Tensions à la frontière américaine
Voici pourquoi la politique migratoire risque d'avoir la peau de Joe Biden

Les tensions autour de la frontière entre le Mexique et les États-Unis s'intensifient. Désormais, démocrates et républicains s'opposent violemment sur la question migratoire. Joe Biden, lui, joue gros. Notamment son éventuelle candidature à la présidence.
Publié: 28.01.2024 à 06:02 heures

Les barbelés à la frontière avec le Mexique peuvent être retirés. La Cour suprême des États-Unis a approuvé la mesure prévue par l'administration Biden. S'il s'agit bel et bien d'un succès sur le plan juridique, Joe Biden risque de payer politiquement ce rebondissement.

Initialement, ces barbelés avaient été mis en place pour empêcher les migrants d'entrer sur le territoire américain. Ces dernières semaines, la police des frontières américaines avait signalé environ 10'000 passages irréguliers de la frontière mexicaine par jour – presque deux fois plus qu'avant la pandémie de Covid-19. Beaucoup d'entre eux sont des migrants du Venezuela, d'Haïti, de Cuba et de l'Équateur, qui traversent le Mexique pour se rendre aux États-Unis, dans l'espoir d'y construire une vie meilleure.

Trump a promis de faire construire un mur

La politique migratoire est un sujet particulièrement controversé aux États-Unis, et extrêmement délicat pour Joe Biden sur le plan politique. L'opposition républicaine lui reproche en effet de laisser entrer librement des centaines de milliers d'étrangers dans le pays, et attise les craintes d'une augmentation de la criminalité et des problèmes de drogue.

La politique migratoire est un sujet controversé aux États-Unis. Les Républicains reprochent en effet à Joe Biden de laisser entrer librement des centaines de milliers d'étrangers dans le pays.
Photo: keystone-sda.ch
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L'administration Biden et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, un soutien de Donald Trump, se disputent depuis longtemps sur la sécurisation de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Greg Abbott reproche à Washington de ne rien faire contre les passages illégaux de la frontière.

Donald Trump – qui avait déjà fait de la construction d'un mur anti-migrants un thème central de sa campagne électorale de 2016 – risque d'en remettre une couche dans la perspective d'une candidature à l'élection présidentielle de novembre.

Le gouverneur veut installer davantage de barbelés

Les barrières en fil de fer barbelé près de la ville frontalière d'Eagle Pass sont à l'initiative des autorités texanes. Une décision d'ailleurs protégée jusqu'en décembre 2023 par une cour d'appel fédérale, laquelle avait interdit à la police des frontières de retirer ces barbelés, sauf exception liée à une urgence médicale.

Mais début janvier, le ministère de la Justice a demandé à la Cour suprême de lever cette interdiction, ce que la Cour a finalement accepté. Mais il n'est pas certain que les barbelés disparaissent aussi rapidement. Greg Abbott a même promis d'installer d'autres barbelés pour stopper la migration.

Joe Biden, sommé d'être plus ferme avec les républicains

Le gouverneur du Texas a d'ailleurs publié des photos montrant la garde nationale texane en train de poser de nouveaux fils barbelés le long d'une rivière: «Le Texas renforce ses frontières tout simplement parce que le gouvernement Biden a échoué à sécuriser le territoire et n'a pas appliqué la loi» a-t-il déclaré jeudi, lors d'une émission sur Fox News.

Et son plan a le vent en poupe. Le jour même, 25 gouverneurs républicains ont publié une déclaration commune, ce qui a poussé les démocrates à exiger de Joe Biden une position plus ferme vis-à-vis du Texas.

Mais pas question pour le président américain d'enfreindre la décision de la Cour suprême. Car certes, l'interdiction de retirer les barbelés existants a été levée, mais rien n'interdit, pour l'heure, d'en poser de nouveaux.

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