Les écoles ont dû fermer
Une chaleur extrême s'empare des Philippines et du Bangladesh

Les Philippines et le Bangladesh font face mercredi à une chaleur extrême, au point que les autorités ont déconseillé à la population de s'aventurer à l'extérieur et que des milliers d'établissements scolaires ont suspendu leurs cours en présentiel.
Publié: 24.04.2024 à 13:30 heures

Les Philippines et le Bangladesh suffoquent, écrasés par une vague de chaleur sans précédent. Les autorités ont même décidé de fermer les écoles.

«Il fait si chaud qu'on ne peut pas respirer», témoigne un sexagénaire, qui travaille dans une station balnéaire de la province de Cavite (nord), où la température ressentie a atteint mardi 47 degrés Celsius.

«Il est surprenant de voir que nos piscines sont encore vides. On s'attendrait à ce que les gens viennent nager, mais il semble qu'ils soient réticents à l'idée de quitter leur domicile à cause de la chaleur», a-t-il ajouté.

Les mois de mars, avril et mai sont habituellement les plus chauds et secs de l'année dans l'archipel philippin, mais les conditions météorologiques se sont aggravées cette année du fait du phénomène climatique El Niño, selon la climatologue Ana Solis de l'agence nationale de météorologie.

Les températures ressenties - calculées selon un indice prenant en compte, outre la température, différents facteurs météorologiques, comme le vent ou l'humidité - devaient atteindre 42°C ou plus mercredi dans au moins 30 villes et municipalités, selon les météorologues.

Le ministère de l'Education, qui supervise 47'600 établissements scolaires, a déclaré que près de 6.700 d'entre eux avaient suspendu leurs cours en présentiel mercredi.

Environ la moitié des provinces philippines sont officiellement en état de sécheresse. Les Philippines se classent parmi les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique.

Des milliers de fidèles musulmans ont prié pour qu'ils pleuvent

Les températures ont également atteint plus de 42°C la semaine dernière au Bangladesh, où des milliers de fidèles musulmans ont prié pour la pluie mercredi dans les mosquées et les campagnes. Selon les services météorologiques nationaux, les températures maximales moyennes dans la capitale Dacca cette semaine ont été de 4 à 5 degrés Celsius supérieures à la moyenne des 30 dernières années sur la même période.

«Avril est généralement le mois le plus chaud au Bangladesh. Mais ce mois d'avril a été l'un des plus chauds depuis l'indépendance» en 1971, a déclaré à l'AFP Tariful Newaz Kabir, un météorologue. «Nous prévoyons que les températures élevées persisteront jusqu'à la fin de ce mois», a-t-il ajouté.

Les autorités ont ordonné la semaine dernière à toutes les écoles d'annuler les cours jusqu'à la fin du mois.

Les pauvres souffrent énormément, selon un imam. Les hôpitaux du district côtier méridional de Patuakhali ont signalé des épidémies locales de diarrhée dues à la hausse des températures et à la salinité accrue des sources d'eau locales, a confié à l'AFP le médecin de l'Etat, Bhupen Chandra Mondal.

«Le nombre des patients diarrhéiques est très élevé cette année», a-t-il poursuivi. «Tout cela est lié au changement climatique».

Le plus grand parti islamiste du Bangladesh, Jamaat-e-Islami, a diffusé un communiqué dans lequel il appelle ses membres à se joindre aux services de prière prévus pour mercredi et jeudi. «Prier pour la pluie est une tradition de notre prophète», a dit à l'AFP Muhammad Abu Yusuf, un imam, après sa prière matinale devant un millier de fidèles dans le centre de Dacca.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. En Asie, l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, a souligné l'Organisation météorologique mondiale (OMM) mardi dans un communiqué.

(ATS)

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