Opération «London Bridge»
Tout est déjà prévu dans les moindres détails pour le décès de la reine

L'état de santé de la reine Elizabeth II est jugé préoccupant ce jeudi. En cas de décès de la souveraine, les services du gouvernement britannique ont tout prévu avec l'opération «London Bridge». Explications.
Publié: 08.09.2022 à 15:30 heures
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Dernière mise à jour: 08.09.2022 à 18:12 heures
Celina Euchner

La reine du Royaume-Uni Elizabeth II est souffrante. Des membres de la famille royale se sont rendus à son chevet à Balmoral ce jeudi alors que Buckingham a officiellement communiqué sur l'état de santé de la souveraine.

En 2017, le Guardian rapportait pour la première fois l’existence d’un protocole complet pour le décès Elizabeth II, nommé «London Bridge», soit le «Pont de Londres».

Les membres de la famille royale se voient tous octroyés le nom d’un des ponts célèbres du Royaume-Uni. Le prince Philippe était «Forth Bridge», par exemple, en l’honneur d’un pont à Edimbourg.

Un protocole méticuleux est prévu pour le décès de la reine Elizabeth II.
Photo: DUKAS
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«London Bridge is down»

Le magazine «Politico» a révélé quelques détails supplémentaires sur ce protocole. Le secrétaire privé de la reine, Sir Edward Young, aura la tâche de démarrer une chaîne téléphonique pour en informer les politiciens et fonctionnaires les plus haut placés du pays, à commencer par la Première ministre.

Il est connu depuis plusieurs années que le message codé devant être délivré, sur un ton relativement militaire, est «Le Pont de Londres est tombé» (London Bridge is down).

La Première ministre sera le premier officiel à parler publiquement, les autres politiciens et figures publiques devant attendre formellement ce moment avant de pouvoir s’exprimer. Elle ira ensuite directement s’entretenir pour une audience avec le futur roi, qui s’exprimera à la nation le jour même à 18h.

Un avis de décès simple sur les réseaux sociaux

Dans le protocole figure également le plan de réponse sur les réseaux sociaux. Tous les comptes officiels des membres de la famille royale ainsi que ceux des responsables du gouvernement britannique ont pour instruction l’arrêt de tout «contenu non urgent» et la diffusion de l’avis de décès officiel.

Le site de la famille royale sera limité à un fond noir accompagné du message de deuil officiel. Les sites des départements gouvernementaux officiels contiendront également une bannière noire en haut de page.

Détail intéressant: les retweets sur Twitter sont formellement interdits, à moins de recevoir le feu vert du chef des services de communication du gouvernement.

Dix minutes, top chrono, pour mettre les drapeaux en berne

Après l’annonce du décès, tous les drapeaux doivent être mis en berne dans un délai de dix minutes. Selon les documents dont dispose «Politico», cela provoque des inquiétudes dans plusieurs administrations qui expliquent qu'ils ne pourront pas à y arriver dans ce laps de temps.

Des indications sécuritaires sont également de mise, puisque le gouvernement anticipe de voir la ville de Londres complètement «remplie» pour la première fois. «Politico» parle ainsi d’un véritable «chaos» prévu dans les transports publics et pour la gestion des foules.

Un jour après l’annonce du décès de sa mère, le prince Charles, actuellement âgé de 73 ans, doit être déclaré roi. De l’annonce jusqu'à l’enterrement, une tournée à travers le pays est prévue. Toute l’activité parlementaire du pays sera d'ailleurs suspendue pour une durée de dix jours.

Enterrée avec son défunt époux

Les indications concernant le moment et le lieu où la reine sera inhumée sont aussi indiqués.

Si la reine décède ailleurs qu’à Londres, par exemple dans sa propriété de Balmoral en Écosse (où elle se trouve actuellement), le cercueil de la souveraine devrait être acheminé vers la gare de Saint-Pancras, dans le nord de Londres, et accueilli par la Première ministre et des membres du gouvernement.

Les funérailles doivent avoir lieu dix jours après le décès à Westminster Abbey. La dépouille de la reine devrait ensuite être transférée au château de Windsor dans la Chapelle Saint-Georges, où le prince Philippe est enterré.

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