Tensions à la COP28
Des responsables arabes s'opposent à une sortie des énergies fossiles

Des responsables arabes ont critiqué mardi avec force la perspective d'une sortie progressive des énergies fossiles. Cette stratégie est défendue à la COP28 par plusieurs dizaines de pays, dont l'UE et des petits États insulaires.
Publié: 12.12.2023 à 12:24 heures

Au dernier jour théorique de la conférence de l'ONU sur le climat à Dubaï, un bras de fer est engagé entre pays partisans de la sortie des énergies fossiles et le bloc mené par l'Arabie saoudite qui s'y oppose.

Le dernier texte soumis par la présidence émiratie de la COP28 laisserait toute latitude aux pays signataires de l'accord de Paris pour choisir leur manière de réduire des énergies fossiles, sans obligation. Il ne fixe plus aucun objectif commun de sortie du pétrole, du gaz et du charbon, mais appelle seulement à une réduction de la production et de la consommation d'énergies fossiles.

Lors d'une conférence sur la coopération régionale dans le domaine du pétrole à Doha, le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, a qualifié cette pression d'«attaque agressive». Il a accusé les pays occidentaux de tenter de dominer l'économie mondiale par le biais d'énergies renouvelables. Selon lui, il s'agit d'«un combat pour notre liberté et nos valeurs». Pour sa part, le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani, a déclaré que «les énergies fossiles resteront la principale source d'énergie dans le monde». «Nous ne pouvons pas supprimer progressivement l'utilisation de cette énergie», a-t-il affirmé.

Le dernier texte soumis à la COP 28 est combattu par des pays arabes producteurs de pétrole.
Photo: DUKAS

Se «concentrer sur cette industrie et la préserver»

«En tant que pays arabes, nous produisons cette énergie, mais nous ne sommes pas à l'origine des émissions», a-t-il soutenu. Il a rejeté cette responsabilité sur les pays consommateurs, qui «doivent développer des technologies pour réduire leurs émissions».

Son homologue bahreïni Mohamed ben Moubarak ben Daina a déclaré que l'or noir était «un facteur essentiel de nos économies». «Nous devrions nous concentrer sur cette industrie et la préserver, et consommer ses dérivés de manière équilibrée», a-t-il dit, tout en appelant à la réduction des émissions et à l'utilisation accrue des énergies renouvelables.

Des représentants de l'Algérie, de la Libye et d'Oman, ainsi que le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, ont aussi participé à cette conférence de deux jours de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) qui se tient au Qatar. L'OPAEP réunit les principaux pays pétroliers arabe et a son siège au Koweït.

(AFP)

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