À cause du manque de décomptes individuels
Deux tiers des locataires suisses contribuent aux frais de chauffage de leur voisin!

En chauffant son appartement à 19 degrés au lieu de 23, il est possible d'économiser 35% sur sa facture de chauffage. Toutefois, cela concerne uniquement les locataires dont les frais sont facturés séparément – soit un tiers (seulement!) des habitants. Explications.
Publié: 09.12.2022 à 06:18 heures
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Dernière mise à jour: 09.12.2022 à 07:42 heures
Dorothea Vollenweider

Les températures hivernales se rapprochent à grands pas. MétéoSuisse prévoit que le mercure descende en dessous de zéro dès dimanche – et cela pendant plusieurs jours. Si vous souhaitez être confortablement au chaud chez vous, il est l'heure d'allumer le chauffage – si ce n'est pas déjà fait. Vous pouvez également enfiler un pull et une veste d'hiver pour éviter une facture de chauffage salée. Mais est-ce réellement un moyen de faire des économies?

Pour les locataires, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Car pour certains, les frais de chauffage ne sont pas uniquement déterminés en fonction de leur propre comportement d'utilisation, mais dépendent également de la température qu'il fait dans l'appartement du voisin.

Deux tiers des immeubles concernés – particulièrement les anciens bâtiments

En effet, en Suisse, de nombreux bailleurs continuent de facturer les frais de chauffage au mètre carré plutôt qu’en fonction de la consommation réelle. Cela signifie que les coûts de chauffage totaux d'un immeuble sont répartis entre les différents appartements de manière proportionnelle à leur taille: plus un logement est grand, plus la facture est élevée pour le locataire. Selon de nouveaux chiffres de l’Association pour le décompte des frais d’énergie et d’eau (ASC), cela concerne la majorité des locataires suisses.

Dans la plupart des immeubles d'habitation, les frais de chauffage sont facturés au mètre carré et non en fonction de la consommation réelle. Pour l'Association suisse des locataires (Asloca), il s'agit d'une situation «intenable», surtout en pleine crise énergétique.
Photo: Getty Images

Dans près de deux tiers des immeubles d’habitation en Suisse, le décompte est donc solidaire, écrit le magazine de consommation de la SRF «Espresso». En outre, il s’agit le plus souvent d’immeubles anciens et mal isolés, soit ceux dont le bilan énergétique est déjà mauvais.

Davantage de décomptes individuels, une priorité pour l'Asloca

Une situation intenable, selon l'Association suisse des locataires (Asloca). «Il n’est pas juste que la consommation réelle ne soit pas facturée», a déploré Linda Rosenkranz, secrétaire générale de l'association, à Blick en octobre. «Il existe aujourd’hui des moyens techniques abordables pour établir un décompte individuel des frais de chauffage», ajoute-t-elle.

Pour les locataires, il serait plus motivant de voir leurs propres économies sur la facture, comme pour l’électricité par exemple. Car, à travers leur comportement, les habitants peuvent avoir une grande influence sur les frais de chauffage. Selon des estimations de la Banque cantonale zurichoise, ceux qui chauffent leur logement à 19 degrés, au lieu de 23, peuvent économiser près de 35% sur leur facture.

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