Commentaire d'Antoine Hürlimann
Lisa Mazzone trace sa voie pour le Conseil fédéral

Lisa Mazzone veut prendre la tête des Vert-e-s. Même si la cheffe de campagne des dernières Fédérales incarne la défaite des écolos, notre journaliste Antoine Hürlimann la voit déjà installée dans son fauteuil. Une étape qui place l'ex-sénatrice pour le Conseil fédéral.
Publié: 24.01.2024 à 14:16 heures
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Dernière mise à jour: 24.01.2024 à 20:52 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

C’est probablement le come-back le plus express du pays. Même Pierre Maudet n’aurait pas osé. Mais Lisa Mazzone n’a visiblement pas peur d’affronter les rires sardoniques. Il y a moins de trois mois, la sénatrice genevoise non réélue annonçait se retirer de la vie politique, les yeux humides. Ses larmes ont à peine eu le temps de sécher que la voilà de retour! Avec une ambition précise en tête: la présidence des Vert-e-s suisses.

Les gorges chaudes ignorent cependant à dessein différentes vérités non négligeables dans leur course effrénée à l’ironie. Peu importe que l'on partage ou non ses idées, Lisa Mazzone est l’une des figures politiques les plus brillantes de Suisse romande. Son aura traverse la Sarine et fait d’elle une personnalité respectée et carrément populaire chez les Alémaniques. Une exception!

La femme de la «remontada»

La trentenaire qui — jusqu’à son échec dans les urnes — devait présider la Chambre haute en 2025, a acquis une dimension nationale au fil des ans et des dossiers. Une maturité politique dont le parti aura besoin pour consolider sa base avant de pouvoir espérer se remplumer dans quatre ans.

Lisa Mazzone sait que la course qu’elle vient tout juste d’amorcer est en réalité une balade de santé.
Photo: Keystone

Lisa Mazzone vise la tête des écolos au meilleur moment. Oui, on entend les persifleurs. Il lui sera en effet difficile de faire pire que lors des dernières Fédérales, lorsqu’elle était cheffe de campagne. Mais quand on a touché le fond, on ne peut que remonter. La Genevoise, dont le grand sourire ne doit pas faire oublier qu’elle peut aussi se montrer terriblement cassante, incarnera la «remontada». En politique, seul l’instant T compte. Lorsque le temps des louanges sera venu — et il viendra, tout le monde aura oublié sa déconfiture d’hier.

Lisa Mazzone est déjà présidente

Disons-le franchement. L’ancienne conseillère nationale est déjà assise dans son fauteuil de présidente. Elle sait que la course qu’elle vient tout juste d’amorcer est en réalité une balade de santé: la Verte est beaucoup trop maligne et calculatrice pour ne pas avoir négocié toutes les garanties afin de s’éviter une deuxième veste magistrale coup sur coup.

Il y a fort à parier qu’il ne s’agit là que d’une étape en vue du Conseil fédéral. Lisa Mazzone n’a jamais vraiment réussi à cacher son envie dévorante de compter un jour parmi les sept Sages. Et si elle mène aussi bien cette barque que son plan médiatique de ce 24 janvier orchestré avec plusieurs des titres les plus installés du pays (Blick n'en faisait pas partie), les portes du gouvernement pourraient bel et bien finir par s’ouvrir. Bien joué, Madame Mazzone!


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