Depuis l'automne dernier, lorsque le tramway bâlois passe la frontière et fait un arrêt dans la ville allemande de Weil am Rhein, des agents douaniers pénètrent dans les wagons pour effectuer des contrôles à la frontière. Ces contrôles ont été introduits par l'Allemagne pour une durée limitée afin de réguler la migration irrégulière qui aurait fortement augmenté ces derniers mois.
Mais ces contrôles ont aussi provoqué un vif mécontentement du Conseil fédéral. Beat Jans l'a d'ailleurs fait comprendre à la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser, au début de l'année à Bruxelles. L'Allemagne, qui de son côté reproche à la Suisse de laisser passer les migrants, a pourtant prolongé une nouvelle fois les contrôles jusqu'à la mi-juin pour l'instant.
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Nancy Faeser et Beat Jans se sont à nouveau rencontrés, à Bâle, à l'occasion d'une réunion des ministres de l'Intérieur de Suisse, d'Allemagne, d'Autriche, du Luxembourg et du Liechtenstein, qui a eu lieu dans la ville natale de Jans. Ce dernier n'est certes pas ministre de l'Intérieur, mais en qualité de responsable de la police, il participe à ces réunions de travail.
À cette occasion, le ministre de l'asile a réitéré les critiques du Conseil fédéral: «Nous souhaitons toujours que les contrôles aux frontières avec l'Allemagne soient supprimés», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse qui a suivi.
Mais de son côté, l'Allemagne n'envisage pas d'y mettre fin prochainement. Au contraire: «Nous allons plutôt étendre les contrôles aux frontières», a annoncé Nancy Faeser lors de la conférence de presse. Les contrôles seront notamment renforcés en raison du championnat d'Europe de football qui se déroulera en juin dans le pays. On étendra alors les contrôles aux frontières avec la France, les Pays-Bas et d'autres pays, a précisé la ministre allemande de l'Intérieur.
«Depuis que nous avons introduit les contrôles aux frontières, nous enregistrons un recul massif de la migration irrégulière», explique Nancy Faeser pour justifier le maintien des contrôles, évoquant «un très grand succès» dans la lutte contre les passeurs.
De son côté, le ministre autrichien de l'Intérieur Gerhard Karner a déclaré qu'au premier trimestre 2024, près de 190 migrants ont été interceptés à la frontière autrichienne, contre 4450 l'année dernière à la même période. «Nous le voyons bien: les passeurs ont été dérangés dans leurs affaires», a-t-il déclaré. Outre la gestion de l'immigration illégale, les ministres ont également discuté de l'avenir des réfugiés ukrainiens et de la manière de coopérer dans la lutte contre le crime organisé.