Malgré l'illégalité
Des Suisses se seraient engagés à combattre en Ukraine

Dans sa lutte contre la Russie, l'Ukraine cherche à recruter des volontaires depuis l'étranger. Les Suisses n'ont légalement pas le droit de servir dans des armées étrangères. Malgré cette interdiction, plusieurs personnes se seraient déjà engagées dans le combat.
Publié: 05.03.2022 à 21:42 heures
Martin Bruhin

Il y a quelques jours, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a créé une brigade internationale. Les citoyens étrangers qui souhaitent apporter une aide volontaire en matière d'armement doivent s'inscrire auprès de l'ambassade ukrainienne dans leur pays. Selon les données ukrainiennes, près de 16'000 combattants du monde entier se seraient inscrits jusqu'à présent.

Comme le rapporte le portail en ligne albanais «Le Canton 27», 35 personnes se sont déjà annoncées auprès de l'ambassade à Berne - il s'agirait notamment de membres de la diaspora du Kosovo. Trois personnes de nationalité suisse se seraient également annoncées.

Trois procédures engagées

Il est pour l'instant impossible de confirmer la véracité de ces chiffres. Contacté par Blick, l'Office de la justice militaire suisse indique avoir engagé depuis 2014 trois procédures dans le cadre d'accomplissement du service militaire étranger en lien avec le conflit en Ukraine.

Environ 16'000 combattants étrangers du monde entier auraient l'intention de se rendre en Ukraine pour y combattre les Russes.
Photo: keystone-sda.ch
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«La justice militaire ne sait pas si d'autres personnes de nationalité suisse se sont rendues en Ukraine pour y accomplir un service militaire étranger en lien avec les récents événements», explique le porte-parole Florian Menzi.

Un engagement qui peut coûter cher

L'Office de la justice militaire ne souhaite pas commenter les déclarations du président Volodymyr Zelensky concernant la brigade internationale. Le porte-parole tient toutefois à rappeler que: «En principe, tous les citoyens suisses qui effectuent un service militaire à l'étranger sans l'autorisation du Conseil fédéral sont punissables.»

La réglementation ne s'applique pas seulement aux militaires, mais à tout citoyen suisse, homme ou femme. En cas d'infraction, les personnes concernées s'exposent à des sanctions allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement.

Appels à se mobiliser de l'extrême droite

Comme le rapportait le «Tages-Anzeiger» jeudi, l'extrême droite aurait appelé à participer à la guerre en Ukraine sur les réseaux sociaux. Dans un rapport confidentiel publié mercredi, le Service de renseignement de la Confédération en aurait informé différents services de la Confédération et des cantons.

En plus des appels à rejoindre le bataillon extrémiste ukrainien Azov, des appels aux dons pour le soutenir auraient également été partagés.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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