Le candidat républicain abandonne la présidentielle
Et c'est ainsi que Ron DeSantis changea l'avenir des Etats-Unis

Le gouverneur de Floride a fait ses adieux aussi maladroitement qu'il est apparu sur la scène politique. Son retrait de la course intervient plus tôt que prévu. Et il aura des conséquences significatives sur les élections présidentielles.
Publié: 22.01.2024 à 10:43 heures
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Dernière mise à jour: 22.01.2024 à 10:58 heures
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Samuel Schumacher

Son retrait est à l'image de sa campagne présidentielle: maladroit. Ron DeSantis a sorti le drapeau blanc dimanche soir et a fait ses adieux aux primaires républicaines pour la présidence américaine. Le Floridien n'a jamais été un orateur doué, ni même un combattant électoral charismatique.

Il s'était personnellement déplacé dans 98 des 99 districts de l'Iowa. Mais même en les visitant tous, il n'a pas réussi à battre son principal adversaire Donald Trump – dans aucun d'entre eux.

Les déclarations astucieuses du gouverneur du «Sunshine State» n'ont pas marqué les esprits. Les gens garderont plutôt en tête ses talonnettes apparemment cachées dans ses bottes de cow-boy, censés le faire paraître plus grand (une astuce sur laquelle l'ex-président français Nicolas Sarkozy avait déjà misé pendant des années).

Le gouverneur de Floride Ron DeSantis met fin à sa candidature à la présidence. Quelles seront les conséquences pour Nikki Haley et Donald Trump?
Photo: AFP

Aujourd'hui, Ron DeSantis n'est plus dans la course. Mais personne ne le regrette vraiment. Et pourtant, son départ pourrait avoir des conséquences significatives sur le cours des présidentielles, et sur l'avenir du pays le plus puissant du monde au cours des quatre prochaines années.

L'espoir des opposants à Trump réduit à néant

Le retrait de Ron DeSantis est un coup de pouce inespéré pour Donald Trump, récemment apparu avec des signes de maladie. Le Républicain a, de toute façon, déjà une longueur d'avance sur sa seule concurrente encore en lice au sein du parti, Nikki Haley. L'ex-vétéran irakien et père de trois enfants floridiens a fini par se rallier à Trump dans son discours de «Good Bye». Selon lui, ce dernier est «bien supérieur» à l'actuel président sortant.

Nikki Haley reste donc la seule alternative républicaine sérieuse à Trump. Mais selon le candidat déchu, elle ne représente que la classe des initiés, des décideurs politiques qui servent les élites et gouvernent, sans tenir compte des préoccupations des petites gens.

Trump a une longueur d'avance

À en croire pratiquement tous les sondages, même sans les quelques pour cent d'électeurs de Ron DeSantis qui devraient désormais passer à son compte, Trump a une avance irrattrapable sur la candidate de l'opposition. Grâce aux voix de l'ex-candidat, les primaires républicaines sont, de facto, terminées. La course à la présidence se jouera vraisemblablement entre les mêmes politiciens qu'il y a quatre ans.

Les sondages sont sans appel: Trump devrait sortir vainqueur des primaires de son parti. (source: projects fivethirtyeight)

Alors, Biden ou Trump? Telle est la seule question qui intéresse encore l'Amérique et le monde dans la perspective de la campagne électorale. Les interrogations portent aussi sur qui Trump choisira comme candidat à la vice-présidence. Selon les bureaux de votes, il s'agira certainement d'une femme.

Nikki Haley se retirera cette semaine encore

Nikki Haley devrait encore attendre les primaires de mardi dans le New Hampshire. La défaite face à Trump sera probablement écrasante. Et la candidate rejoindra Ron DeSantis sur les bancs des candidats déchus.

Pour l'Amérique, ces élections sont un constat d'échec politique. Aucun des deux grands partis n'a réussi à sortir de l'ombre de ses deux figures vieillissantes. Plus alarmant encore: l'avenir du pays le plus puissant du monde est plus que jamais flou.

Une vendetta de retraités

Trump contre Biden: cette bataille politique sera, comme le disent de nombreux initiés américains en Suisse, une course brutale, une vendetta personnelle, un échange de coups rarement polis entre deux hommes qui auraient dû prendre depuis longtemps une retraite bien méritée.

Pour la prochaine génération de dirigeants américains, il faudra attendre 2028, date à laquelle les espoirs Ron DeSantis et Nikki Haley devraient revenir sur le devant de la scène. Mais jusqu'à cette date au moins, le parti républicain restera l'otage de Donald Trump.

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