La chronique de Vincent Maitre
Contrôle des primes: à quoi sert donc l’OFSP?

Pour sa première chronique pour Blick, le conseiller national genevois Vincent Maitre revient sur l'annonce de la hausse des primes d'assurance maladie. Il dénonce une spirale inflationniste et l'inaction de l'OFSP. Pour lui, il y a urgence de réformer notre système.
Publié: 27.09.2024 à 16:05 heures
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Dernière mise à jour: 30.09.2024 à 17:03 heures
Vincent Maitre, conseiller national (GE) et vice-Président du Centre
La sentence est tombée ce jeudi: les primes d'assurance maladie augmentent de 6% en moyenne pour 2025.
Photo: KEYSTONE

Plus 6%, telle est l’augmentation moyenne des primes d’assurance maladie pour 2025 après une augmentation de l’ordre de 8,7% en 2024. Une véritable spirale inflationniste que plus personne ne contrôle et qui pèse lourdement sur le budget des ménages. Dans un pays qui se targue de contrôler ses dépenses publiques de manière exemplaire, la question des coûts de la santé est un contre-modèle parfait tant le laisser-faire semble être la norme.

L'inaction de l'OFSP

Absence de transparence, données peu claires, maîtrise des coûts totalement défaillante: notre système de santé est plongé dans un véritable trou noir devant lequel l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) reste les bras croisés, se contentant lors d’une conférence de presse annuelle, comme nous venons de la vivre jeudi, de distribuer les bons et les mauvais points aux cantons, aux prestataires de soin, aux assurés, mais sans jamais ne rendre de compte de sa propre (in?)action. 

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«Il apparait très clairement que les augmentations des primes annoncées pour 2025 vont bien au-delà des coûts projetés pour la même année»
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La mission de l’OFSP est pourtant claire: il est chargé de contrôler et valider les primes d’assurance maladie, et ainsi veiller à ce que les primes couvrent réellement les coûts. Or, il apparait très clairement que les augmentations des primes annoncées pour 2025 vont bien au-delà des coûts projetés pour la même année.

Ainsi, alors que l’Office prévoit une augmentation des coûts l’ordre de l’ordre de 4,2%, l’augmentation des primes sera de l’ordre de 6%. Comment l’Office peut-il justifier un différentiel de l’ordre de près de 2% entre les coûts et les primes ? Comment a-t-il effectué son travail de contrôle et de validation des primes 2025? A ces questions, l’Office ne répond jamais – pas même aux parlementaires! – se réfugiant derrière «le secret des affaires» auquel il est lié vis-à-vis des assurances maladie. 

Silence radio, encore!

Autre exemple: les Genevois ont vu leurs primes augmenter de plus de 9% depuis le 1er janvier de cette année, soit une augmentation de près de 40 francs par mois. Or il apparait qu’au 1er semestre 2024, selon les chiffres de l’office, les coûts n’ont augmenté uniquement de l’ordre de 4,85% en moyenne dans le canton.

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«Il y a urgence à réformer notre système de surveillance et de validation des primes»
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Là aussi, comment l’OFSP peut-il expliquer un tel différentiel entre les coûts réels et les primes payées par les assurés? Et pourquoi donc valider une nouvelle augmentation de l’ordre de 6,5% des primes en 2025 alors qu’il s’avère que la population genevoise paye sans doute déjà trop en 2024? Là aussi, silence radio!

Il y a urgence à réformer notre système de surveillance et de validation des primes. Pour cela, il faut que des mécanismes de transparence, d’équité et de proportionnalité soient introduits dans la loi pour que les primes reflètent réellement les coûts. C’est le sens d’une motion que j’ai récemment déposée au Parlement. Mais cela doit aussi faire l’objet d’une réelle volonté politique, avec une administration qui agisse en toute transparence et rende compte de son action dans le sens de l’intérêt général, à commencer pour les payeurs de primes. 

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