Culture du travail très présente
L'UBS a la cote chez les jeunes en recherche d'un premier emploi

Considérée comme paresseuse par ses aînés, la génération Z commence à entrer dans la vie active. Mais lorsqu'on lui demande où est-ce qu'elle voudrait effectuer son premier emploi, les entreprises qui ont une forte culture de la performance ont la cote. En tête, l'UBS.
Publié: 28.05.2024 à 20:35 heures
Tina Fischer

Les préjugés sur les jeunes dans le monde du travail vont bon train. Souvent décrite comme paresseuse et exigeante, la génération Z (1996 et 2012) a la mauvaise réputation de vouloir se faire courtiser par les entreprises et de demander plus que leurs aînés. Et bien sûr, ils demanderaient également un salaire élevé dès le début de leur carrière.

L'étude annuelle Universum sur les souhaits professionnels des jeunes diplômés montre cependant une image totalement différente. Près de 3000 étudiants en économie ont été interrogés à ce sujet en Suisse. La destination favorite de la génération Z après les études est surprenante: l'UBS. La grande banque fusionnée semble avoir exercé une force d'attraction sur les jeunes débutant dans le monde des affaires au cours de l'année dernière.

Le secteur financier a la cote

Pourtant, la banque – tout comme l'ensemble du secteur financier – n'est pas réputée pour son environnement de travail feel good. Pour gravir les échelons, il faut travailler dur. «Le temps plein reste la norme» a déclaré Nicole Niedermann, chercheuse en études genre à l'Université de Saint-Gall, à la «Handelszeitung».

Passer directement de l'amphi à la grande banque UBS? C'est le grand rêve de nombreux étudiants en économie.
Photo: Keystone
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Pas de quoi décourager les jeunes économistes. Le secteur financier est même représenté quatre fois dans le top 10 des employeurs souhaités avec l'UBS, J. P. Morgan, Goldman Sachs et la Banque nationale suisse (BNS).

D'autres entreprises bien connues ont également leur place dans ce classement. Les géants de la technologie Google et Microsoft en font partie, tout comme la société de conseil McKinsey & Company ou les géants du luxe Rolex et LVMH. En dixième position, on trouve la FIFA – un nom très ronflant, même si son image s'est plutôt ternie dans notre pays.

Qui sont les perdants et les gagnants?

Ce classement n'est toutefois pas tout à fait surprenant. Selon une autre étude, l'élite économique mondiale serait représentée par 20 entreprises seulement. Parmi ces vingt cadors, on trouve deux poids lourds suisses: l'UBS et Credit Suisse. Certes, le second a entre-temps été absorbé par l'UBS, mais malgré l'année 2023 agitée, la nouvelle grande banque semble d'autant plus rayonnante.

Parmi les vingt meilleurs, on trouve également de nombreuses entreprises de biens de consommation comme PepsiCo ou Procter & Gamble. Ces entreprises internationales permettent par ailleurs à leur jeune personnel de travailler à l'étranger et les envoient régulièrement en voyage d'affaires. Un premier emploi dans l'un de ces grands noms peut souvent être vu comme un booster de carrière et serait très apprécié par la jeune génération.

Malgré tout, plusieurs de ces marques ont perdu de leur popularité en Suisse. Les favoris traditionnels comme L'Oréal ou Unilever ont perdu leur position de leader. Seul Nestlé reste présente dans le top 20. En revanche, outre les banques et les conseillers, la construction mécanique et l'ingénierie économique progressent, avec des entreprises comme ABB ou Siemens. L'aérospatiale et le secteur de l'énergie progressent aussi, et se placent dans le peloton de tête.

Un salaire de 7000 francs par mois attendu par les hommes

En termes de chiffres, 86% des jeunes étudiants préfèrent les entreprises établies. 56% souhaitent que les entreprises soient grandes et 64% qu'elles soient actives au niveau international. La «suissitude» est également un facteur qui compte pour les jeunes diplômés. Trois quarts d'entre eux préfèrent les entreprises fondées en Suisse.

Parmi les étudiants interrogés, un profil typique se dessine: celui des «go-getters». Ces talents sont orientés vers la performance et poursuivent leurs objectifs dans l'entreprise avec ambition. Ils ne craignent pas les responsabilités et les défis, mais attendent en retour de la reconnaissance et une promotion professionnelle rapide.

Sur le plan financier aussi, l'étude met en évidence une différence intéressante: le salaire attendu par les hommes en début de carrière est de 86'000 francs par an. Les femmes se contentent de demander environ 10'000 francs de moins. Une différence de base qui, après plusieurs années, aurait encore des répercussions sur la situation salariale à long terme.

De manière générale, tous les jeunes qui entrent dans la vie active dans le secteur économique espèrent un soutien financier pour leurs futures formations, veulent accumuler de bonnes références pour leur carrière et exigent des possibilités de promotion claires et rapides. L'étude constate qu'il existe une aspiration universelle au développement professionnel et à la réussite chez tous les étudiants, et ce, indépendamment de leur genre.

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