L'Iran menace Israël avec des «des armes encore jamais utilisées»
Quelle est cette arme secrète que l'Iran compte utiliser contre Israël?

Au Proche-Orient, une tempête s'annonce. Les tensions entre Israël et l'Iran continuent de s'intensifier. Téhéran a affirmé vouloir utiliser des «armes jamais utilisées auparavant». Des experts expliquent de quelle arme il s'agit.
Publié: 18.04.2024 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 18.04.2024 à 06:47 heures
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Guido Felder

Après la frappe des Israéliens contre le consulat iranien à Damas et la riposte des Iraniens avec plus de 300 missiles et drones, le risque de guerre n'a jamais semblé aussi important au Proche-Orient. Si, comme annoncé, Israël devait à son tour réagir par des représailles, Téhéran ferait parler des «armes jamais utilisées auparavant». Mais que veut dire l'Iran par là?

Bien sûr, à l'évocation d'«armes jamais utilisées auparavant», c'est tout de suite la guerre nucléaire, biologique et chimique qui vient en tête. Toutefois, les experts n'envisagent pas de telles mesures pour le moment. Thomas Jäger, professeur de politique internationale à l'Université de Cologne partage son hypothèse: «Il est certain que l'Iran dispose des capacités de cet ordre, mais nous ne sommes pas certains qu'il possède déjà des armes nucléaires.» Thomas Jäger estime que cette déclaration est plutôt un avertissement rhétorique.

Les missiles font des crochets

Les experts ne s'attendent pas à une nouvelle arme miracle potentiellement développée l'Iran, mais plutôt à une arme existante subtilement modifiée, telle que des missiles balistiques capables de manœuvres évasives. Ces missiles pourraient changer de trajectoire durant leur approche, échappant ainsi aux systèmes de défense. C'est l'analyse de Ralph D. Thiele, président de la société politico-militaire allemande et d'EuroDefense Allemagne.

Mercredi, l'Iran a présenté son arsenal lors de la journée annuelle de l'armée.
Photo: keystone-sda.ch

Selon Ralph D. Thiele, «les défenses d'Israël et de ses alliés ont certes pu intercepter la plus grande partie des projectiles, mais pas ceux qui visaient la base de Nevatim». C'est sur cette base aérienne que se trouvent des F-35 ultramodernes qu'Israël pourrait utiliser dans des attaques contre l'Iran. «Si la défense ne fonctionnait pas ici, ce serait très inquiétant», dit Ralph D. Thiele.

Des missiles en masse

A cela s'ajoute le fait que l'Iran dispose d'un grand arsenal de missiles. L'attaque de près de 300 missiles, drones et missiles de croisière dans la nuit de samedi à dimanche pourrait avoir été un test pour évaluer la manière avec laquelle les positions défensives d'Israël et de ses alliés sont placées et réagissent.

On estime que la défense de cette nuit-là a coûté environ un milliard de dollars à Israël et ses alliés. Ralph D. Thiele souligne: «Le stock de missiles de défense d'Israël est désormais réduit. Il est probable que l'Iran continue à exploiter cette faiblesse avec son arsenal massif de missiles.»

Qui est le plus fort?

Si une guerre devait éclater entre les deux pays, l'issue serait incertaine. Les ennemis jurés sont proches l'un de l'autre dans le Global Firepower Index, qui compare les armées. L'Iran et Israël figurent respectivement à la 14e et à la 17e place.

La force d'Israël réside dans son armée ultramoderne et bien entraînée, ainsi que dans le soutien des États-Unis. L'Iran, en revanche, peut compter sur un large stock de projectiles, sur les organisations terroristes alliées à la frontière d'Israël et sur la plus petite superficie de son adversaire. Les cibles y sont très proches les unes des autres. Une seule frappe pourrait donc causer de gros dégâts.

La guerre est-elle inévitable?

Les avis divergent quant à savoir si une guerre directe entre Israël et l'Iran aura lieu. Pour Thomas Jäger, «ni Israël ni l'Iran n'ont intérêt à une guerre directe». L'expert militaire de l'EPF Michel Wyss est lui aussi d'avis que «pour l'instant, ni Israël ni l'Iran ne semblent disposés à provoquer une guerre ouverte».

Ali Safavi, membre du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) basé à Paris, voit les choses autrement. Il déclare à Blick que le régime est bien plus faible qu'il ne le prétend, malgré son important arsenal. Mais c'est justement cela qui le rendrait dangereux: «Ce régime a prouvé au cours des 45 dernières années qu'il ne reculait devant rien pour conserver son pouvoir, y compris l'exécution de 120'000 prisonniers politiques.»

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