Chronique de Philippe Nantermod
Ma collègue en guerre contre les vieux riches blancs

Le conseiller national PLR valaisan Philippe Nantermod, membre de notre équipe de chroniqueurs, revient sur la réaction de sa collègue socialiste, Tamara Funiciello, au résultat d'AVS 21.
Publié: 29.09.2022 à 11:04 heures
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Dernière mise à jour: 29.09.2022 à 11:13 heures

Vous connaissez Tamara Funiciello? C’est une collègue du Conseil national, bernoise, blanche à son grand désespoir. Encore jeune. Socialiste. Mais, surtout, fâchée. Ma collègue n’est pas du tout satisfaite du résultat des urnes de dimanche, à propos de l’AVS. Pour l’impôt anticipé, ça passe.

Démocrate un jour sur deux

Ma collègue est démocrate un jour sur deux. Elle est démocrate par exemple quand le peuple accepte avec 28'000 voix d’avance l’initiative sur les résidences secondaires. Ou quand il dit oui à la loi sur la radio et la télévision avec 3'696 voix d’écart. Ou surtout quand il l’élit le 20 octobre 2019.

Pour ma collègue, la démocratie est en revanche faussée quand le peuple soutient la réforme des retraites, par trente mille voix de plus, sur un total de 2,8 millions. La vie est dure quand on est dans le camp du Bien, des gentils, le juste camp, et que les électeurs se trompent de bulletin. Surtout pour si peu.

Tamara Funiciello n’est pas du tout satisfaite du résultat des urnes de dimanche à propos d'AVS 21.
Photo: Zamir Loshi

Elle l’a tellement mal vécu que ma collègue élue par ce peuple bernois qui s’est aussi trompé, a lancé lundi une déclaration de guerre. Rien de moins. A l’attention des «hommes blancs, riches, vieux». A ce jour, je coche deux cases. Pour ce qui est d’être riche et vieux, j’y travaille chaque jour avec le secret espoir d’y arriver vite. Alors je me sens un peu concerné par son appel aux armes.

Apprendre à respecter

En cette triste année 2022 où les Suisses votent si mal, les déclarations de guerre vont bon train. On en trouve de vieux hommes riches blancs tentés par la guerre, la démocratie à géométrie variable et les référendums foireux. Je doute qu’ils fassent de bons modèles, même pour ma collègue.

On a tous le droit d’être déçu du résultat de la démocratie. Je l’ai été plus souvent qu’à mon tour. Mais quand c’est cette même démocratie qui légitime notre petite autorité politique, on doit aussi apprendre à la respecter. Se rappeler que les mots ont du sens, que nos institutions ne sont pas nées de slogans revanchards sur une place de la gare. Et enfin, savoir accepter la défaite, avec un minimum d’humilité.

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