Drogue et combats politiques
La vice-présidente du PS traite Zoug de «république bananière»

La conseillère nationale PS Jacqueline Badran a traité le canton de Zoug de «république bananière» sur Twitter. Dans son viseur: l'ex-conseiller d'État zougois Beat Villiger, condamné pour consommation de crack.
Publié: 07.06.2023 à 20:31 heures
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Dernière mise à jour: 07.06.2023 à 21:30 heures
Tobias Ochsenbein

La conseillère nationale zurichoise et vice-présidente du PS, Jacqueline Badran, qualifie le canton de Zoug de «république bananière» sur le réseau social Twitter. Elle fonde son jugement, entre autres, sur la personne de Beat Villiger (Le Centre).

L'ancien conseiller d'État zougois a consommé des drogues pendant son mandat. Le Ministère public lucernois l'a donc condamné à une peine pécuniaire avec sursis et à une amende pour avoir conduit en été 2022 à Lucerne sous l'emprise du crack.

Ce n'était pas la première fois que Beat Villiger faisait parler de lui en dehors de la politique: il y a quelques années, il avait prêté une voiture à une amie alors que cette dernière n'avait pas de permis de conduire. Le Ministère public de Lucerne avait alors ouvert une enquête pénale contre l'ancien conseiller d'État, en 2017. Ce dernier a en outre un enfant hors mariage avec cette femme.

La conseillère nationale PS Jacqueline Badran a qualifié le canton de Zoug de «république bananière» sur Twitter.
Photo: keystone-sda.ch
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Les politiciens zougois indignés

Pour Jacqueline Badran, c'est manifestement suffisant pour qualifier publiquement le canton de Suisse centrale de «république bananière». Les titres de CH Media ont été les premiers à rapporter le tweet de la conseillère du PS.

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Chez les adversaires politiques de Jacqueline Badran, surtout ceux de Zoug, le tweet est extrêmement mal perçu. Le président du Centre et conseiller national zougois, Gerhard Pfister, a dépeint une conseillère nationale qui «se jette désespérément dans de basses accusations parce qu'elle est à court d'arguments».

Le chef du groupe parlementaire de l'UDC et lui aussi conseiller national zougois, Thomas Aeschi, a également déclaré qu'il regrettait les propos de la vice-présidente du PS. «Vouloir tirer un capital politique d'un destin personnel est de mauvais goût», déclare-t-il, cité dans l'article.

Le conseiller aux États zougois Matthias Michel (PLR), pour sa part, affirme que Jacqueline Badran essaie de créer une ambiance hostile à l'acceptation de la réforme fiscale de l'OCDE avec le «Zoug bashing». Selon lui, ce n'est pas crédible et il s'agirait premièrement d'une manœuvre de communication: «La raison de cette attaque contre le canton de Zoug n'est pas claire.»

La conseillère nationale, elle, n'a pas répondu aux questions de Blick.

Un projet fiscal au cœur du débat

Jacqueline Badran se bat actuellement contre le projet fiscal qui sera voté le 18 juin. Il prévoit que les grands groupes internationaux doivent payer au moins 15% d'impôts sur leurs bénéfices.

Certes, la sexagénaire n'est pas opposée en soi à l'imposition minimale. Mais la clé de répartition pour laquelle le Parlement s'est prononcé lui déplaît. En effet, selon le projet, ce sont surtout les cantons à faible taux d'imposition, dans lesquels sont implantées de grandes entreprises, qui devraient profiter des recettes supplémentaires attendues. En premier lieu: Bâle-Ville et... Zoug.


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