signification»
Dans un entretien avec «The Guardian», le politologue explique que Biden a déjà deux des 13 clés de son côté. Il cite la clé de la «titularisation» et celle de la «concurrence». Selon Alan Lichtman, les avantages de Biden sont les suivants: en tant que président en exercice, il est le candidat du parti en place et, en outre, il n'y a pas de concurrence sérieuse pour l'investiture au sein des démocrates.
«Ce sont déjà deux clés qui sont sûres», analyse l'historien. «Cela signifie qu'il faudrait encore que six autres clés tombent pour prédire sa défaite. Il faudrait que beaucoup de choses tournent mal pour que Biden perde.»
Alan Lichtman ne se laisse pas impressionner par les sondages actuels. Ceux-ci n'auraient «aucune signification six ou sept mois avant l'élection». L'expert ne prétend pas que ses prédictions soient toujours correctes. Il a déclaré un jour au «New York Times»: «Je suis comme le président Abraham Lincoln. La meilleure façon de prédire l'avenir est de le choisir soi-même.»