À cause des tempêtes
La Suisse aurait probablement dit oui à la loi sur le CO₂

S'il y avait eu une tempête telle que celle qui a ravagé la Suisse ces derniers jours il y a deux semaines, la loi sur le CO₂ aurait probablement été adoptée. C'est ce qu'affirme le politologue Lucas Leemann.
Publié: 26.06.2021 à 05:36 heures
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Dernière mise à jour: 26.06.2021 à 06:19 heures
Rachel Hämmerli

Maisons inondées, lignes ferroviaires ensevelies, voitures et villages détruits: les tempêtes qui ont frappé la Suisse ces derniers jours ont causé d’énormes dégâts. Mais il y a une chose qu’elles auraient peut-être pu éviter: l’échec de la loi CO₂ dans les urnes. Il y a deux semaines, les électeurs suisses ont voté à 51,6% contre ce projet qui aurait permis au pays d’atteindre ses objectifs climatiques en vertu de l'Accord de Paris.

«Si le vote avait eu lieu après la tempête, la loi CO₂ serait probablement passée», affirme le politologue Lucas Leemann. Après une inondation, dit-il, le soutien aux projets de loi favorables au climat augmente, et ce de manière quasi immédiate.

Le vote positif a augmenté de 2,3%

Le politologue mène des recherches à l’Université de Zurich. Avec un confrère, ils ont observé l’influence des catastrophes climatiques sur les comportements de vote des électeurs suisses. Pour ce faire, ils ont analysé la façon dont les habitants de chaque municipalité ont voté sur des propositions relatives au climat après des inondations locales ou d’autres catastrophes environnementales. Ils ont ensuite comparé ce résultat aux habitudes de vote habituelles.

Résultat: «Le vote favorable aux projets de loi sur le climat a augmenté en moyenne de 2,3% dans les communes touchées», indique Lucas Leemann. «Les inondations illustrent l’urgence du problème», ce qui peut inciter les électeurs à changer d’avis, dit-il.

Les tempêtes ont eu l’effet d’un électrochoc

Les conclusions ne s’arrêtent pas là. Ces dérèglements climatiques et ces impacts sur l’environnement amèneraient également aux urnes des personnes qui n’auraient pas voté auparavant. «Quand quelque chose comme ça arrive, c’est comme un électrochoc», affirme le politologue.

Ce changement d’avis peut également arriver chez des électeurs qui ne vivent pas dans une commune touchée par les inondations. Il explique que «dès que les médias en parlent et qu’ils le replacent dans le contexte climatique, cela devient un débat public».

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