Signe de faiblesse?
Washington accuse Pyongyang d'armer secrètement la Russie

Les Etats-Unis, qui accusent déjà l'Iran de soutenir militairement l'invasion russe de l'Ukraine, ont indiqué mercredi que la Corée du Nord envoyait des obus à la Russie, et cela «de manière dissimulée».
Publié: 02.11.2022 à 18:10 heures

Pyongyang «fournit de manière dissimulée une aide à la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a accusé mercredi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Cette annonce tombe alors que la Corée du Nord a tiré ce mercredi au moins 23 missiles, faisant flamber les tensions dans la péninsule coréenne.

John Kirby a évoqué un «nombre important» d'obus que la Corée du Nord expédie en «essayant de faire croire qu'ils sont envoyés au Moyen-Orient ou en Afrique».

L'Iran également pointé du doigt

Le porte-parole a précisé lors d'un entretien avec la presse qu'à l'heure actuelle, Washington cherchait à savoir si cette aide militaire nord-coréenne avait bien été réceptionnée par les Russes.

Vladimir Poutine serre ici la main de Kim Jong-un lors d'une rencontre en 2019.
Photo: keystone-sda.ch

«Nous ne pensons pas que les équipements que le président Vladimir Poutine reçoit ou va recevoir vont changer la donne sur le champ de bataille de manière tangible», a indiqué le conseiller.

Outre la Corée du Nord, les Etats-Unis reprochent à l'Iran de fournir des drones à la Russie, et se disent «préoccupés» par une possible livraison de missiles sol-sol iraniens à l'armée russe. Téhéran dément jusqu'ici toute aide militaire à la Russie.

Quelles sanctions?

«Nous allons évidemment travailler avec nos alliés et partenaires à l'ONU pour voir quelles sanctions supplémentaires peuvent être mises en place» contre ces deux pays, a dit John Kirby.

Il n'a pas voulu dire si les Etats-Unis cherchaient concrètement à intercepter les livraisons iraniennes et nord-coréennes, et n'a pas donné non plus de détails sur les routes choisies pour les expédier. Le conseiller a seulement indiqué que des pays du Moyen-Orient et d'Afrique pouvaient faire office d'«escales» pour les obus expédiés par la Corée du Nord.

John Kirby a estimé que cette aide nord-coréenne était certes révélatrice des choix de Pyongyang, mais aussi des «pénuries et besoins» de la Russie. «Les mesures d'embargo et les sanctions affectent la base militaro-industrielle de Vladimir Poutine et le forcent à chercher des sources extérieures pour des munitions et des équipements tels que les drones iraniens», a-t-il assuré.

Tirs de missiles condamnés

Sur un autre sujet, celui de la dernière salve de missiles lancés par la Corée du Nord, le porte-parole a assuré que les Etats-Unis «condamnaient» cette initiative. Il a en particulier qualifié de «dangereux» le tir d'un missile retombé près des eaux territoriales sud-coréennes.

John Kirby a critiqué au passage l'attitude de la Chine face à l'escalade déclenchée par le régime de Kim Jong-un. «Nous avons dit à de nombreuses reprises que nous souhaiterions voir Pékin utiliser son influence sur Pyongyang de manière positive dans le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne. Mais nous ne constatons pas que Pékin exerce cette sorte d'influence», a-t-il déploré.

Washington et Séoul avertissent de manière répétée que Pyongyang pourrait effectuer un nouvel essai nucléaire, qui serait le 7e de son histoire. Et cela alors que les dirigeants des plus grandes puissances mondiales, dont le président américain, Joe Biden, doivent se rendre en Asie dans quelques jours, dans le cadre du sommet du G20 organisé par l'Indonésie à Bali.

(ATS)


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