La répression au Bélarus
Le Bélarus bloque l'un des principaux médias d'opposition en ligne

Les autorités bélarusses ont annoncé jeudi avoir bloqué l'accès à Nacha Niva, l'un des principaux médias d'opposition en ligne. Le site d'informations dit avoir perdu le contact avec plusieurs de ses journalistes dans le pays, dont son rédacteur en chef.
Publié: 08.07.2021 à 12:33 heures

Dans un communiqué, le ministère de l'Information a annoncé avoir «décidé de restreindre l'accès à la ressource internet nn.by», l'adresse de Nacha Niva, en vertu d'une loi qui restreint la diffusion de certaines informations. Le site de ce média d'opposition historique en langue bélarusse n'était pas accessible jeudi, même depuis l'étranger, a constaté l'AFP.

Crise au Bélarus

«Nous n'avons plus de contact avec certains de nos employés, y compris le rédacteur en chef Egor Martinovitch. Il est possible qu'il soit détenu, car les lecteurs rapportent qu'il y a des policiers dans le bâtiment où se trouve la rédaction», a indiqué Nacha Niva sur sa chaîne Telegram. La femme de M. Martinovitch, Adaria Gouchtyn, a ensuite confirmé l'arrestation de son mari sur Facebook.

L'association bélarusse des journalistes a également rapporté l'arrestation du rédacteur en chef du site d'information indépendant orsha.eu, Igor Kazmertchaka, et le blocage du site dev.by, qui couvre l'actualité du secteur de la tech.

Le Belarus dirigé par Alexandre Loukashenko mène depuis quelque temps une répression sans merci contre les médias qui se montrent critiques envers le régime (archives).
Photo: Maxim Guchek

Les autorités bélarusses poursuivent ces derniers mois la répression du mouvement de contestation historique apparu en août 2020 contre la réelection jugée frauduleuse du président Alexandre Loukachenko. Ce mouvement a rassemblé pendant des mois des dizaines de milliers de manifestants de cette ex-république soviétique, avant de s'essouffler à coup d'arrestations, de violences, d'exils forcés et de procès.

La répression s'est également abattue sur les médias

En février, deux journalistes de la chaîne de télévision d'opposition Belsat, Daria Tchoultsova et Katerina Bakhvalova, ont été condamnées à deux ans de prison, accusées d'avoir fomenté des «troubles» en couvrant la contestation de 2020.

Autre média indépendant visé: TUT.BY, qui avait couvert activement les manifestations. En mai, une quinzaine de ses employés ont été arrêtés et leur site internet bloqué après des perquisitions. Le régime a également arrêté fin mai un journaliste en exil, Roman Protassevitch, intercepté dans un avion de ligne.

Roman Protassevitch est l'ancien rédacteur en chef du média Nexta, qui avait joué un rôle central dans la contestation en relayant les consignes des manifestations.

(ATS)

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