Netanyahu suivra-t-il l'ordonnance?
Israël accusé de «génocide»: La CIJ rendra une décision vendredi

Après la plainte déposée par l'Afrique du Sud accusant Israël de «génocide» à Gaza, le plus haut tribunal de l'ONU devra rendre une décision ce vendredi. Il se prononcera seulement sur les mesures urgentes demandées par Pretoria.
Publié: 24.01.2024 à 22:35 heures
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Dernière mise à jour: 24.01.2024 à 22:38 heures

La plus haute juridiction de l'ONU a annoncé mercredi qu'elle rendrait vendredi sa décision sur des mesures urgentes réclamées par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de «génocide» des Palestiniens dans la bande de Gaza. La Cour internationale de Justice (CIJ) pourrait potentiellement ordonner à Israël d'arrêter sa campagne militaire à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Vendredi 26 janvier, à 13H00 (12H00 GMT), la CIJ «rendra son ordonnance sur la demande en indication de mesures conservatoires présentée par l'Afrique du Sud», au Palais de la Paix, son siège à La Haye, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

«Personne ne nous arrêtera, ni la Haye, ni personne»

L'Afrique du Sud a saisi le mois dernier en urgence la juridiction, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste. Pretoria souhaite que la CIJ émette des «mesures provisoires», des ordonnances d'urgence pour protéger les Palestiniens de Gaza contre d'éventuelles violations de la convention.

Au moins 27'500 Palestiniens ont été tués par Israël, selon le gouvernement local.
Photo: Getty Images

Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre pays, sont juridiquement contraignantes et sans appel. Cependant, elle n'a aucun moyen pour les faire appliquer. Elle a, par exemple, ordonné à la Russie de suspendre son invasion de l'Ukraine.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà laissé entendre qu'il ne se sentirait pas obligé de suivre une ordonnance de la CIJ. «Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l'Axe du Mal, ni personne d'autre», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse le 14 janvier.

Seulement sur les mesures urgentes

La cour ne statuera que sur la demande de mesures d'urgence de l'Afrique du Sud, et non sur la question fondamentale de savoir si Israël commet réellement un génocide – ceci pourrait prendre des années. Mais une décision de la CIJ contre Israël augmenterait certainement la pression politique sur le pays et pourrait servir de prétexte à des sanctions.

Lors d'audiences mi-janvier, Pretoria a reconnu le «poids particulier de la responsabilité» d'accuser Israël de génocide. Mais les avocats de l'Afrique du Sud ont affirmé que la campagne de bombardements d'Israël visait à «la destruction de la vie des Palestiniens» et avait poussé le peuple «au bord de la famine».

Test important du droit international

La décision de la CIJ est considérée comme un test important pour la justice internationale et sera scrutée de près dans le monde entier, de nombreux pays ayant déjà pris parti pour l'une des deux parties.

Les États-Unis ont déjà rejeté la requête de l'Afrique du Sud et l'Allemagne a déclaré qu'elle interviendrait en tant que tierce partie aux côtés d'Israël lorsque la juridiction examinera l'affaire de génocide sur le fond.

La déclaration de Berlin a suscité une critique cinglante de la part de la Namibie, pays d'Afrique australe et ex-colonie allemande, selon laquelle Pretoria a porté une accusation «moralement juste». Le président namibien Hage Geingob a dénoncé «l'incapacité de l'Allemagne à tirer les leçons de sa terrible histoire».

(AFP)

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