Décompte «collectif» des frais de chauffage
Si mon voisin chauffe à 25°C, je devrai aussi payer!

Qui chauffe moins doit payer moins. Ce qui semble logique n'est pas toujours vrai pour les locataires. Ceux qui habitent dans certains immeubles paient en partie solidairement. Les bailleurs misent sur la responsabilité individuelle et le fair-play.
Publié: 05.10.2022 à 09:32 heures
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Dernière mise à jour: 05.10.2022 à 14:26 heures
Dorothea Vollenweider

La saison froide est à nos portes. Et alors que les températures baissent, une autre courbe monte en flèche: celle des frais pour se chauffer. Pour une partie de la population, la facture est directement reliée à l'utilisation du chauffage. Mais pour les locataires, l'histoire est plus compliquée: les frais ne dépendent pas forcément que de leur propre utilisation.

Les locataires paient solidairement

«Le bailleur m'a informé que les frais de chauffage sont répartis en fonction du nombre d'appartements», explique Peter M.*, lecteur de Blick. Celui-ci vit dans un immeuble ancien à Winterthur (ZH), où il n'est pas tenu compte de la quantité d'énergie consommée individuellement par chaque locataire.

«Est-ce juste?», se demande Peter M. Selon le bailleur, une autre méthode de décompte n'est pas possible dans ce bâtiment vieillissant. L'immeuble a été construit en 1942 et compte huit appartements répartis sur quatre étages.

Est-il courant que les bailleurs facturent les frais de chauffage dans les immeubles d'habitation par bâtiment et non par appartement?
Photo: imago/photothek
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Est-il courant que les bailleurs facturent les frais de chauffage dans les immeubles d'habitation par bâtiment et non par appartement? Et cela signifie-t-il que les locataires doivent compenser pour le voisin qui chauffe son appartement à 25°C? Blick a posé la question à plusieurs grandes régies immobilières.

«Cela dépend de l'immeuble et de l'équipement», explique-t-on chez Wincasa. Le prestataire de services immobiliers gère environ 234'000 bâtiments dans toute la Suisse.

Les bâtiments anciens manquent d'équipement

Si l'immeuble n'est pas équipé de compteurs de chaleur, le décompte se fait au mètre carré, au mètre cube ou selon d'autres clés de répartition. «La méthode est la même pour tous les locataires. Peu importe qu'ils consomment beaucoup ou peu d'énergie», explique le prestataire de services immobiliers.

Chez Mobimo aussi, il y a quelques anciens immeubles qui ne sont pas équipés de compteurs de chaleur. Un peu plus d'un tiers de tous les immeubles d'habitation gérés par Mobimo ne peuvent pas être facturés individuellement. Chez Wincasa, c'est un peu moins d'un tiers.

«Les frais de chauffage sont répartis de manière équilibrée, mais ils ne correspondent certainement pas au décompte effectif en fonction de la consommation individuelle», indique Mobimo.

Dans les immeubles récents équipés de compteurs de chaleur, le décompte individuel est la norme. Pour les habitants d'immeubles anciens, les prestataires de services immobiliers misent sur la responsabilité individuelle des locataires.

Des recommandations pour les locataires

«Si le locataire veut contribuer à réduire sa consommation d'énergie dans le cadre de sa propre responsabilité, nous lui donnons volontiers des recommandations», développe Mobimo. Un contrôle par habitant n'est toutefois pas effectué. La température dans les différents appartements n'est pas non plus régulée par le chauffage central de l'immeuble.

Les prestataires de services immobiliers renvoient aux justificatifs détaillés qui peuvent être consultés. Parallèlement, les locataires ont la possibilité de contester les décomptes de charges.

L'ASLOCA exige un décompte précis

«Il n'est pas juste de ne pas facturer la consommation réelle», déclare Linda Rosenkranz, secrétaire générale de l'Association suisse des locataires (ASLOCA). Il serait plus motivant pour les locataires de voir leurs propres économies sur la facture.»

Selon elle, il existe aujourd'hui des moyens techniques abordables pour établir un décompte individuel des frais de chauffage. Chercher le dialogue avec le bailleur pourrait donc s'avérer payant.

*Nom connu de la rédaction


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